Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Cérémonie nationale d’hommage aux victimes françaises du terrorisme le 7 octobre 2023

11 Février 2024 | 69 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Actualité

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Vendredi 21 octobre j'étais l'invité témoin du journal de Radio J peu après le vote abérrant à l'Unesco d'une résolution sur Jérusalem

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Portrait de Jean Pierre Allali
ADIEU SHIMON
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29 Septembre 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

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Opinion

Par Chloé Blum

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La cérémonie d’hommage aux victimes françaises des attaques terroristes du 7 octobre 2023 fut d’une magnifique sobriété et d’une intense émotion. L’entrée deux par deux des 42 gardes républicains dans la Cour d’Honneur des Invalides, chacun portant une photo devant lui, a permis  simultanément de prendre conscience du  nombre des victimes et d’accéder à une sorte d’intimité avec chacune d’entre elles. Ce désir de personnalisation était sensible dans le discours du Président, émaillé d’allusions aux histoires individuelles. Et puis les prénoms, français et israéliens, qui s’affichaient sur un grand écran et les trois chaises vides au premier rang du pavillon des familles, qui rappelaient les trois otages français dont on espère qu’ils sont encore en vie, Orion, Ohad et Ofer… Ce fut, on l’a souligné, le plus grand massacre de Français depuis l’attentat de Nice sur la Promenade des Anglais et trop peu de nos compatriotes le savent.

La France laïque commémorait dans un lieu emblématique où une prière eût été malvenue mais où l’absence de référence à la judéité des victimes aurait été mal ressentie par les familles. Faire jouer le Kaddish de Ravel a été une idée admirable, d’autant qu’il a effectivement été composé pour accompagner les paroles de la prière du Kaddish, celle que prononcent les endeuillés. Et la musique de clôture fut la marche funèbre de Chopin, cette musique accablée mais opiniâtre bien à même de traduire l’état de sidération mais aussi d’endurance qui a suivi le massacre.

Le discours émouvant du Président Macron contenait des termes qui pèsent lourd. Dès la seconde phrase, dès le titre de la cérémonie en réalité, il déclare que ce sont bien des attaques terroristes qui ont eu lieu il y a exactement quatre mois. Et un peu plus tard, il ajoute : « le Hamas lança, par surprise, l'attaque massive et odieuse, le plus grand massacre antisémite de notre siècle ».

Ces deux mots parsèment le discours, terrorisme associé aux qualificatifs de horreur, sauvagerie, barbarie, indicible, tout comme antisémitisme, « l’antisémitisme rampant, désinhibé, ici comme là-bas ». J’ai cru que le Président n’avait pas utilisé le terme « Juif » et je m’en suis étonné. En réalité il se trouve dans une formule particulièrement significative, celle des assaillants du Hamas qui crient « Massacrons les Juifs ! ». Pour ceux qui savent que pour le Hamas et ses nombreux acolytes, il n’existe pas d’Israéliens, il n’y a que des Yahoud, ces cris ne sont pas une surprise. En les citant, il semble que le Président entérine sans l’énoncer expressément que ce conflit est devenu un conflit religieux, où la cause palestinienne, comme il le dit, a été « piétinée par ceux qui prétendaient la défendre ». Ceux-là, certains répugnent encore à le comprendre, ont à l’égard des Juifs des visées génocidaires plus que des divergences territoriales.

 

Le terme de terrorisme a dû résonner aux oreilles des députés LFI, dont j’estime comme trois quarts des Français, suivant un sondage, qu’ils n’avaient pas leur place dans cette cérémonie et que la demande des 5 familles israéliennes de ne pas les inviter était judicieuse. Je pense que les autres familles partagent leur point de vue. 

 

Il est inutile ici de rappeler que depuis le 7 octobre les déclarations de la plupart des membres de LFI ont été honteuses dans leurs mensonges et dans leur pro-islamisme antisioniste. Pour ne citer qu’un exemple, j’ai du mal à admettre que David Guiraud, qui avait prétendu que les Israéliens avaient mis un de leurs propres bébés dans un four dans le but d’accuser les Palestiniens de ce crime, continue de parader à l’Assemblée Nationale.

 

Cela étant, une cérémonie d’hommage national est soumise à un protocole strict, résultant d’un décret de 1989, et les membres des Assemblées doivent y être invités ès-qualités. LFI et son chef auraient été enchantés d’être désinvités, car ils y auraient trouvé une excellente occasion de se victimiser, de crier à l’illégalité et de vitupérer contre l’emprise des sionistes sur le pouvoir. Mieux vaut une cérémonie qui évite cette polémique contre productive.

 

Cet hommage recèle cependant une incertitude. Il y aura, a dit le Président Macron, un événement mémoriel pour les victimes franco-palestiniennes de la guerre de Gaza. On ne sait pas quelles modalités il prendra, mais on sait que LFI réclamera un format analogue puisque le mantra martelé par ses représentants est l’équivalence morale entre les actions du Hamas et celles d’Israël.

 

Il ne faut rien céder sur ce terrain. Une vie vaut une autre vie, personne ne le ressent plus qu’un peuple dont 40% des membres ont été assassinés parce qu’on les considérait comme des sous-hommes. 

 

Mais il existe un gouffre entre les assassinats prémédités, commis avec jouissance, de civils désarmés et la mort de victimes d’une guerre que ces assassinats ont eux-mêmes provoquée. Ce gouffre, c’est celui de l’intention. L’intention des Israéliens, dans une situation militaire exceptionnellement difficile, est de détruire le Hamas en minimisant les pertes civiles, l’intention du Hamas est de maximiser les pertes civiles afin de diaboliser Israël.

 

Celui qui ne voit pas cette différence aurait besoin d’une sérieuse visite chez l’opticien, mais il préfèrera en général reconfigurer la réalité pour l’adapter à son prisme visuel personnel, c’est-à-dire à ses préférences idéologiques.

 

Il faut lutter pour que la distorsion des faits ne soit pas une maladie trop contagieuse. La cérémonie du 7 février 2024 restera un moment important de cette lutte. Mais un moment seulement…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

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