Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - La débâcle antisémite des Universités américaines

02 Mai 2024 | 168 vue(s)
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Antisémitisme

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

J'ai recueilli pour la newsletter du Crif les réponses aux questions posées à cet homme qui, pris dans le tourment de l’histoire-celle avec sa grande hache dont parlait Perec- est resté libre jusqu’au bout des ongles

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
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24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Deux historiens français l’ont fait et publient ce mois d’avril en collection Que Sais-je Les 100 mots de la Shoah.

"La Place de la République ne vous appartient pas".

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Israël

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

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« La Présidence d’une Université prestigieuse ne devrait pas se cacher derrière le prétexte de la liberté d’opinion, mais exercer un leadership moral, fustiger sans ambiguïté une rhétorique criminelle et assurer la sécurité des étudiants juifs. »
Les termes de la lettre que vient d’envoyer Dani Dayan, président de Yad Vashem à Madame Minouche Shafik, présidente de l’Université de Columbia, sont implacables.
Mais les mots que je viens de lire, qui sont presque identiques aux siens, proviennent d’une autre lettre. Elle fut écrite par l’ADL (Anti Defamation League) en 1996, il y a donc près de trente ans, au Président de Berkeley. Une manifestation de soutien y avait eu lieu avec keffiehs, drapeau israélien brûlé et chants de mort contre Israël, pour fêter des attentats revendiqués par le Hamas qui avaient tué dix-neuf personnes à Jérusalem et treize autres à Tel Aviv.
L’obsession anti-israélienne des universités américaines a donc une longue histoire qui explose aujourd’hui. Un classement sur l’antisémitisme dans 80 campus américains attribue aux plus célèbres les notes les pires, et ce n’est pas un hasard si Sciences Pp, que son ancien directeur Richard Descoings a américanisée, se distingue aujourd’hui en France.

L’agitation française a lieu sous la houlette, c’est une spécificité de notre pays, d’un parti politique, La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, mais il ne faut pas croire qu’aux États-Unis par contraste, ce soit la réaction spontanée d’étudiants humanistes écœurés par les morts dans la population civile de Gaza et trompés par la propagande du Hamas. L’ignorance et la crédulité de jeunes gens gavés par des réseaux sociaux où les extrémistes imposent leur narratif sont une réalité soulignée par tous les observateurs. L’émotion, de plus, survient sur le terreau fertile du principe woke de sublimation des victimes.

Mais l’émotion, ça se travaille…

À la manœuvre aux États-Unis, c’est la discrète SJP, l’Association des Étudiants pour la Justice en Palestine, créée à Berkeley en 2001, qui revendique aujourd’hui des branches dans 300 campus universitaires américains.

C’est la SJP qui chauffe les foules, organise la logistique, par exemple l’achat de tentes pour les campements, détermine les slogans, choisit les orateurs, impose les symboles, comme le triangle rouge renversé, directement issu des brigades Al Qassam du Hamas. C’est elle qui gère les groupes Telegram destinés aux plus radicaux, tel Resistance News Network, dont les textes sont écrits sous invocation explicite de Allah.

La SJP prétend évidemment œuvrer pour la survie de la planète, les droits des opprimés quels qu’ils soient et pour la liberté d’expression, mais les preuves de ses liens avec le Hamas sont multiples. C’est une organisation reconnue, hébergée par une association fiscalement agréée et l’omniprésent premier amendement fait reculer les politiques, qui craignent d’interdire la SJP et être retoqués judiciairement. Bien sûr, le Qatar est suspecté d’être actif dans son financement, bien qu’il s’en défende. Le Qatar, c’est Al Jazeera et Middle East Eye, le site web de soutien aux Frères Musulmans destiné aux intellectuels, c’est cinq milliards de dollars de dons aux universités et c’est aussi une très grande tolérance des autorités américaines, à cause de la base militaire d’Al-Udeid, la plus grande du Moyen-Orient, siège du Centcom, et de son rôle prétendument indispensable d’intermédiaire avec des interlocuteurs directement infréquentables.

Autour de la SJP et de quelques autres organisations musulmanes proches, qui sont le centre, le noyau dur, de la protestation universitaire, il y a les cercles plus larges de militants plus ou moins impliqués, les compagnons de route, puis les idiots utiles, les sympathisants et les étudiants, peut-être les plus nombreux, qui sont simplement heureux de donner du piquant à leur vie quotidienne.

Les compagnons de route sont des victimes estampillées qui partagent l’intersectionnalité des luttes. Parmi eux, les sympathisants de Black Live Matters, le mouvement créé après le meurtre de George Floyd par un policier en mai 2020 et les partisans de la Nation of Islam, le puissant mouvement antiségrégationniste dirigé depuis quarante ans par Louis Farrakhan, d’un antisémitisme d’autant plus débridé qu’il se targue d’être la voix des enfants des victimes de descendants d’une traite des esclaves dont ils prétendent, au rebours de toute vérité historique, que les Juifs ont été les acteurs essentiels.

Dans la catégorie des idiots utiles, les organisations féministes qui préfèrent ignorer les crimes sexuels du 7 octobre et les organisations LGBT qui ne veulent pas penser au sort que leur infligerait un Hamas victorieux. Mais il y aussi Jewish Voice for Peace, ce mouvement de Juifs antisionistes très actif sur les campus, qui donne à la SJP un alibi formidable : elle ne peut pas être antisémite, puisque des Juifs soutiennent ses revendications !

Autour de ces activistes, il y a donc la masse des étudiants, d’autant plus ignorants du conflit israélo-arabe que la documentation en est facile à trouver, mais qui pensent qu’il est plus « cool » de suivre la doxa anti israélienne, ces étudiants hédonistes dont les parents paient des frais de scolarité considérables pour que leurs enfants puissent se donner l’image de damnés de la terre, de combattants de la paix et de défenseurs des opprimés.

II y a aussi les enseignants et les administrateurs universitaires, souvent les mêmes. Pour une minorité, ils sont les enfants de la French theory de Derrida, Deleuze, Foucault et Bourdieu, habitués à considérer que toute vérité est relative car déterminée par les structures de pouvoir.

Beaucoup d’autres ne veulent tout simplement pas apparaître réactionnaires face à un mouvement woke qui domine malheureusement aujourd’hui l’université, choisit les victimes à défendre et qui a fait des Palestiniens ses mascottes, en ignorant, entre autres, Ukrainiens, Rohyngias, Ouïgours, Soudanais, Syriens ou femmes iraniennes ou afghanes…

Et puis, il s’agit de ne pas froisser les sources de financement. Les étudiants étrangers sont une ressource bienvenue car ils paient plein tarif, ce qui permet d’être plus généreux avec des étudiants américains intéressants pour l’image de l’université. Quand les étudiants, ou les professeurs, sont liés à des pays musulmans où la détestation anti-israélienne est monnaie courante, sévir contre leurs débordements antisémites pourrait mettre ces financements en péril. C’est ainsi que Jospeh Massad, professeur à Columbia garde ses hautes responsabilités académiques, même si Mdame Shafik prétend le contraire, alors qu’il a manifesté un enthousiasme débordant pour le Hamas après le 7 octobre….

Le « pas de vagues » n’est pas une spécialité française. Mais il s’agit ici de la future élite de l’allié vital d’Israël et, accessoirement, de la seule réelle puissance militaire démocratique de la planète…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

 

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