Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean Pierre Allali - Michael Walzer et l'empreinte du judaïsme, de Simon Wuhl

13 Novembre 2017 | 182 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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MICHAEL WALZER ET L’EMPREINTE DU JUDAÏSME, de SIMON WUHL (*)

Comme nous le rappelle Simon Wuhl en préambule, Michael Walzer, né en 1935, est l’un des plus influents théoriciens américains contemporains de la société., par ailleurs intellectuel engagé au sein de la gauche américaine. Spécialiste en science politique, en histoire des idées et en anthropologie, il a été professeur à Harvard et à Princeton. Il a également codirigé la revue politique Dissent. Dans la trentaine de livres et dans les centaines d’articles qu’il a publiés, Walzer s’est intéressé à des thèmes aussi modernes qu’essentiels comme la justice sociale, l’universalisme des valeurs, le pluralisme culturel, la tolérance dans les rapports sociaux ou  encore le sens de l’éthique dans les conflits armés.

Le propos essentiel de Simon Wulhl est d’apporter un éclairage sur une dimension qu’il juge importante pour la compréhension du combat de Walzer, la dimension juive. En effet, ce dernier qui « a une connaissance approfondie de l’histoire et de la culture juive, a toujours revendiqué une interaction étroite entre sa pensée et son enracinement dans une judaïsme sécularisé, ouvert et progressiste ».

Les principaux ouvrages de Walzer sont analysés au fil des pages : Sphères de justice, De l’Exode à la liberté, Dans l’ombre de Dieu…

On s’intéresse aux deux universalismes, l’universalisme de surplomb et l’universalisme de réitération dont la source, dit Walzer, est inscrite dans la Bible hébraïque et aux pratiques opposées des prophètes Amos et Jonas, à la justice distributive qui conduit tout naturellement au concept bien français d’égalité des chances

On rencontre Jean-Paul Sartre et Albert Camus, Moses Mendelssohn et Martin Buber, Thomas Hobbes, John Locke, Emmanuel Kant, John Rawls, Simon Doubnov ou encore Horace Kallen.

La question du judaïsme en diaspora conduit tout naturellement à celle du communautarisme avec, en toile de fond, le modèle républicain français et la laïcité.

Le dernier chapitre, intitulé « Une interprétation culturelle des textes de la tradition juive » est entièrement consacré au thème annoncé dans le titre.

Un travail érudit. Intéressant.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Le Bord de l’Eau. Août 2017. 176 pages. 17 €.