Bruno Halioua

Président de la Commission Souvenir du Crif

Blog du Crif - La mémoire des enfants du Ghetto de Varsovie (1)

15 Avril 2021 | 245 vue(s)
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Actualité

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Les femmes, Daech et le Djihad
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19 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

« Une femme retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif au début de l’assaut, est morte »

Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Des visages sur nos morts
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14 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

Les réseaux sociaux se sont mobilisés pour retrouver les personnes portées disparues, ceux dont nous n’avions pas de nouvelles. Les Amis, les familles, les anonymes partagent descriptions, photos et espoir.

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
#JeNaiPasPeur
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14 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

8H30. Au moment où les employés de la mairie qui font la circulation rangent leurs gilets jaunes, dans les classes, les écoliers ouvrent livres et cahiers. Alors que les hommes sortent de l’office du matin, croisant ceux qui distribuent l’édition du jour du quotidien Israël Hayom, les lycéens patientent à l’arrêt de bus, smartphone en main. Si le rideau de fer des boutiques est encore fermé pour une demi-heure, le cafetier lui prépare déjà son 17e café afour. Voilà à quoi ressemble la vie matinale à Raanana, petite ville près de Tel-Aviv. Et puis hier, mardi, tout a basculé.

Je suis Israélien, je suis Charlie
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13 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Pages

Le 19 avril, comme chaque année nous commémorons l’anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie. C’est l’occasion d’honorer la mémoire des hommes, des femmes et des enfants qui ont été exterminés. Dans ces chroniques avons voulu rappeler le souvenir des 100 000 enfants du Ghetto de Varsovie qui ont été tué à travers ces photographies emblématiques.

 

Les deux petites filles qui jouent dans le Ghetto de Varsovie

Mon image

Crédit photo (c) : Yad Vashem Photo Archives FA 36/2069

 

Comment ne pas être ému en voyant cette photographie de cette petite fille en train de chuchoter un secret à sa copine ?

On ressent une forte complicité entre ces deux petites filles âgées de 4 ans. L’une dispose d’une pelle et l’autre porte un petit sceau. La petite fille qui a un petit ruban soigneusement noué dans ses cheveux  regarde vers le ciel. A quoi pense t-elle ? D'autres enfants en arrière plan s’amusent également à faire des « patés ». On aperçoit deux mamans également qui surveillent leurs enfants. Cette scène se déroule dans une partie de  la cour d’un immeuble situé dans le Ghetto de Varsovie au 127 rue Leszno qui a été aménagé en espace de jeu pour les enfants. 

L’architecture particulière des logements du ghetto, construits autour d’une cour (hoyf), favorise considérablement l’établissement de liens de solidarité entre les habitants. Avant la guerre, la hoyf était un microcosme de la vie juive de Varsovie juive. Il y avait un enchevêtrement d’ateliers, avec des logements en sous-sol pour les plus pauvres, et des appartements plus spacieux dans les  étages supérieurs. Au sein du Ghetto, les habitants de  ces immeubles prennent l’initiative de se réunir entre colocataires après le couvre-feu dans la cours pour discuter du cours de la guerre ou pour se remonter le moral. Au sein de chaque immeuble, il est créé un comité d’immeuble afin de mettre en place des actions de solidarité. Ces comités, qui existent dans chaque grand immeuble, organisent des repas, des distributions de vêtements ou d’articles de puériculture et des garderies.  C’est justement dans l’une de ces Hoyf qu’a été prise cette photographie car les enfants juifs du Ghetto ne disposent d’aucun espace vert. Les autorités d’Occupation en ont établi le tracé en prenant soin de n’y intégrer ni jardin ni parc. Le 18 mai 1942, Abraham Lewin exprime sa frustration dans son journal : « Il est impossible de prendre plaisir à contempler la nature, la beauté du monde de Dieu » Un habitant du ghetto rapporte que les enfants « ne savaient rien des animaux et des plantes. Ils ne savaient même pas à quoi ressemblait une vache».

Pendant l’été 1941, certains installent ces jardins d’enfants sur des parcelles de cours ou des toits en jardins rudimentaires dont l’accès est payant. Les habitants prennent plaisir à se rendre dans ces lieux de convivialité. Mary Berg évoque le sentiment d’évasion qu’elle éprouve lorsqu’elle se rend sur l’une de ces toitures afin de profiter du soleil. « L’air est pur […] et je pense au vaste monde, à des terres lointaines, à la liberté. »

Certains débrouillards font payer ces « espaces de liberté » ce qui suscite l’indignation d’Emmanuel Ringelblum car il considère que cela contribue à accroître le clivage social au sein du ghetto : « Certaines cours ont été transformées en restaurants de plein air. D’autres ont été louées pour servir de terrains de jeux pour enfants. Seuls les gosses des riches peuvent en bénéficier, car le prix est de 30-40 à 70 zlotys par mois. Les enfants pauvres ne voient jamais de verdure. L’air frais lui aussi est mis en vente ! ».

Les parents de ces deux petites filles ont-ils payé pour qu’elles puissent profiter de ce jardin d’enfants ? Il est impossible de le savoir. Qu’importe. Cette photographie suscite une émotion particulière quand on sait qu’il s’agit de leurs derniers moments d’insouciance  avant leur extermination à Treblinka comme pratiquement les 100 000 enfants du Ghetto de Varsovie …

 

Bruno Halioua

Pour en savoir plus: Les 948 jours du ghetto de Varsovie. Bruno Halioua. Ed Liana Levi. 253 pages. mars 2018.