Blog du Crif - Compte-rendu et analyse d’une visite de l’exposition de l’IMA

25 Janvier 2022 | 223 vue(s)
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Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

À l'occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), les membres du Crif ont été reçus à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et Madame Brigitte Macron, lundi 18 mars 2024. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours à cette occasion. 

Dimanche 14 janvier 2024, quelques mois avant les Jeux Olympiques Paris 2024, une délégation de sportifs et de dirigeants du monde du sport q"es, avec le Crif, pour un voyage de la mémoire dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah.

 

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Par Josiane Sberro

(Source : Menora.info)

C’est sous ce titre, que nous est annoncé l’événement de l’année : l’exposition sur la vie des Juifs d’Orient à l’IMA ou « Institut du Monde Arabe » !

Juifs d’Orient, qui -on l’oublie souvent- vivaient en autochtones dans ces pays bien avant l’invasion de l’Islam.

Jack Lang a du mal à maîtriser son enthousiasme, en l’annonçant sur i24News. C’est une preuve évidente dit-il, de « l’ouverture multiculturelle » de l’IMA qui a offert ces dernières années, la rencontre des trois monothéismes en une curieuse chronologie.

Je me suis rendue à cette exposition pour un survol volontairement candide, sans avoir lu les critiques, ni consulté les innombrables documents offerts ou commercialisés qui l’accompagnent.

Dès l’abord il faut le souligner, l’accueil chaleureux, rappelle à des anciens de ma génération que nous avions en d’autres temps, partagé la langue, le vivre et le couvert.

On ne peut nier l’émotion fusionnelle, en parcourant ces salles, offrant à profusion en un même espace, objets de culte, d’histoire ou du quotidien ; objets parfois insignifiants mais si riches de sens et d’émotion pour qui les a vécus. Objets que notre statut d’immigrés a enfouis au fond de la mémoire d’une vie à reconstruire.

Mais ces objets quels sont ils ? Dès l’entrée, de nombreuses stèles funéraires juives de l’époque romaine, des rouleaux de cuivre de Qumrân, la reconstitution virtuelle impressionnante de la synagogue syrienne de Doura Europos, des mosaïques aux décors de palmiers et chandeliers exhumées en Tunisie. Nous sommes là, après la destruction du temple et la dispersion, mais avant la rencontre entre Juifs et Musulmans.

Cette rencontre fait l’objet d’un film d’animation. On y apprend que du côté de Médine, juifs et musulmans cohabitaient, « échangeaient et partageaient la spiritualité de leurs livres ». Voulant s’approprier leur identité et leur livre, les musulmans se séparent des juifs, jeûnent au Ramadan et non plus à Kippour ; ils prient désormais, vers la pierre noire de la Kaâba. De Jérusalem – ce nom imprononçable-, nul rappel tout au long de l’expo.

Pas un mot sur les conditions d’établissement de cette révélation nouvelle, de ses razzias et tueries de 622 à 627. Passent à la trappe, la totale destruction des Koraishites, de Khaybar et Yathrib devenue Médine, de ces juifs riches caravaniers qui peuplaient la péninsule ; exterminés jusqu’au dernier homme, femmes et enfants devenus esclaves, propriétés du nouvel occupant.

L’émotion nous parvient de cette photo si rare et évocatrice : le village fortifié de l’oasis de Khaybar abandonné en l’état ; une colline encore coiffée de ruines qui suggèrent la terrible histoire.

 

La salle suivante nous mène à la Genizah de la Synagogue du Caire. Maimonide s’est réfugié à Fustat sans que l’on ne sache ni pourquoi, ni qui l’a chassé ou poussé au départ. Fustat, dit le film, était la ville « technologiquement  la plus avancée de son époque. Imaginez un juif qui refuse l’Amérique en 1900 ! » Un commentaire étonnant.

L’importance et la richesse socio-historique des milliers de documents de la genizah sont cependant, parfaitement analysés et mis en valeur ; s’y ajoutent quantité de précieux manuscrits et documents annotés de la main de Maimonide.

Le discours d’une guide entourée d’un groupe de visiteurs, aborde l’arrivée des Almohades en Espagne et la création d’un statut de « dhimmis » pour les non musulmans ; statut de protection juridique et sociale, en échange d’un impôt. « Certes ajoute-t-elle : ce statut comprenait quelques petites vexations comme, ne par entrer en ville à cheval »…

Au cours de cette visite, l’Islam apparait sous une forme dynamique, agissante ; les juifs quant à eux, « sont là », simple présence  monolithe et  impuissante.

Ainsi, pour parler de l’Irak, deux reproductions insignifiantes, sans la moindre explication : la cour de la Maison Stombuli (en Syrie) et la visite du roi Fayçal à l’école de l’Alliance israélite (en Irak).

Pas un mot de Sir Sassoon Eskell dont l’action est cruciale dans la fondation des lois du gouvernement irakien et de son infrastructure financière. Ami personnel du Roi Fayçal, roi universitaire, visionnaire. En 1919 Il est l’un des artisans de l’accord Fayçal-Weizmann, créant la possibilité du foyer  juif en Palestine.

En 1929 la chanteuse Um Khalsoum futur vedette nassérienne antisémite, est la soliste de l’orchestre juif de Bagdad ! En 1932 au premier congrès international de musique arabe au Caire, la délégation irakienne est formée du seul orchestre juif d’Irak. Mis en valeur, de tels exemples auraient pu démontrer l’intense coexistence active entre autochtones juifs et musulmans en Irak.

En juin 1941 pourtant, en 3 jours de pogrom, 1600 habitations pillées, 2000 blessés, le Farhoud  met fin à 2500 ans de présence juive en Mésopotamie. Pas même une allusion sur cette déflagration. Le Farhoud annonce la pénétration au Proche Orient de l’idéologie nazie qui régit encore le politique aujourd’hui.

Ce survol rapide atteint le secteur de l’Europe où -on pouvait s’y attendre- sont détaillés deux faits majeurs : Le décret Crémieux, la naturalisation des juifs d’Algérie, source des tous les divorces et exils ; puis, en un curieux amalgame,  l’Europe de l’Est qui connaît de violents pogroms, réveillant le nationalisme du « retour à Sion ».

Pour les nombreux néophytes en visite de l’exposition, ces raccourcis expliquent tous les conflits, violences, séparations actuels. Tous les malheurs de l’exclusion des juifs orientaux viendraient donc, de cette intrusion colonialiste de l’Europe, dans un Orient accueillant et protecteur.

Ce narratif des « temps de l’Exil » nous mène tout naturellement au dernier parcours de la visite : la Nakba palestinienne, les exils qui se répondent ; la souffrance palestinienne qui perdure et les sionistes allant extraire et convaincre les juifs de quitter le Maroc pour occuper le nouvel Etat d’Israel.

J’arrête là ce survol volontairement hâtif, qui ne dit rien du fil conducteur de l’événement. Pourtant, l’importance prolifique qui lui est accordée par les medias, presse écrite, radios, et télévisions confondus nous laisse entendre qu’il faut y voir une symbolique au-delà du perçu.

 

Le Figaro y consacre une belle chronique « Juifs d’Orient, une longue coexistence avant le départ » d’où l’on tire cette remarque intéressante : « Il a été visiblement difficile pour Benjamin Stora, commissaire de l’exposition, de résumer la présence et la vie de ces communautés dans les pays où elles s’installent durablement… Le fil qu’il tire est celui de la permanence des rites juifs à travers le monde et les époques, cohabitant avec une assimilation et une «convivance» (cohabitions des juifs avec les Arabo-musulmans).

Télérama suit avec un article élogieux de Yasmine Youssi « Juifs d’orient : une histoire fascinante, à voir, à l’IMA ». « Autant de preuves saillantes, émouvantes, parfois même bouleversantes d’une histoire que l’on a cessé de vouloir oublier, gommer, réécrire ou salir depuis la seconde moitié du XXe siècle : celle de la longue présence des Juifs dans ce qui allait devenir le monde arabo-musulman — du pourtour de la Méditerranée au golfe Persique en passant par les Balkans ou la mer Rouge. Soit plus de deux mille ans que retrace admirablement l’Institut du monde arabe, à Paris, à travers une rétrospective exceptionnelle réalisée à la demande de Jack Lang, le président de l’institution, sous la houlette de l’historien Benjamin Stora, et d’Élodie Bouffard, responsable des expositions au sein de l’établissement. » 

Une presse intéressée et bienveillante, dont on peut se demander si cette couverture aurait été la même avec cette exposition présentée au MAHJ et non à l’IMA, mais ne boudons pas notre plaisir, comme la suite nous le dira :

Denis Charbit, universitaire israélien et l’un des organisateurs, explique sur Akadem que cette exposition « est un tabou enfin levé », qu’elle est en correspondance avec le nouvel esprit des Accords d’Abraham, prémisses de paix, certains objets présentés à l’IMA, viennent en effet de musées d’Israel. (Source : Akadem)

Ces articles sont le signal d’un déferlement de haine : le jour même l’Agence medias Palestine publie en  une « lettre ouverte à l’IMA » associée au mouvement BDS, l’exigence de boycott d’une centaine d’intellectuels musulmans.

« Nous, soussignés, intellectuels et artistes du monde arabe, demandons à l’Institut du Monde Arabe de Paris de revenir sur les prises de position de son festival « Arabofolies » et de son exposition « Juifs d’Orient » qui donnent des signes explicites de normalisation, cette tentative de présenter Israël et son régime de colonialisme de peuplement et d’apartheid comme un État normal. »

 

L’IMA répond avec prudence sur son site à cette demande du « collectif Artits for Palestine »: « Dans la nouvelle exposition de l’IMA « Juifs d’Orient. Une histoire plurimillénaire », ou dans l’invitation faite à la chanteuse israélo-marocaine Neta Elkayam, certains voient une mise en œuvre des accords dits « d’Abraham », d’autres une trahison du peuple palestinien.

C’est méconnaître l’Institut du monde arabe et ses missions. (…) Les débats qui se sont fait jour ces dernières semaines autour de l’exposition « Juif d’Orient » et de ses actions culturelles, l’IMA en est conscient, sont extrêmement sensibles et touchent profondément chacun d’entre nous. Il se propose de les aborder en toute transparence dans le cadre d’un « Jeudi de l’IMA ». « Le soutien de l’IMA et de son président Jack Lang au peuple palestinien et à la paix est sans faille ».

 

C’est sans compter sur l’empressement du journal LE MONDE qui le jour même s’empare de la diatribe pour attiser les divergences : « Vive controverse entre l’IMA et l’intelligentsia arabe à propos de l’exposition « Juifs d’Orient » Des figures de la scène culturelle du Levant et du Maghreb s’alarment de « signes de normalisation » avec Israël au sein de l’Institut du monde arabe. En cause, notamment, le fait que des pièces de l’exposition organisée dans ses murs proviennent du Musée d’Israël. »

Mazette ! L’affaire est d’importance puisque, même Le Parisien dédaignant ses habituelles chroniques de banlieues se lance en géopolitique, avec l’aide de la bienveillante agence AFP « La pétition a été lancée début décembre par le mouvement pro-palestinien BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) contre l’exposition « Juifs d’Orient » qui se déroule actuellement à l’Institut du monde arabe à Paris.(..) Sa pertinence n’est pas remise en cause. Ce qui irrite ses détracteurs, c’est que l’Institut ait travaillé avec le musée d’Israël. Pour ces intellectuels, il est inacceptable d’oublier ce qu’ils voient comme un régime « colonial » qui pratique la ségrégation contre les Palestiniens ». Le journal conclue : Beaucoup de visiteurs se disent satisfaits et félicitent l’IMA. La présence des pièces venues d’Israël n’est pas un sujet qu’ils soulèvent. »

L’ambassade d’Israël en France condamne, elle, « fermement ces affirmations qui s’apparentent, à travers une lecture erronée, politique et idéologique de l’histoire, à une tentative de réécrire et de faire oublier l’histoire des juifs des pays arabes et musulmans. » « Il est regrettable que des personnes se revendiquant comme des intellectuels participent à une tentative de passer sous silence un pan entier de l’histoire moyen-orientale », a déclaré un porte-parole à l’AFP.

Une visite commune des différents corps diplomatiques concernés par l’expo, est annulée en raison de la pandémie. Je pense surtout, qu’en raison de la polémique cela arrange tout le monde

Denis Charbit revient s’expliquer, ces jours derniers, dans une Tribune au journal LE MONDE qui titre à présent : « L’exposition Juifs d’orient, à l’Institut du monde arabe, provoque une interrogation salutaire » :

« Mais, qu’on déplore la signature de ces accords ou qu’on s’en réjouisse, l’exposition se déroule dans ce nouveau contexte où des pays arabes consentent, après soixante-dix ans de boycottage, à nouer des relations diplomatiques avec Israël. »

Décidément ce sujet se vend bien, et ces mêmes propos de Denis Charbit au Monde sont commentés par le Parisien : « Polémique dans la polémique : un historien du comité scientifique de l’exposition, Denis Charbit, dans un entretien avec le média en ligne Akadem, avait relié le prêt de pièces israéliennes aux accords d’Abraham de 2020 qui avaient préludé à la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes. Il est revenu sur ces propos : « L’hypothèse est fausse », a-t-il précisé à l’AFP. »

Pour conclure cette « revue de presse » prolifique, et contradictoire, il suffira d’y adjoindre la prise de position tardive et édifiante de Jack Lang Président de l’IMA. Selon lui, l’aide culturelle d’Israël,-insignifiante-, se résume à trois bricoles, dont il faut très vite oublier l’origine « Jérusalem ». L’IMA l’affirme haut et fort : c’est de culture palestinienne qu’il s’agit.

La culture des Juifs d’Orient ne peut être perçue sous un autre prisme. Elle est présentée là, aliénée de sa créativité, de son intégrité et du contexte qui pourraient faire sens!

« Troisième volet d’expositions consacrées à l’empreinte des trois grandes religions monothéistes sur le monde arabe à l’IMA. Elle « fait un tabac (…) Sur 300 œuvres collectées dans le monde entier, il n’y en a que trois ou quatre venant de Jérusalem. (…) D’autant plus que j’ai moi-même contribué à mettre en lumière la culture palestinienne comme personne, comme aucune institution », a poursuivi le président de l’IMA (Source : Jforum

 

Ce tour d’horizon médiatique agité et confusionnel, nous permet d’affirmer que cette exposition a tout de même eu un mérite : d’offrir au public la rencontre d’une civilisation, et d’une authentique culture – celle des Juifs d’Orient-, trop souvent assimilés à de simples coloniaux, lors de leur retour sur leur territoire national.

De par sa richesse, on ne peut reprocher aux nombreux visiteurs juifs d’y avoir exprimé leur émotion en des termes parfois exubérants et d’avoir contribué à en faire « un tabac » selon les termes de Mr Jack Lang. La rupture violente de l’émigration en explique largement les débords ; et les objets offerts à la contemplation en méritaient l’expression !

Dans le landernau des juifs de Paris -orientaux pour une grande part-, les sentiments sont ambivalents: Emotion compréhensible devant tant de richesses patrimoniales, mais net refus de l’intrusion déplacée du conflit israélo-palestinien. Les échanges, discussions et controverses, vont bon train.

Lors d’un déjeuner associatif, l’un des principaux organisateurs à l’origine de l’événement, est interpellé en public : « Comment expliquez-vous la présence des panneaux hors sujets sur la Nakba, dans cette exposition? » La réponse est sans détours : « C’était le prix à payer !»

Peut-on être libre de sa pensée quand, pour l’exprimer, il faut d’abord passer par les fourches caudines du « prix à payer ? ». Ce fameux prix à payer n’est il pas la preuve d’une sujétion sans fin, qui entache les intentions les plus pures de cette manifestation ? Ne serait-il pas comme un réveil douloureux de l’état de « dhimitude » ?

Pour tenter -loin des déviances médiatiques- de comprendre la pensée des organisateurs j’ai jugé bon d’en acquérir le catalogue détaillé « Juifs d’Orient », aux éditions Gallimard.

C’est un bel et gros ouvrage aux magnifiques illustrations ; il comprend une succession d’articles de fonds de chercheurs et universitaires d’une importance capitale, quant à compléter le tour d’horizon visuel à l’IMA. Certes, son coût élevé pourra en décourager plus d’un. Je pense cependant qu’il est un élément essentiel pour la compréhension de cette exposition.

L’exposition y est ainsi découpée (détail joint en fichier):

  • De l’Antiquité aux premiers temps de l’Islam
  • Le temps des dynasties
  • Le temps des sépharades
  • Le temps de l’Europe
  • Le temps de l’Exil

Ce découpage m’est il vraiment apparu lors de mon survol sur le terrain ? Pas tout à fait. Dans le catalogue il est clair, documenté, argumenté.

Un résumé de l’introduction de Mr Benjamin Stora en définit ainsi les intentions :

Ce travail vise à faire connaître cette longue histoire, en particulier à la jeune génération (remerciements au projet Aladin). Cette exposition pourrait servir de préambule, en suscitant d’autres événements colloques et autres.

L’intention n’est pas de « réconcilier » ceux qui pensent que cette histoire est un exemple d’harmonie, et ceux qui la décrivent comme une suite de conflits notamment après l’apparition de la civilisation islamique.

C’est un parcours organisé suivant la chronologie du judaïsme en terre d’islam :

-Les siècles précédents l’avènement de l’Islam

-Les premières dynasties du monde musulman, et l’émergence de grands   courants de la pensée juive.

-L’expulsion des juifs d’Espagne et l’essor des juifs de l’empire ottoman

-L’influence croissante de l’Europe dans le monde méditerranéen

-L’exil des juifs du monde arabe

-Et, en conclusion : les causes du départ : la décolonisation et la création de l’Etat d’Israel.

Tous ces thèmes sont largement développés dans la brochure, mais peu évidents à qui ne « sait pas », lors de la visite de terrain. Simple maladresse ou consensus ?

 

Un article a retenu mon attention dans ce catalogue : « Le temps des ruptures » par Denis Charbit ; on y lit : « N’est ce pas plutôt le nationalisme juif qui a semé délibérément un esprit de sécession et incité à l’exode pour accroitre la population juive en Israel » ? p. 159

Et plus loin : « Il importe de préciser que l’effacement de la population juive résulte bien d’une émigration, non d’un massacré de masse(…) on compte certes quelques expéditions punitives menées contre des juifs a Aden, en Irak en Libye, mais pas d’expulsion manu militari, à l’exception de celles menées par les autorités égyptiennes en 56 ».

Et comme disait ma grand mère en judéo arabe en Tunisie après le pogrom de Gabès « il n’est pas mort, les arabes l’ont seulement tué ».

 

En conclusion car il faut conclure, cette exposition peut devenir un outil ; elle a le mérite d’exister. Il faut s’y rendre avec des amis non juifs, accompagnés de « sachants » pour la décrypter.

Les communautés devraient s’en saisir pour y conduire les élèves d’écoles juives accompagnés d’historiens du monde juif. Je propose à nos amis historiens d’y penser ; ce serait faire œuvre pédagogique de premier ordre.

Jack Lang président de l’IMA conclut : « La connaissance est la meilleure arme contre l’intolérance ! »  A bon entendeur salut. Dont acte !

 

Par Josiane Sberro (Source : Menora.info)