Blog du Crif - Yitzhak Rabin : Shalom Haver

22 Octobre 2018 | 309 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

En tant que lecteur de la newsletter du Crif, bénéficiez d'un tarif préférentiel ! La place à 15 euros au lieu de 20 euros. Réservations par téléphone : 01 43 27 88 61 avec le code CRIF           

Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

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Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

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Par Chloé Blum

Article initialement publié en novembre 2018

Le samedi 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin se rend à la place des Rois d’Israël, à Tel Aviv, où il est attendu par des milliers de personnes, rassemblées à l’appel du chef du gouvernement.

Ce rassemblement vient comme réponse aux manifestations odieuses qui se tiennent sur la place Sion à Jérusalem, et au cours desquelles il est coutume de voir une caricature du Premier Ministre affublé d’un keffieh ou maquillé d’une moustache hitlérienne.

La droite israélienne murmure à qui veut bien l’entendre à quel point le gouvernement est dangereux et combien il en coûtera au pays d’avoir signé des accords de paix avec l’ennemi, avec celui qu’on ne connait pas, celui qu’on a jamais voulu connaître.

La peur, leitmotiv par excellence de la droite israélienne depuis ces tristes jours, s’est installée et a pris place au cœur des passions nationalistes. Une haine sans précédent dans l’histoire du pays s’est formée et cristallisée autour de la figure d’Yitzhak Rabin, de son équipe, et de ses proches.

Le vendredi 3 novembre, la veille du rassemblement pour la paix, quelques manifestants protestent avec véhémence devant le domicile d’Yitzhak Rabin, scandant des slogans pleins d’injures, appelant à la mort du Premier Ministre. Ces slogans ne sortent pas de nulle part. Ils ont été entendus, quelques semaines auparavant, dans la bouche même du Chef de l’Opposition de l’époque, un certain Benjamin Netanyahou, membre du Likoud, présent sur les estrades de chaque manifestation de haine dans le pays.

Ces paroles, je les ai entendues pour la première fois le 8 octobre dernier, à la Philharmonie de Paris, à l’occasion de l’époustouflant spectacle d’Amos Gitai qui y était joué. Le réalisateur israélien, qui avait déjà signé un film sur Yitzhak Rabin, a proposé un spectacle conduit impeccablement par les comédiennes Yaël Abecassis et Sarah Adler, et par la cantatrice Barbara Hendricks dont les notes résonnent sans doute encore contre les parois boisées de la salle. Yitzhak Rabin, chronique d’un assassinat retrace les dernières heures du Premier Ministre, inspirées d’abord par les mémoires de sa femme, puis par les archives et les témoignages. 

En sortant du spectacle, j’ai repensé à une conversation que j’avais eue avec un ami israélien. Il me disait : « Mais tu sais, chaque Israélien se souvient précisément où il était le soir de ce samedi 4 novembre 1995 ». L’école avait été annulée le lendemain, mon ami s’en souvient, il avait 6 ans et avait passé la journée à regarder la télévision et à chanter Shir LaShalom en famille.

Parce que ce samedi 4 novembre 1995, alors que les derniers rayons du soleil annoncent la fin du Shabbat, un autre homme est en route vers la place des Rois d’Israël. Yigal Amir est étudiant en droit, religieux et formellement opposé aux Accords d’Oslo. De ce qu’on lui a dit d’Yitzhak Rabin, il n’a retenu qu’une chose : c’est un ennemi d’Israël et du peuple juif et, à ce titre, il mérite de mourir. Yigal Amir participe aux manifestations contre le Premier Ministre depuis des mois. Il était même présent à la dernière, celle de la veille, devant son domicile.

A la fin de son discours, Yitzhak Rabin descend les quelques marches de l’estrade. Profitant d’un moment d’inattention de l’un des gardes du corps, Yigal Amir approche son arme trafiquée à moins de 20 mètres du Premier Ministre et tire. Trois fois.

Il aura fallu trois coups pour anéantir la promesse de la paix. Trois coups pour que les voix de la gauche mobilisée s’affaiblissent et laissent d’autres voix prendre le dessus. Trois coups pour séparer les Israéliens d’un objectif duquel ils n’avaient jamais été aussi proches.

Il aura fallu trois coups, des dizaines de slogans, des politiciens irresponsables et une peur féroce pour assassiner le Premier Ministre israélien.

L’épouse dYitzhak Rabin, Leah, quand elle racontera les dernières heures de son mari, aura ses mots, qui résonnent comme une consolation : « Au moins, il ne saura jamais que c’est un Juif israélien qui l’a tué. »

Chloé Blum

Vidéo du rassemblement pour les 20 ans de l'assassinat d'Yitzhak Rabin, sur la place qui porte désormais son nom - 2015