Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - La débâcle antisémite des Universités américaines

02 Mai 2024 | 192 vue(s)
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Actualité

Mardi 19 avril 2022, le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé une cérémonie virtuelle pour commémorer le 79ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie. Un moment très émouvant lors duquel nous avons rendu hommage aux Hommes qui se sont soulevés pour leur liberté.

À l’heure de la réconciliation Jérusalem-Ankara, retour sur l’histoire des Juifs de Turquie.

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Antisémitisme

« Séparation du Crif et de l’Etat » : voici la dernière nouveauté de la « cause palestinienne ». Amalgamant à tout va Israël, sa politique, les juifs, et les institutions françaises, ces pantins ont appelé à un rassemblement samedi dernier, avec des slogans antisémites et anti républicains.

Malgré la mobilisation de personnalités politiques (Nathalie Kosciuzko-Morizet, Claude Goasguen et Anne Hidalgo), associatives (le Président du Crif Francis Kalifat a notamment écrit au Préfet et au Premier Ministre), et de nombreux internautes, la Préfecture de Paris a décidé d’autoriser ce rassemblement, sous haute protection policière.

Nous nous sommes rendus sur place.

 

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Il y a 11 ans, un jeune juif du nom dIIlan Halimi, était enlevé, torturé et assassiné.

Billet d'humeur par Marc Knobel

Pour la énième fois l'ONU s'apprête à voter le financement d'une liste noire d'entreprises internationales opérant dans les territoires contestés.

Seront ainsi montrées du doigt les sociétés se trouvant à Jerusalem, sur les hauteurs du Golan et en Judée -Samarie.

" Le guide du parfait boycotteur antisémite" sera ainsi financé par l'ONU.

Un pas de plus sera franchi !

 

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Je suis intervenu aux deux conférences internationales sur l’antisémitisme organisées la semaine dernière à Paris.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Mensonges, haine et illégalité.

La fête de l’Humanité, où artistes, politiques et public se pressent, a accueilli une fois de plus un stand appelant à la haine d’Israël.

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Israël

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

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« La Présidence d’une Université prestigieuse ne devrait pas se cacher derrière le prétexte de la liberté d’opinion, mais exercer un leadership moral, fustiger sans ambiguïté une rhétorique criminelle et assurer la sécurité des étudiants juifs. »
Les termes de la lettre que vient d’envoyer Dani Dayan, président de Yad Vashem à Madame Minouche Shafik, présidente de l’Université de Columbia, sont implacables.
Mais les mots que je viens de lire, qui sont presque identiques aux siens, proviennent d’une autre lettre. Elle fut écrite par l’ADL (Anti Defamation League) en 1996, il y a donc près de trente ans, au Président de Berkeley. Une manifestation de soutien y avait eu lieu avec keffiehs, drapeau israélien brûlé et chants de mort contre Israël, pour fêter des attentats revendiqués par le Hamas qui avaient tué dix-neuf personnes à Jérusalem et treize autres à Tel Aviv.
L’obsession anti-israélienne des universités américaines a donc une longue histoire qui explose aujourd’hui. Un classement sur l’antisémitisme dans 80 campus américains attribue aux plus célèbres les notes les pires, et ce n’est pas un hasard si Sciences Pp, que son ancien directeur Richard Descoings a américanisée, se distingue aujourd’hui en France.

L’agitation française a lieu sous la houlette, c’est une spécificité de notre pays, d’un parti politique, La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, mais il ne faut pas croire qu’aux États-Unis par contraste, ce soit la réaction spontanée d’étudiants humanistes écœurés par les morts dans la population civile de Gaza et trompés par la propagande du Hamas. L’ignorance et la crédulité de jeunes gens gavés par des réseaux sociaux où les extrémistes imposent leur narratif sont une réalité soulignée par tous les observateurs. L’émotion, de plus, survient sur le terreau fertile du principe woke de sublimation des victimes.

Mais l’émotion, ça se travaille…

À la manœuvre aux États-Unis, c’est la discrète SJP, l’Association des Étudiants pour la Justice en Palestine, créée à Berkeley en 2001, qui revendique aujourd’hui des branches dans 300 campus universitaires américains.

C’est la SJP qui chauffe les foules, organise la logistique, par exemple l’achat de tentes pour les campements, détermine les slogans, choisit les orateurs, impose les symboles, comme le triangle rouge renversé, directement issu des brigades Al Qassam du Hamas. C’est elle qui gère les groupes Telegram destinés aux plus radicaux, tel Resistance News Network, dont les textes sont écrits sous invocation explicite de Allah.

La SJP prétend évidemment œuvrer pour la survie de la planète, les droits des opprimés quels qu’ils soient et pour la liberté d’expression, mais les preuves de ses liens avec le Hamas sont multiples. C’est une organisation reconnue, hébergée par une association fiscalement agréée et l’omniprésent premier amendement fait reculer les politiques, qui craignent d’interdire la SJP et être retoqués judiciairement. Bien sûr, le Qatar est suspecté d’être actif dans son financement, bien qu’il s’en défende. Le Qatar, c’est Al Jazeera et Middle East Eye, le site web de soutien aux Frères Musulmans destiné aux intellectuels, c’est cinq milliards de dollars de dons aux universités et c’est aussi une très grande tolérance des autorités américaines, à cause de la base militaire d’Al-Udeid, la plus grande du Moyen-Orient, siège du Centcom, et de son rôle prétendument indispensable d’intermédiaire avec des interlocuteurs directement infréquentables.

Autour de la SJP et de quelques autres organisations musulmanes proches, qui sont le centre, le noyau dur, de la protestation universitaire, il y a les cercles plus larges de militants plus ou moins impliqués, les compagnons de route, puis les idiots utiles, les sympathisants et les étudiants, peut-être les plus nombreux, qui sont simplement heureux de donner du piquant à leur vie quotidienne.

Les compagnons de route sont des victimes estampillées qui partagent l’intersectionnalité des luttes. Parmi eux, les sympathisants de Black Live Matters, le mouvement créé après le meurtre de George Floyd par un policier en mai 2020 et les partisans de la Nation of Islam, le puissant mouvement antiségrégationniste dirigé depuis quarante ans par Louis Farrakhan, d’un antisémitisme d’autant plus débridé qu’il se targue d’être la voix des enfants des victimes de descendants d’une traite des esclaves dont ils prétendent, au rebours de toute vérité historique, que les Juifs ont été les acteurs essentiels.

Dans la catégorie des idiots utiles, les organisations féministes qui préfèrent ignorer les crimes sexuels du 7 octobre et les organisations LGBT qui ne veulent pas penser au sort que leur infligerait un Hamas victorieux. Mais il y aussi Jewish Voice for Peace, ce mouvement de Juifs antisionistes très actif sur les campus, qui donne à la SJP un alibi formidable : elle ne peut pas être antisémite, puisque des Juifs soutiennent ses revendications !

Autour de ces activistes, il y a donc la masse des étudiants, d’autant plus ignorants du conflit israélo-arabe que la documentation en est facile à trouver, mais qui pensent qu’il est plus « cool » de suivre la doxa anti israélienne, ces étudiants hédonistes dont les parents paient des frais de scolarité considérables pour que leurs enfants puissent se donner l’image de damnés de la terre, de combattants de la paix et de défenseurs des opprimés.

II y a aussi les enseignants et les administrateurs universitaires, souvent les mêmes. Pour une minorité, ils sont les enfants de la French theory de Derrida, Deleuze, Foucault et Bourdieu, habitués à considérer que toute vérité est relative car déterminée par les structures de pouvoir.

Beaucoup d’autres ne veulent tout simplement pas apparaître réactionnaires face à un mouvement woke qui domine malheureusement aujourd’hui l’université, choisit les victimes à défendre et qui a fait des Palestiniens ses mascottes, en ignorant, entre autres, Ukrainiens, Rohyngias, Ouïgours, Soudanais, Syriens ou femmes iraniennes ou afghanes…

Et puis, il s’agit de ne pas froisser les sources de financement. Les étudiants étrangers sont une ressource bienvenue car ils paient plein tarif, ce qui permet d’être plus généreux avec des étudiants américains intéressants pour l’image de l’université. Quand les étudiants, ou les professeurs, sont liés à des pays musulmans où la détestation anti-israélienne est monnaie courante, sévir contre leurs débordements antisémites pourrait mettre ces financements en péril. C’est ainsi que Jospeh Massad, professeur à Columbia garde ses hautes responsabilités académiques, même si Mdame Shafik prétend le contraire, alors qu’il a manifesté un enthousiasme débordant pour le Hamas après le 7 octobre….

Le « pas de vagues » n’est pas une spécialité française. Mais il s’agit ici de la future élite de l’allié vital d’Israël et, accessoirement, de la seule réelle puissance militaire démocratique de la planète…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

 

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