Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Nous chanterons encore..., par Gérard Darmon

23 Septembre 2020 | 209 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Nous chanterons encore..., par Gérard Darmon (*)

 

Fils et petit-fils de déportés disparus à Sobibor et à Auschwitz, l’auteur, né à Marseille, après des études scientifiques, a été maître de conférences en biophysique à la faculté de médecine de Paris. Il est également artiste-peintre. Dans ces lettres ouvertes adressées à sa mère, il revient sur son enfance. Installée au 19 de la rue Saint-Saëns, à Marseille, la famille est originaire de Turquie via l’Espagne

Nous sommes en mai 1990. L’auteur est au chevet de sa mère gravement malade et à laquelle les médecins ne donnent au maximum que quelques mois à vivre.

Contre vents et marées, « Contre la raison et les certitudes des médecins, le miracle ». Comme le dit si bien l’adage populaire, « l’espoir fait vivre ».

Les souvenirs d’enfance se mêlent aux sentiments du fils envers sa mère mourante. La fuite de la famille à Cahors, dans le Lot, pendant l’Occupation, les Juifs qu’on arrête partout ; « Je courais, avec toi au bras emmitouflé dans une couverture. En avril, c’était. Avril 44 »… « Toute la ville est muette, apeurée, barricadée, et si l’on crie, un tour de clé de plus sera donné dans les serrures. Il fait noir dans la rue. Froid et peur ».

« Nuit difficile. Une bronchite s’est installée. Ta respiration est lourde. Nous perdrons…mais nous combattrons ».

Les mois passent et la maman, finalement tient le coup. Le fils fait la lecture à sa mère. Albert Cohen, Proust. A l’instar de ce dernier qui, dans « Du côté de Guermantes », relate la maladie de sa grand-mère, ses derniers moments, sa mort, l’auteur, avec amour et dévouement, tient compagnie à sa maman. « Aujourd’hui, dimanche 5 août. Ta belle robe fleurie : bleu ciel, rose, blanc. Ta première sortie depuis le début de ta maladie, depuis le verdict des médecins. Timidement la vie. L’espoir se mérite-t-il ?...Alors, petite maman, cette coupe qui nous est tendue, à plein saisissons-là et buvons, elle ne se videra pas deux fois. Buvons, buvons à oublier demain ».

« J’ai peur des jours qui nous attendent. J’ai peur des jours que nous connaîtrons inévitablement ».

« Cet instant, que sera-t-il ?...Dieu me relèvera-t-il récitant le Chéma ? »

Nous voici en fin 1990 puis en 1991. En août, le fils et sa mère prennent même des vacances dans le sud de la France et à Vichy. 1992. Hôpital Lariboisière, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et clinique de la Croix-Rouge Le 12 juillet, la maman rend son dernier souffle entourée de ses enfants : l’auteur, sa sœur, Muriel et son frère André. Le voyage tant espéré à Jérusalem n’aura finalement pas lieu. La maman repose désormais à Marseille.

Des pages tendres, des pages d’espoir et de lutte contre la mort inéluctable. Demain ou plus tard, mais sûrement un jour car telle est la destinée humaine. Car « la vie n’est pas un film permanent ». 

On partage aisément le point de vue de l’auteur selon lequel l’amour, lui, n’est pas mortel.

Émouvant.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Amazon. Mars 2019. 191 pages. 11,90 €.