Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean Pierre Allali - Israël, le rêve inachevé, de Pierre Lurçat

19 Décembre 2018 | 446 vue(s)
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France

À l'occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), les membres du Crif ont été reçus à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et Madame Brigitte Macron, lundi 18 mars 2024. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours à cette occasion. 

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Israël

Chronique de Bruno Halioua, diffusée sur Radio J, lundi 12 février à 9h20.

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Opinion

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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 Israël, le rêve inachevé. Quel État pour le peuple juif ?, de Pierre Lurçat (*)

Dans cet ouvrage qui paraît à l’occasion du 70 ème anniversaire de l’État moderne d’Israël, l’auteur, qui ne cache pas ses sympathies pour la droite israélienne, dresse un bilan de l’aventure sioniste, s’inscrivant en faux contre ceux qui prétendent que l’État juif a été créé en compensation des malheurs de la Shoah, considérant, par ailleurs, que « trop souvent l’historiographie du sionisme et de l’État d’Israël a tendance à minimiser le rôle rempli par l’aile droite du mouvement sioniste et critiquant vivement certaines institutions comme la Cour Suprême dirigée par le juge Aharon Barak.

Bien documenté, le livre de Pierre Lurçat comporte trois parties : 1/ Jalons sur la route de l’État d’Israël 2/ La littérature israélienne : entre rejet et perpétuation de la tradition 3/ Politique et identité d’Israël.

Dans le premier chapitre, qui se veut aussi une critique des prétentions de Chlomo Sand sur « l’invention du peuple juif » et des théories des « nouveaux historiens », Pierre Lurçat évoque le fameux projet d’un État juif en Ouganda, « asile de nuit » provisoire, le pogrome de Kichinev, l’aventure héroïque des « Muletiers de Sion », la figure de Vladimir Jabotinsky avec la création du Betar et les débuts de la marine israélienne. Autres figures dépeintes : Avraham Stern, Peter Bergson, Albert Stara, Bentzion Netanyahou, père de l’actuel Premier ministre et historien exceptionnel et Itshak Shamir, « le dernier des géants ».

Le second chapitre présente des écrivains connus et moins connus : Rachel Blaustein, la poétesse des pionniers, Amos Kenan, pacifiste et poseur de bombes, Haïm Gouri et la génération du Palmah, le romancier Yehoshua Kenaz, Aharon Megged, « sans doute un des plus grands écrivains israéliens contemporains », Amir Gutfreund, spécialiste de la Shoah, David Shahar, grand amoureux de la Bretagne. Sans oublier Arik Einstein, dont « les chansons étaient des prières ».

Enfin, dans le troisième chapitre, l’auteur examine le rôle du système juridique israélien, la place de la ville d’Hébron dans l’histoire juive, l’importance du Mont du Temple et le débat très actuel sur la récente loi fondamentale : « Israël, État-Nation du peuple juif.

Un travail intéressant. Une réflexion nécessaire et utile.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions de Paris-Max Chaleil. Novembre 2018. 120 pages. 14 €.