Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - L'école de l'exil, tribulations méditerranéennes par Josiane Sberro-Hania

28 Août 2024 | 92 vue(s)
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Opinion

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

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Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

L'école de l'exil, Tribulations méditerranéennes, par Josiane Sberro-Hania (*)

 

C’est l’histoire d’une vie. Celle de l’auteure qui, sans détours et sans fards, nous relate les différentes étapes de sa vie particulièrement riche en événements. Une forme de témoignage destiné aux générations futures. Afin que nul n’oublie.

Josiane Hania voit le jour à Gabès, dans le sud de la Tunisie. Sa famille a des racines tripolitaines et garde le souvenir cuisant du pogrom de Tripoli. Le grand-père est une sommité locale, un gaon, le Grand rabbin Isaac Haï Bokobza. Gabès, proche de la mer et de l’île de Djerba, Gabès où, dans un quartier dénommé Djara , vit une dynamique communauté juive. La Tunisie est alors un protectorat français « Adultes et enfants à Gabès s’emmêlent et s’entremêlent joyeusement. Tout est à tout le monde. Les enfants n’échappent pas à la règle ».

La vie juive est rythmée par le chabbat et les fêtes. Le père, Bension (Fils de Sion !), est le seul homme de sa famille qui compte six sœurs. À moins qu’on y intègre Abdallah, un jeune mendiant arabe adopté par les Hania et qui, plus tard, rejoindra le rang des fellagas. La mère, Judith, est la femme vaillante, la femme au foyer. Avant l’indépendance de la Tunisie, Gabès était une ville de garnison ayant pour mission de protéger les portes du Sahara. Diverses communautés y vivaient en bonne intelligence mais sans trop se côtoyer : les Arabes musulmans, les Juifs et les catholiques, Français, Corses, Italiens, Maltais… Après l’occupation allemande du pays qui durera six mois, les Arabes songent à l’autonomie, voire à la liberté totale. Les Juifs, eux, commencent à lorgner sur l’État juif renaissant, Israël. Les mouvements de jeunesse juifs fleurissent. Josiane, qui rejoindra bientôt l’Hachomer Hatsaïr ; la « Jeune Garde », mouvement de gauche, a une dizaine d’années quand la famille est appelée à s’installer à Sousse. La fillette découvre « La France de Sousse, la France du Sahel et son ouvre généreuse et bienfaitrice ».

20 mars 1956. Coup de tonnerre : la Tunisie de Bourguiba est indépendante. Dans un premier temps, les Juifs sont rassurés, notamment par la présence de Juifs au sein du gouvernement. Mais c’est un trompe-l’œil. Bourguiba, avec doigté et hypocrisie, finira par pousser les Juifs à quitter le pays. Josiane, elle, a pris les devants et rejoint Israël. Le kibboutz Negba, près de Gaza, avec sa vie communautaire et socialiste. Ses parents sont toujours en Tunisie, mais cela ne saurait durer car, comme le dit Josiane Sberro-Hania : « Chassés des pays arabes, Yémen, Irak, Syrie, Égypte, Maghreb et j’en passe, dépossédés de leurs biens pour la plupart, les Juifs arrivent par milliers, en situation de grande précarité matérielle et humaine ».

Son père étant gravement malade, Josiane retourne en Tunisie. Le pays, dit-elle, est méconnaissable. « De nombreux Juifs subissent agressions et violences antisémites ». C’est là qu’elle rencontrera Raoul Sberro, natif de Sousse et directeur d’école, qu’elle va épouser. Mais il faut encore partir. Et bien que, comme on l’oublie trop souvent, « les authentiques autochtones du pays, et principalement ceux du sud, sont les Juifs », le vent de l’Histoire est impitoyable. Car, hélas, la Tunisie indépendante est conquérante et castratrice ». C’est de nouveau l’exil. En France, avec une belle carrière dans l’enseignement. Et, c’est un comble, elle va « enseigner l’espoir, en France, aux enfants d’immigrés ».

L’ouvrage s’achève par des souvenirs de voyages : Galapagos, Allemagne, Autriche, Yougoslavie, Bulgarie, Grèce…

Un agréable cahier iconographique clôt ce récit alerte et sympathique. À découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Balland, juillet 2023, 254 pages, 19 €.

 

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