Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Cérémonie nationale d’hommage aux victimes françaises du terrorisme le 7 octobre 2023

11 Février 2024 | 69 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Lors de la cérémonie nationale d'hommage commémorant le Vel d'Hiv, le Président du Crif s'est dit "choqué et révolté par les images indécentes des récalcitrant à la vaccination arborant l’étoile jaune et faisant des raccourcis honteux. C’est un outrage à la mémoire des victimes de la Shoah".

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Actualité

Après notre étude sur les Juifs de Finlande, voici, comme convenu et pour coller à l’actualité qui fait que le conflit russo-ukrainien est en train de s’étendre à d’autres pays, un regard sur les Juifs de Suède.

Dès le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, nous avons, le 23 février dernier, proposé à nos lecteurs, une étude sur les Juifs d’Ukraine. Depuis quelques jours, le conflit semble s’étendre à deux autres pays, la Finlande et la Suède. Nous vous proposons de découvrir les communautés juives de ces deux pays. Aujourd’hui, les Juifs de Finlande.

Mardi 19 avril 2022, le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé une cérémonie virtuelle pour commémorer le 79ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie. Un moment très émouvant lors duquel nous avons rendu hommage aux Hommes qui se sont soulevés pour leur liberté.

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Antisémitisme

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

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Israël
Portrait de Marc Lévy
Blog du Crif - Une leçon de vie
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17 Février 2021
Catégorie : Israël, Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Le 30 novembre, l’État d’Israël et les communautés juives du monde entier commémorent la Journée dédiée au souvenir de l'expulsion des Juifs des pays arabes et de l’Iran. A cette occasion, nous vous proposons la lecture de ce texte de Jean-Pierre Allali, vice-président de la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries).

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Opinion
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 
À l'occasion de la fête juive de Hanoucca, découvrez les vœux du Président du Crif, Yonathan Arfi.
 

La 12ème Convention nationale du Crif a eu lieu hier, dimanche 4 décembre, à la Maison de la Chimie. Les nombreux ateliers, tables-rondes et conférences de la journée se sont articulés autour du thème "La France dans tous ses états". Aujourd'hui, découvrez un des temps forts de la plénière de clôture : le discours de Yonathan Arfi, Président du Crif.

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La cérémonie d’hommage aux victimes françaises des attaques terroristes du 7 octobre 2023 fut d’une magnifique sobriété et d’une intense émotion. L’entrée deux par deux des 42 gardes républicains dans la Cour d’Honneur des Invalides, chacun portant une photo devant lui, a permis  simultanément de prendre conscience du  nombre des victimes et d’accéder à une sorte d’intimité avec chacune d’entre elles. Ce désir de personnalisation était sensible dans le discours du Président, émaillé d’allusions aux histoires individuelles. Et puis les prénoms, français et israéliens, qui s’affichaient sur un grand écran et les trois chaises vides au premier rang du pavillon des familles, qui rappelaient les trois otages français dont on espère qu’ils sont encore en vie, Orion, Ohad et Ofer… Ce fut, on l’a souligné, le plus grand massacre de Français depuis l’attentat de Nice sur la Promenade des Anglais et trop peu de nos compatriotes le savent.

La France laïque commémorait dans un lieu emblématique où une prière eût été malvenue mais où l’absence de référence à la judéité des victimes aurait été mal ressentie par les familles. Faire jouer le Kaddish de Ravel a été une idée admirable, d’autant qu’il a effectivement été composé pour accompagner les paroles de la prière du Kaddish, celle que prononcent les endeuillés. Et la musique de clôture fut la marche funèbre de Chopin, cette musique accablée mais opiniâtre bien à même de traduire l’état de sidération mais aussi d’endurance qui a suivi le massacre.

Le discours émouvant du Président Macron contenait des termes qui pèsent lourd. Dès la seconde phrase, dès le titre de la cérémonie en réalité, il déclare que ce sont bien des attaques terroristes qui ont eu lieu il y a exactement quatre mois. Et un peu plus tard, il ajoute : « le Hamas lança, par surprise, l'attaque massive et odieuse, le plus grand massacre antisémite de notre siècle ».

Ces deux mots parsèment le discours, terrorisme associé aux qualificatifs de horreur, sauvagerie, barbarie, indicible, tout comme antisémitisme, « l’antisémitisme rampant, désinhibé, ici comme là-bas ». J’ai cru que le Président n’avait pas utilisé le terme « Juif » et je m’en suis étonné. En réalité il se trouve dans une formule particulièrement significative, celle des assaillants du Hamas qui crient « Massacrons les Juifs ! ». Pour ceux qui savent que pour le Hamas et ses nombreux acolytes, il n’existe pas d’Israéliens, il n’y a que des Yahoud, ces cris ne sont pas une surprise. En les citant, il semble que le Président entérine sans l’énoncer expressément que ce conflit est devenu un conflit religieux, où la cause palestinienne, comme il le dit, a été « piétinée par ceux qui prétendaient la défendre ». Ceux-là, certains répugnent encore à le comprendre, ont à l’égard des Juifs des visées génocidaires plus que des divergences territoriales.

 

Le terme de terrorisme a dû résonner aux oreilles des députés LFI, dont j’estime comme trois quarts des Français, suivant un sondage, qu’ils n’avaient pas leur place dans cette cérémonie et que la demande des 5 familles israéliennes de ne pas les inviter était judicieuse. Je pense que les autres familles partagent leur point de vue. 

 

Il est inutile ici de rappeler que depuis le 7 octobre les déclarations de la plupart des membres de LFI ont été honteuses dans leurs mensonges et dans leur pro-islamisme antisioniste. Pour ne citer qu’un exemple, j’ai du mal à admettre que David Guiraud, qui avait prétendu que les Israéliens avaient mis un de leurs propres bébés dans un four dans le but d’accuser les Palestiniens de ce crime, continue de parader à l’Assemblée Nationale.

 

Cela étant, une cérémonie d’hommage national est soumise à un protocole strict, résultant d’un décret de 1989, et les membres des Assemblées doivent y être invités ès-qualités. LFI et son chef auraient été enchantés d’être désinvités, car ils y auraient trouvé une excellente occasion de se victimiser, de crier à l’illégalité et de vitupérer contre l’emprise des sionistes sur le pouvoir. Mieux vaut une cérémonie qui évite cette polémique contre productive.

 

Cet hommage recèle cependant une incertitude. Il y aura, a dit le Président Macron, un événement mémoriel pour les victimes franco-palestiniennes de la guerre de Gaza. On ne sait pas quelles modalités il prendra, mais on sait que LFI réclamera un format analogue puisque le mantra martelé par ses représentants est l’équivalence morale entre les actions du Hamas et celles d’Israël.

 

Il ne faut rien céder sur ce terrain. Une vie vaut une autre vie, personne ne le ressent plus qu’un peuple dont 40% des membres ont été assassinés parce qu’on les considérait comme des sous-hommes. 

 

Mais il existe un gouffre entre les assassinats prémédités, commis avec jouissance, de civils désarmés et la mort de victimes d’une guerre que ces assassinats ont eux-mêmes provoquée. Ce gouffre, c’est celui de l’intention. L’intention des Israéliens, dans une situation militaire exceptionnellement difficile, est de détruire le Hamas en minimisant les pertes civiles, l’intention du Hamas est de maximiser les pertes civiles afin de diaboliser Israël.

 

Celui qui ne voit pas cette différence aurait besoin d’une sérieuse visite chez l’opticien, mais il préfèrera en général reconfigurer la réalité pour l’adapter à son prisme visuel personnel, c’est-à-dire à ses préférences idéologiques.

 

Il faut lutter pour que la distorsion des faits ne soit pas une maladie trop contagieuse. La cérémonie du 7 février 2024 restera un moment important de cette lutte. Mais un moment seulement…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

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