Par Marc Lévy, avocat de la LICRA dans le procès de Reynald Leykens et délégué du Crif en Israel
Par Marc Lévy, avocat de la LICRA dans le procès de Reynald Leykens
A Cannes, en aout 1984 un jeune homme de 20 ans, Reynald Leykens tuait sa logeuse, Mme Henriette Cerf.
Dans le studio que lui avait loué la victime, les policiers avaient retrouvé une collection d'armes blanches et des photographies faisant l'apologie de l'Allemagne nazie.
Une première fois il était venue pour la tuer, mais elle lui avait offert un jus de fruit et il n’avait pas eu « le cœur » de la tuer . Quelques jours plus tard il s’était ressaisi et l’avait dardé d’une vingtaine de coups de poignard alors qu’elle se débattait courageusement !
Comment ne pas faire le rapprochement avec l’assassinat de Mme Sarah Halimi ?
Kobili Traoré, connaissait également sa victime dont il était le voisin . Il l’avait traitée de « sale juive » et elle le craignait terriblement. Pour la tuer il est passé par le balcon de ses voisins pour rejoindre le balcon de Sarah Halimi. Il l’a roué de coups durant de longues minutes, et comme Madame Cerf, elle a tenté de se défendre avant d’être défenestrée.
Lui aussi a agi pour des raisons « idéologiques » : avant de passer à l’action il récite des sourates du Coran , il hurle «Allah Akbar» et après les faits il crie «J’ai tué le sheitan» (démon, en arabe).
Reynald Leykens a été condamné pour assassinat par la Cour d’Assise des Alpes maritimes et la recevabilité de la LICRA comme partie civile n’a pas été discutée tant le caractère antisémite du crime était patent.
En quoi le caractère antisémite de l‘assassinat de Mme Halimi ne le serait-il pas ?
Marc Lévy