Blog du Crif/Lecture - Le siècle d'Assia

15 May 2019 | 162 vue(s)
Catégorie(s) :
France
À l'occasion de la fête juive de Hanoucca, découvrez les vœux du Président du Crif, Yonathan Arfi.
 

La 12ème Convention nationale du Crif a eu lieu hier, dimanche 4 décembre, à la Maison de la Chimie. Les nombreux ateliers, tables-rondes et conférences de la journée se sont articulés autour du thème "La France dans tous ses états". Aujourd'hui, découvrez un des temps forts de la plénière de clôture : le discours de Yonathan Arfi, Président du Crif.

 

"For the union makes us strong" : car l'union nous rend forts, Solidarity forever, Peter Seegers

La 77ème cérémonie du Yizkor organisée par le FARBAND - Union des Sociétés Juives de France s'est déroulée dimanche 2 octobre 2022, à 11h30 au cimetière de Bagneux. 

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Actualité

Chronique de Bruno Halioua, diffusée sur Radio J, lundi 12 février à 9h20.

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Opinion

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Religion

Adepte dynamique du dialogue judéo-chrétien, Marie Vidal s’est fait connaître du grand public dans les années 90 avec la publication de deux ouvrages de référence : Un Juif nommé Jésus (1) et Le Juif Jésus et le Shabbat (2). 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Pour #Jerusalem partagez & faites entendre l’Histoire !

Itinéraire de Paris à Jérusalem est un récit de voyage de François-René de Chateaubriand publié en 1811. Il relate un voyage effectué de juillet 1806 à juin 1807.
Il est divisé en sept parties : la 5eme est  consacrée à Jérusalem

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

« Tous les chrétiens ont des racines juives », rappelle le pape François

Ces chrétiens que nous aimons
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21 April 2015
Catégorie : Religion

Après des siècles de mépris, de haine, d’incompréhension et de méfiance, chrétiens et juifs espérons construire ensemble des parcelles d’Humanité.

Je suis chrétien aussi
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20 April 2015
Catégorie : Religion

Voici comme une terrible litanie, presque quotidienne, le sort qui est réservé aux chrétiens dans certaines parties du monde.

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Le siècle d'Assia, par Marguerite Bérard*

Connaissez-vous Assia ? Probablement pas. Assia est le prénom du père de notre amie Marie-Hélène Bérard, membre du comité directeur du Crif, et le grand-père de Marguerite Bérard, major de la promotion Senghor de l’ENA, qui est l’auteure du livre. Celui-ci raconte la vie mouvementée d’Assia bat Geinstein (1903-1999), celle d’un Juif russe né à Rovno (Ukraine). Il est le quatrième des six enfants-les deux derniers sont des jumeaux- d’une famille disposant d’une modeste aisance qui, comme des centaines de milliers d’autres, est contrainte de vivre dans la « zone de résidence » imposée par le Tsar aux Juifs.

Le père, Simon, possède une tannerie et est loin des aspirations religieuses ou révolutionnaires qui dominent au sein des habitants du « Yiddischland ». C’est un homme sévère, parfaitement russophone et plutôt favorable à l’ordre établi. Son épouse, Maria, est plus traditionnaliste et s’occupe avec amour de sa nombreuse progéniture. Assia a grandi heureux dans cette petite ville, malgré quelques alertes aux pogroms lors de l’affaire Beïlis, ce Juif ukrainien accusé en 1911 de meurtre rituel mais finalement acquitté en 1913. La première guerre mondiale ne se traduit jusqu’en 1917 que par des privations matérielles, mais l’arrivée des Bolcheviks au pouvoir entraîne une sévère occupation allemande, puis des pogroms ukrainiens durant la guerre civile qui s’ensuit et auxquels la famille échappe grâce au courage du frère aîné. L’occupation polonaise, enfin, qui voit disparaître MikhaÏl, le frère préféré d’Assia, victime innocente des combats lors de la prise de la ville, scelle le destin de Rovno jusqu’en 1939. Face à toutes ces vicissitudes, Assia part rejoindre un oncle en Palestine, alors sous mandat britannique, via Varsovie et Vienne. Arrivé en « Eretz », il travaille dans un kibboutz près de Tel-Aviv, apprend les métiers du bâtiment et se lance dans la construction de maisons. Après quelques succès, les difficulté financières –et peut-être aussi un chagrin d’amour-, le conduisent en 1928 à tourner ses regards vers la France où des camarades de Rovno et les deux jumeaux, Sacha et Yasha, déjà installés, lui conseillent de les rejoindre.

À Paris, Assia trouve un travail dans une petite entreprise de maroquinerie située à Belleville que le propriétaire, sans héritier, lui vend dès 1931. L’année suivante il se marie, est heureux de la naissance de sa fille Micheline, fait venir en 1937 de Rovno ses parents et sa fratrie qui, hélas, préfèrent repartir. Assia ne les reverra plus : ils disparaîtront en 1941 dans la « Shoah par balles ».

Dès 1938, Assia et ses deux frères jumeaux s’engagent dans l’armée française, estimant que c’est bien le moins qu’ils devaient à leur nouveau pays. Mobilisés en 1939, ils participent aux combats dans lesquels Yasha gagne plusieurs citations. Après l’armistice, ils se retrouvent tous en zone occupée. Yasha et Sacha sont envoyés en 1941, en tant que Juifs étrangers au camp de Pithiviers ; si le premier réussit à quitter le camp en raison de problèmes cardiaques ( ! ), le second sera déporté à Auschwitz en juillet 1942 d’où il ne reviendra pas.

Asssia, de son côté, dispose d’un passeport palestinien car il a acquis cette nationalité lors de son séjour de 1923 à 1928. Il est donc une « British protected person » du fait du mandat anglais sur le pays. Après avoir hésité à se faire reconnaître comme citoyen français, ce à quoi ses états de service militaire pouvaient lui permettre de prétendre, il comprend que ce passeport constitue une meilleure sauvegarde, car les Allemands, soucieux de protéger leurs compatriotes tombés aux mains de l’ennemi, se servent des ressortissants anglo-saxons comme d’une monnaie d’échange. Assia est donc interné au camp de Saint-Denis, où il reste jusqu’à la libération de la ville le 25 août 1944. Son épouse et sa fille, qui obtiennent par un miracle administratif peu clair des papiers palestiniens, se sont cachés dans Paris, tandis que Yasha s’est réfugié dans le Vercors. A l’est, seul le frère aîné, devenu chirurgien dans l’Armée Rouge, a eu la vie sauve. Assia et Yasha le retrouveront à Kiev en 1960.

À la Libération, Assia reprend son travail. Marie-Hélène naît après la guerre, et la famille coule des jours tranquilles, sinon heureux, car la tristesse d’avoir perdu une grande partie des siens le marque profondément. Son épouse meurt en 1976. Il continue à travailler jusqu’à 80 ans, mais la mode des bracelets-montres en métal fait péricliter sa petite affaire. Entouré de sa famille et des quelques amis de Rovno encore vivants, il meurt seize ans plus tard, le jour de Noël 1999.

Cette vie romanesque, ici trop vite brossée, est pour une large part celle de nombreux Juifs d’Europe de l’est installés en France. Le style clair et précis de Marguerite Bérard, son humour, les nombreuses anecdotes qui parsèment l’ouvrage, sa tendresse envers son grand-père rendent ce livre très plaisant et souvent émouvant. L’itinéraire de cet enfant du XXème siècle que fut Assia mérite, grâce à sa petite- fille talentueuse, d’être lu.

Gérard Unger

*Le siècle d’Assia, de Marguerite Bérard, Flammarion, 206 pages, 18 euros.