Bruno Benjamin

Président du Crif Marseille Provence

Blog du Crif - L’antisémitisme selon l’IHRA

02 Novembre 2021 | 189 vue(s)
Catégorie(s) :
France

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

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Actualité

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Les jolies colonies de vacances... Il fait beau, il fait chaud, ça sent vraiment les vacances ! Cette semaine, nous vous proposons une série d'articles sur les mouvements de jeunesse juifs en France ! Aujourd'hui, découvrez le parcours d'une ancienne E.I. !

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

 

Découvrez ma lecture du livre de Ginette Kolinka, "Retour à Birkenau".

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Permanence des clichés. La perfidie dissimulée derrière un rideau de mots malveillants. Le Juif est ceci, il est cela…Stéréotypes et traits de caractère péjoratifs. Usés jusqu’à la corde mais toujours vivaces. Comme le disait naguère Théodore Adorno, sociologue de la culture, « l’antisémitisme, c’est la rumeur qui court à propos des Juifs. » Depuis des siècles, la bête immonde répand la haine de son haleine fétide.

Les Juifs de France, qui représentent moins de 1% de la population, sont régulièrement victimes chaque année, d’environ 50% de tous les actes racistes recensés par le ministère de l’Intérieur. Et ça continue. L’actualité l’atteste par le nombre de faits qui défraient régulièrement la chronique. Un antisémitisme du quotidien.

Selon une étude récente de l’Ifop, 7 français juifs sur 10 disent avoir été victimes d’un acte antisémite. Près des deux-tiers (64%) déclarent avoir subi une agression verbale au moins - moqueries ou injures -, et près d’un quart (23%) une agression physique dans la rue. Pour y échapper, beaucoup de juifs adoptent une stratégie d’invisibilité en évitant certaines rues ou quartiers, 37% renonçant à afficher des symboles d’appartenance religieuse et 33% aux signes vestimentaires tels la kippa. Bref, la vie sous tension permanente.

Pour combattre cette injustice, il fallait offrir à l’ensemble de la collectivité humaine une information rigoureuse et solide, qui en appelât à la culture autant qu’au bon sens. Sous l’égide de l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah (IHRA en anglais), des gouvernements et des experts se rassemblèrent dans le but de renforcer et de promouvoir l’éducation, le travail de mémoire et la recherche sur l’Holocauste pour mettre en œuvre les engagements de la déclaration de Stockholm de 2000.

Le texte officiel qui en émana approuva la définition de l’antisémitisme adoptée le 26 mai 2016 par 31 Etats membres de l’IHRA, qui en compte aujourd’hui 33, dont la France. « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non/et ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. »

Mais comment mener une action efficace, qui s’attaque à toutes les formes d’antisémitisme ? En appliquant tout simplement la définition de l’IHRA. Celle-ci devrait être reconnue par tous les responsables, policiers, magistrats, enseignants et éducateurs. Et au-delà, par la société tout entière. Or, ce n’est pas tout à fait le cas. Dans certains milieux islamo-gauchistes, cette définition menacerait la liberté d’expression. À en croire ces détracteurs, impossible de critiquer la politique du gouvernement israélien. Argument fallacieux, de pure propagande. Le texte de l’IHRA est clair à ce sujet : « critiquer Israël comme on critiquerait tout autre Etat ne peut pas être considéré comme de l’antisémitisme ». La définition de l’IHRA interdirait aussi les critiques sur l’existence d’Israël. Mais qui s’oppose à la survie de cet État, sinon eux ? Et s’opposer, n’est-ce pas souhaiter sa disparition ?

Haine et rancoeurs recuites

Ce n’est pas tout. Ces détracteurs jugent la définition incomplète - ou pour le moins déséquilibrée - au prétexte que rien n’est mentionné pour les Palestiniens. Le 2 décembre 2019, à la veille du vote par le Parlement de cette définition de l’IHRA pour lutter contre l’antisémitisme, François Khalifat, président national du Crif, écrivait dans le Figaro ces lignes pleines de bon sens : « Pourquoi mélanger la lutte contre une haine visant des Français en France avec la résolution d’un conflit à l’étranger ? S’agirait-il d’indexer la lutte contre l’antisémitisme en France à la situation des Palestiniens ? Ce serait aussi communautariste… parce que cela concernerait uniquement les Français juifs. Racisme, antisémitisme, xénophobie, homophobie, haine des musulmans… Toutes les haines sont des maladies et aucune n’est plus grave que les autres. Mais on ne soigne pas toutes les maladies avec un seul et même traitement. Il est grand temps d’essayer des traitements plus ciblés. La définition de l’IHRA permettra de traiter l’antisémitisme sous toutes ses formes.»

On ne dira jamais assez que l’antisémitisme s’exprime à l’oral, à l’écrit, de façon graphique ou par des actions, soit contre les Français juifs, soit à travers la détestation d’Israël. Aveuglés par leur haine, des judéophobes confits dans des rancœurs recuites prétendent que l’existence d’Israël est le fruit d’une entreprise raciste. Et, preuve de leur ignorance totale de l’Histoire, ils reprochent au peuple juif ou à l’Etat d’Israël d’avoir inventé ou d’exagérer l’Holocauste !  Si le ridicule tuait…

Combien de fois avons-nous relevé, au Crif Marseille Provence, le caractère diabolisant de cette production d’affirmations mensongères ? Que de fantasmes, par exemple, sur le pouvoir des Juifs qui contrôlent les banques, l’économie, les médias, que sais-je encore !  « L’antisémitisme consiste souvent à accuser les Juifs de conspirer contre l’humanité et, ce faisant, à les tenir responsables de tous les problèmes du monde », lit-on dans le document très éclairant de l’IHRA. C’est le rite du bouc-émissaire, qui permet d’orienter vers la même cible des points de vue convergents. Un livre épais ne suffirait pas  à la recension de tous ces mythes véhiculés notamment sur la Toile.
Pour autant, et c’est heureux, l’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté la définition de l’IHRA. Un geste symbolique fort. Pour paraphraser le propos d’un responsable politique, « c’est en disant les choses que nous ferons reculer la haine. »

Bruno Benjamin