Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Nous chanterons encore..., par Gérard Darmon

23 Septembre 2020 | 210 vue(s)
Catégorie(s) :
France

La semaine dernière, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) proposait dans sa newsletter et sur ses réseaux sociaux un contenu qui a fait polémique.

Mon discours prononcé au dîner du Crif Grenoble-Dauphiné, le 22 octobre 2017.

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

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20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

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Nous chanterons encore..., par Gérard Darmon (*)

 

Fils et petit-fils de déportés disparus à Sobibor et à Auschwitz, l’auteur, né à Marseille, après des études scientifiques, a été maître de conférences en biophysique à la faculté de médecine de Paris. Il est également artiste-peintre. Dans ces lettres ouvertes adressées à sa mère, il revient sur son enfance. Installée au 19 de la rue Saint-Saëns, à Marseille, la famille est originaire de Turquie via l’Espagne

Nous sommes en mai 1990. L’auteur est au chevet de sa mère gravement malade et à laquelle les médecins ne donnent au maximum que quelques mois à vivre.

Contre vents et marées, « Contre la raison et les certitudes des médecins, le miracle ». Comme le dit si bien l’adage populaire, « l’espoir fait vivre ».

Les souvenirs d’enfance se mêlent aux sentiments du fils envers sa mère mourante. La fuite de la famille à Cahors, dans le Lot, pendant l’Occupation, les Juifs qu’on arrête partout ; « Je courais, avec toi au bras emmitouflé dans une couverture. En avril, c’était. Avril 44 »… « Toute la ville est muette, apeurée, barricadée, et si l’on crie, un tour de clé de plus sera donné dans les serrures. Il fait noir dans la rue. Froid et peur ».

« Nuit difficile. Une bronchite s’est installée. Ta respiration est lourde. Nous perdrons…mais nous combattrons ».

Les mois passent et la maman, finalement tient le coup. Le fils fait la lecture à sa mère. Albert Cohen, Proust. A l’instar de ce dernier qui, dans « Du côté de Guermantes », relate la maladie de sa grand-mère, ses derniers moments, sa mort, l’auteur, avec amour et dévouement, tient compagnie à sa maman. « Aujourd’hui, dimanche 5 août. Ta belle robe fleurie : bleu ciel, rose, blanc. Ta première sortie depuis le début de ta maladie, depuis le verdict des médecins. Timidement la vie. L’espoir se mérite-t-il ?...Alors, petite maman, cette coupe qui nous est tendue, à plein saisissons-là et buvons, elle ne se videra pas deux fois. Buvons, buvons à oublier demain ».

« J’ai peur des jours qui nous attendent. J’ai peur des jours que nous connaîtrons inévitablement ».

« Cet instant, que sera-t-il ?...Dieu me relèvera-t-il récitant le Chéma ? »

Nous voici en fin 1990 puis en 1991. En août, le fils et sa mère prennent même des vacances dans le sud de la France et à Vichy. 1992. Hôpital Lariboisière, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et clinique de la Croix-Rouge Le 12 juillet, la maman rend son dernier souffle entourée de ses enfants : l’auteur, sa sœur, Muriel et son frère André. Le voyage tant espéré à Jérusalem n’aura finalement pas lieu. La maman repose désormais à Marseille.

Des pages tendres, des pages d’espoir et de lutte contre la mort inéluctable. Demain ou plus tard, mais sûrement un jour car telle est la destinée humaine. Car « la vie n’est pas un film permanent ». 

On partage aisément le point de vue de l’auteur selon lequel l’amour, lui, n’est pas mortel.

Émouvant.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Amazon. Mars 2019. 191 pages. 11,90 €.