Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Cérémonie nationale d’hommage aux victimes françaises du terrorisme le 7 octobre 2023

11 Février 2024 | 69 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
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14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

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Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Opinion

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

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La cérémonie d’hommage aux victimes françaises des attaques terroristes du 7 octobre 2023 fut d’une magnifique sobriété et d’une intense émotion. L’entrée deux par deux des 42 gardes républicains dans la Cour d’Honneur des Invalides, chacun portant une photo devant lui, a permis  simultanément de prendre conscience du  nombre des victimes et d’accéder à une sorte d’intimité avec chacune d’entre elles. Ce désir de personnalisation était sensible dans le discours du Président, émaillé d’allusions aux histoires individuelles. Et puis les prénoms, français et israéliens, qui s’affichaient sur un grand écran et les trois chaises vides au premier rang du pavillon des familles, qui rappelaient les trois otages français dont on espère qu’ils sont encore en vie, Orion, Ohad et Ofer… Ce fut, on l’a souligné, le plus grand massacre de Français depuis l’attentat de Nice sur la Promenade des Anglais et trop peu de nos compatriotes le savent.

La France laïque commémorait dans un lieu emblématique où une prière eût été malvenue mais où l’absence de référence à la judéité des victimes aurait été mal ressentie par les familles. Faire jouer le Kaddish de Ravel a été une idée admirable, d’autant qu’il a effectivement été composé pour accompagner les paroles de la prière du Kaddish, celle que prononcent les endeuillés. Et la musique de clôture fut la marche funèbre de Chopin, cette musique accablée mais opiniâtre bien à même de traduire l’état de sidération mais aussi d’endurance qui a suivi le massacre.

Le discours émouvant du Président Macron contenait des termes qui pèsent lourd. Dès la seconde phrase, dès le titre de la cérémonie en réalité, il déclare que ce sont bien des attaques terroristes qui ont eu lieu il y a exactement quatre mois. Et un peu plus tard, il ajoute : « le Hamas lança, par surprise, l'attaque massive et odieuse, le plus grand massacre antisémite de notre siècle ».

Ces deux mots parsèment le discours, terrorisme associé aux qualificatifs de horreur, sauvagerie, barbarie, indicible, tout comme antisémitisme, « l’antisémitisme rampant, désinhibé, ici comme là-bas ». J’ai cru que le Président n’avait pas utilisé le terme « Juif » et je m’en suis étonné. En réalité il se trouve dans une formule particulièrement significative, celle des assaillants du Hamas qui crient « Massacrons les Juifs ! ». Pour ceux qui savent que pour le Hamas et ses nombreux acolytes, il n’existe pas d’Israéliens, il n’y a que des Yahoud, ces cris ne sont pas une surprise. En les citant, il semble que le Président entérine sans l’énoncer expressément que ce conflit est devenu un conflit religieux, où la cause palestinienne, comme il le dit, a été « piétinée par ceux qui prétendaient la défendre ». Ceux-là, certains répugnent encore à le comprendre, ont à l’égard des Juifs des visées génocidaires plus que des divergences territoriales.

 

Le terme de terrorisme a dû résonner aux oreilles des députés LFI, dont j’estime comme trois quarts des Français, suivant un sondage, qu’ils n’avaient pas leur place dans cette cérémonie et que la demande des 5 familles israéliennes de ne pas les inviter était judicieuse. Je pense que les autres familles partagent leur point de vue. 

 

Il est inutile ici de rappeler que depuis le 7 octobre les déclarations de la plupart des membres de LFI ont été honteuses dans leurs mensonges et dans leur pro-islamisme antisioniste. Pour ne citer qu’un exemple, j’ai du mal à admettre que David Guiraud, qui avait prétendu que les Israéliens avaient mis un de leurs propres bébés dans un four dans le but d’accuser les Palestiniens de ce crime, continue de parader à l’Assemblée Nationale.

 

Cela étant, une cérémonie d’hommage national est soumise à un protocole strict, résultant d’un décret de 1989, et les membres des Assemblées doivent y être invités ès-qualités. LFI et son chef auraient été enchantés d’être désinvités, car ils y auraient trouvé une excellente occasion de se victimiser, de crier à l’illégalité et de vitupérer contre l’emprise des sionistes sur le pouvoir. Mieux vaut une cérémonie qui évite cette polémique contre productive.

 

Cet hommage recèle cependant une incertitude. Il y aura, a dit le Président Macron, un événement mémoriel pour les victimes franco-palestiniennes de la guerre de Gaza. On ne sait pas quelles modalités il prendra, mais on sait que LFI réclamera un format analogue puisque le mantra martelé par ses représentants est l’équivalence morale entre les actions du Hamas et celles d’Israël.

 

Il ne faut rien céder sur ce terrain. Une vie vaut une autre vie, personne ne le ressent plus qu’un peuple dont 40% des membres ont été assassinés parce qu’on les considérait comme des sous-hommes. 

 

Mais il existe un gouffre entre les assassinats prémédités, commis avec jouissance, de civils désarmés et la mort de victimes d’une guerre que ces assassinats ont eux-mêmes provoquée. Ce gouffre, c’est celui de l’intention. L’intention des Israéliens, dans une situation militaire exceptionnellement difficile, est de détruire le Hamas en minimisant les pertes civiles, l’intention du Hamas est de maximiser les pertes civiles afin de diaboliser Israël.

 

Celui qui ne voit pas cette différence aurait besoin d’une sérieuse visite chez l’opticien, mais il préfèrera en général reconfigurer la réalité pour l’adapter à son prisme visuel personnel, c’est-à-dire à ses préférences idéologiques.

 

Il faut lutter pour que la distorsion des faits ne soit pas une maladie trop contagieuse. La cérémonie du 7 février 2024 restera un moment important de cette lutte. Mais un moment seulement…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

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