Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Blog du Crif - Marine Le Pen, menace existentielle pour les Juifs de France

12 Avril 2022 | 1207 vue(s)
Catégorie(s) :
France

À l'occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), les membres du Crif ont été reçus à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et Madame Brigitte Macron, lundi 18 mars 2024. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours à cette occasion. 

Pages

Actualité

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Pages

Opinion

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

Pages

Peut-on imaginer une communauté juive sans viande cachère? Des Juifs sans le droit à la kippa ? Imaginer la vie des Juifs dans une France dirigée par l'extrême-droite est vertigineux. C'est l'exercice que je recommande à ceux qui auraient encore un doute sur la bonne attitude à adopter le 24 avril prochain.

Car, oui, l'élection de Marine Le Pen constituerait une menace existentielle pour les Juifs de France.

Tout d'abord, il ne peut y avoir d'avenir pour les Juifs de France sans liberté religieuse.

Or, Marine Le Pen et le RN ont au moins le mérite de la franchise : l'abattage rituel, demain, serait interdit. Le port de la kippa dans l'espace public, menacé. Les écoles juives, privées de financement. Ne nous faisons guère d'illusions, d'autres restrictions suivraient, au nom tantôt d'une laïcité instrumentalisée, tantôt d'une prétendue nécessité de sacrifice de la liberté des Juifs pour lutter contre le séparatisme islamiste.

Comme les Juifs dans l'ex-URSS, le but du Rassemblement National, ce sont des Juifs rendus peu à peu invisibles : des Juifs sans kippa et sans école juive. Des Juifs dont les organisations ont été progressivement affaiblies. En bref, la vision de l'extrême-droite, c'est la marranisation progressive des Juifs de France !

Deuxième point : il ne peut y avoir de Juifs libres dans un pays qui ne le serait pas.

Le pacte intime qui lie depuis plus de 200 ans les Juifs et la République repose sur l'idée que notre destin collectif dépend de l'état de la démocratie. L'Histoire le démontre : quand la démocratie s'efface, les Juifs en paient toujours le prix.
Tout, ou presque, chez Marine Le Pen veut rapetisser et amoindrir la France : son programme est une menace pour les libertés publiques. Son incompétence économique conduirait à un décrochage du pays. Ses alliances internationales avec Poutine et d'autres autocrates du monde entier mettraient la France au ban du monde libre.

Elle promet l'ordre public, nous aurions un régime autoritaire.

Elle promet de réduire les inégalités, nous aurions la paupérisation de masse.

Elle promet la souveraineté, nous aurions la vassalisation de la France.

Nous, citoyens juifs, attachés à nos libertés comme à la grandeur de la France, devons nous dresser contre la perspective de Marine Le Pen au pouvoir.

Les élections législatives s'annoncent sombres, compte tenu des scores inédits des partis populistes d'extrême-gauche comme d'extrême-droite. Nous aurons de nouvelles batailles.

Mais en attendant, le 24 avril, nous devons voter Emmanuel Macron pour faire barrage à Marine Le Pen.

Yonathan Arfi