Les Amis du Crif ont reçu Aurore Bergé, Ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations

Crédit photo : ©Alain Azria

Introduction du président du Crif

Dès son introduction, le président du Crif est revenu sur l’intervention d’Aurore Bergé à l’Assemblée nationale du mardi 25 mars pour dénoncer l’antisémitisme et en particulier « celui qui prospère au sein de La France insoumise ». Le président du Crif a chaleureusement remercié la ministre pour son engagement et cette parole publique.

Il est également revenu sur l’organisation d’une conférence par Aurore Bergé sur la lutte contre l’antisémitisme dans le cadre des Assises de la lutte contre l’antisémitisme en février et mai pour mettre en place des groupes de travail et élaborer une politique publique de lutte contre l’antisémitisme.

Une lutte résolue contre l’antisémitisme

David Doukhan, rédacteur en chef et éditorialiste politique sur LCI a introduit cette rencontre en questionnant Aurore Bergé sur la marche silencieuse organisée à Orléans contre l’antisémitisme et en soutien à Arié Engelberg, rabbin agressé physiquement et verbalement en pleine rue devant son fils de neuf ans, et sur le fléau qu’est l’antisémitisme.

Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations a introduit son propos en disant combien les attaques contre le président du Crif et contre le Crif sont intolérables.

Sur Orléans, elle a rappelé que l’attaque du rabbin d’Orléans est symptomatique de l’antisémitisme de nos jours, par sa lâcheté, par l’âge de son auteur et par l’essentialisation de la victime par l’auteur qui a associé un rabbin, un Français juif avec la situation au Proche-Orient. « La force de l’antisémitisme, c’est sa capacité à se renouveler » et a épouser de nouveaux visages.

Sur les Assises de lutte contre l’antisémitisme, les groupes de travail rendront des synthèses en avril prochain sur des sujets concrets comme la formation des enseignants, sur les sanctions et la caractérisation de ce qu’est l’antisémitisme. La ministre est ainsi revenue sur la question de la définition de l’antisémitisme et de l’antisionisme pour pouvoir sanctionner.

La ministre est ensuite revenue sur ses propos tenus à l’Assemblée nationale le jour même où elle a redit que « le nouvel antisémitisme en France tient en trois lettres : LFI », rappelant la haine décomplexée d’Israël et l’accusation de génocide contre Israël des députés de La France insoumise (LFI). « Il y a une stratégie électorale de la part de La France insoumise, qui je l’espère ne sera pas payante. » 

Sur les partis de gauche qui se sont alliés à LFI, Aurore Bergé a redit combien ils doivent réinterroger leurs alliances et de façon durable.

Sur le Rassemblement national (RN) et sa présence en Israël, Aurore Bergé indique que cette visite est une tentative de dire aux Français juifs que le RN est un rempart contre l’antisémitisme. Après la dissolution du gouvernement, la ministre a rappelé que le RN a du remplir ses rangs dans l’urgence et beaucoup de candidats se sont avérés être des candidats qui ont tenus des propos antisémites.
« La peur intime et existentielle du fait de LFI ne doit pas conduire à considérer comme fréquentable ceux qui ne l’ont jamais été et qui cherchent aujourd’hui a avoir des atours plus fréquentables. »

Le président du Crif a rappelé la nécessité de veiller à ce que la lutte contre l’antisémitisme ne soit pas instrumentalisée. « Les Français juifs ne doivent pas se retrouver partie prenante de stratégies politiques. »

Une montée de l’antisémitisme à l’École

David Doukhan est également revenu sur la récente enquête publiée par le Crif et la Fondation Jean-Jaurès avec l’Ifop sur l’antisémitisme à l’École le 6 mars 2025. Le journaliste a rappelé que « 1 élève sur 4 considère par ailleurs acceptable au moins l’un des propos suivants : "ne fais pas ton feuj" (à propos d’un élève qui ne veut pas prêter, payer ou partager), "un juif c’est riche", "sale feuj", "les juifs, on les reconnaît" (en faisant référence au nez d’un élève), "Hitler, il aurait pu finir le travail", ou encore "sale sioniste". » À ce sujet, Aurore Bergé a rappelé que l’antisémitisme a tué, notamment Ilan Halimi, d’où le choix de la date du 13 février pour les Assises de lutte contre l’antisémitisme. La ministre a redit combien les préjugés peuvent conduire au pire. « On doit se réinterroger sur la manière dont on lutte contre l’antisémitisme auprès de nos enfants et au sein de nos établissements scolaires. […] La connaissance historique des faits ne suffit pas à construire des citoyens et des adultes de demain éclairés. » Les Assises ont ainsi pour objectif de réinterroger la manière dont il faut enseigner et former nos enseignants.

La nécessaire lutte contre la haine en ligne

Sur la haine en ligne, Aurore Bergé a rappelé l’importance d’éduquer et de lutter contre la désinformation notamment sur les réseaux sociaux qui sont « des caisses de résonance puissantes ».

Le président du Crif a indiqué quant à lui être partisan de l’amende civile pour lutter contre les propos antisémites, racistes, xénophobes et sexistes en ligne.

Égalité et droits des femmes : un combat prioritaire

La ministre est également revenue sur son engagement en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Aurore Bergé a mis en avant les avancées récentes en matière de protection des femmes victimes de violence, notamment à travers le renforcement des mesures judiciaires et l’amélioration de l’accompagnement des victimes.

Sur la question de l’islamisme, la ministre a redit combien il faut réaffirmer, en opposition à cela, le contrat républicain sur le combat universaliste et républicain.

Conclusion et échanges avec le public

La soirée s’est poursuivie avec un échange avec le public, au cours duquel plusieurs participants ont exprimé leurs préoccupations et interrogé la ministre sur les actions du gouvernement.

Aurore Bergé a conclu cette conférence en réaffirmant son engagement : « Tant que l’antisémitisme et les discriminations existeront, nous ne relâcherons jamais nos efforts. Ce combat est celui de toute une nation ».

La ministre a ensuite dédicacé son dernier ouvrage.

#AmisduCrif - "Il y a un risque de réenracinement de l'antisémitisme dans notre pays."@auroreberge, Ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, était l'invitée des Amis du Crif. Elle a rappelé son engagement… pic.twitter.com/LdXFn0HpN7

— CRIF (@Le_CRIF) March 26, 2025

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