Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - L'affaire Sarah Halimi, de Noémie Halioua

23 Mai 2018 | 170 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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Actualité

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

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Opinion

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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L'affaire Sarah Halimi*, de Noémie Halioua

Noémie Halioua, journaliste, dirige les pages « Culture » de l’hebdomadaire Actualité Juive. C’est un jeudi 18 mai, à 13 heures, alors qu’elle est de permanence au journal, que son téléphone sonne. Au bout du fil, une voix mal assurée, émue, celle de William Attal, le frère de la malheureuse Sarah Halimi. Il veut parler à quelqu’un car depuis la tragédie qui a foudroyé sa malheureuse sœur, les portes se  ferment, les oreilles, notamment dans le monde de la presse, se bouchent.

Dans la communauté juive, par contre c’est encore le choc. Dans la nuit du 3 au 4 avril 2018, Kobili Traoré, un Franco-Malien de 27 ans, qui a pénétré par effraction dans le domicile de Sarah Halimi, une HLM du quartier de Belleville, au 26, rue Vaucouleurs, la roue de coups aux cris de « Allah Akbar » avant de la défenestrer.

Si, pour la famille, la motivation antisémite ne fait aucun doute, les pouvoirs publics vont longtemps tergiverser avant de retenir ce motif aggravant. Longtemps, on en restera à la qualification de « séquestration et homicide volontaire ». D’autant plus que la France est alors en pleine campagne électorale pour l’élection présidentielle. L’assassin, lui, sera placé en service psychiatrique.

Noémie Halioua, n’hésite pas et, prenant le taureau par les cornes, se lance dans une véritable enquête.

On apprend ainsi que Lucie Attal, qui, plus tard, deviendra Sarah Halimi, est née à Nogent-sur-Marne le 30 novembre 1951. Ses parents avaient, peu avant,  fui Constantine, en Algérie, alors en proie à des violences antisémites. Ils auront quatre enfants : Béatrice, Lucie, William et Roselyne. Lucie-Sarah, qui fera des études de médecine, choisira, à l’âge de vingt ans, l’orthodoxie juive, rejoignant la communauté de la rue Pavée à Saint-Paul, dans le quartier du Marais. Plus tard, elle rencontre et épouse un psychologue, Yaacov Halimi. L’œuvre de sa vie sera la direction d’une crèche.

Et c’est cette femme tranquille et pieuse que Kobili Traoré va assassiner dans des conditions épouvantables. Avec lucidité, Noémie Halioua analyse le nouvel antisémitisme issu des milieux islamistes, l’exode intérieur et extérieur des communautés juives, une forme d’inertie policière, les ratés du début de l’enquête…

Sarah Halimi a été enterrée le 6 avril 2017 au cimetière de Har Haménouhot à Jérusalem.

Un premier livre pour cette très jeune auteure. Un coup de maître. Bravo !

Jean-Pierre Allali

(*) Editions du Cerf. Mars 2018. 144 pages. 16 €.