Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - La débâcle antisémite des Universités américaines

02 Mai 2024 | 181 vue(s)
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Actualité

Découvrez mon discours prononcé lors de la plénière de clôture de la 11ème Convention nationale du Crif, le 14 novembre 2021, en présence du Premier ministre Jean Castex.

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Antisémitisme

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Dimanche dernier, des militants du Collectif Anti Boycott se sont rendu face à une manifestation BDS.

Quel est donc ce mouvement qui s'est vu offrir une tribune hier au journal télévisé de France 2 ?

Lundi 11 janvier, à Marseille, un jeune turc de 15 ans attaquait à la machette un enseignant juif portant une kippa. Une affaire qui devait provoquer une grande émotion, et qui a inspiré à Jérôme Fenoglio, le directeur du journal « Le Monde », un éditorial remarquable. En voici un extrait : « Ce mal, il faut le considérer pour ce qu’il est : le produit des noces mortelles entre djihadisme et antisémitisme. Le terrorisme fondamentaliste (…) reprend tous les stéréotypes du vieil antisémitisme européen, accommodé à la sauce de l’heure, mélange de théories du complot importées du Moyen-Orient et transportées par Internet ».

A force de tenir des raisonnements primaires, ami de Gôôôôche, tu es devenu primaire

Ce soir, jeudi 22 octobre, France 3 diffuse à 23h15 « Profs en territoires perdus de la République ? »

Article de Dr Bruno HALIOUA Secrétaire Général de l’AMIF (Association des Médecins Israélites de France)

" Une France antijuive ?
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07 Mai 2015
Catégorie : Antisémitisme

"Une France antijuive ? "est le dernier livre de Pierre-André Taguieff. Marc Knobel rend hommage au talent et au courage de l'auteur à travers cette tribune.

Portrait de Invité
3 Questions à Marc Knobel
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17 Avril 2015
Catégorie : Antisémitisme

Les auteurs du Blog du Crif se prêtent à un exercice de questions réponses " 3 Questions à ..."

Marc Knobel historien- chercheur nous parle donc de son engagement dans la lutte contre l'antisémitisme.

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Israël

Par Chloé Blum

Par Chloé Blum

Dans la Vieille Ville de Jérusalem, dissimulé au milieu des pierres millénaires, se cache un trésor tout israélien : une exposition en réalité augmentée pour retourner dans le passé et découvrir le second Temple comme on ne l'a jamais vu. Ajustez vos masques, embarquement immédiat !

Il y a 70 ans, le 29 novembre 1947, était voté par l’ONU à New York, le plan de partage de la Palestine mandataire. Cette résolution numéro 181 prévoyait la création de trois entités : un État juif, un État arabe et Jérusalem placé sous contrôle international.

Alors que le Fatah et le Hamas tentent une énième poignée de main historique, la diplomatie israélienne y répond par un silence qui mérite une attention particulière.

 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Pour #Jerusalem partagez & faites entendre l’Histoire !

Itinéraire de Paris à Jérusalem est un récit de voyage de François-René de Chateaubriand publié en 1811. Il relate un voyage effectué de juillet 1806 à juin 1807.
Il est divisé en sept parties : la 5eme est  consacrée à Jérusalem

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« La Présidence d’une Université prestigieuse ne devrait pas se cacher derrière le prétexte de la liberté d’opinion, mais exercer un leadership moral, fustiger sans ambiguïté une rhétorique criminelle et assurer la sécurité des étudiants juifs. »
Les termes de la lettre que vient d’envoyer Dani Dayan, président de Yad Vashem à Madame Minouche Shafik, présidente de l’Université de Columbia, sont implacables.
Mais les mots que je viens de lire, qui sont presque identiques aux siens, proviennent d’une autre lettre. Elle fut écrite par l’ADL (Anti Defamation League) en 1996, il y a donc près de trente ans, au Président de Berkeley. Une manifestation de soutien y avait eu lieu avec keffiehs, drapeau israélien brûlé et chants de mort contre Israël, pour fêter des attentats revendiqués par le Hamas qui avaient tué dix-neuf personnes à Jérusalem et treize autres à Tel Aviv.
L’obsession anti-israélienne des universités américaines a donc une longue histoire qui explose aujourd’hui. Un classement sur l’antisémitisme dans 80 campus américains attribue aux plus célèbres les notes les pires, et ce n’est pas un hasard si Sciences Pp, que son ancien directeur Richard Descoings a américanisée, se distingue aujourd’hui en France.

L’agitation française a lieu sous la houlette, c’est une spécificité de notre pays, d’un parti politique, La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, mais il ne faut pas croire qu’aux États-Unis par contraste, ce soit la réaction spontanée d’étudiants humanistes écœurés par les morts dans la population civile de Gaza et trompés par la propagande du Hamas. L’ignorance et la crédulité de jeunes gens gavés par des réseaux sociaux où les extrémistes imposent leur narratif sont une réalité soulignée par tous les observateurs. L’émotion, de plus, survient sur le terreau fertile du principe woke de sublimation des victimes.

Mais l’émotion, ça se travaille…

À la manœuvre aux États-Unis, c’est la discrète SJP, l’Association des Étudiants pour la Justice en Palestine, créée à Berkeley en 2001, qui revendique aujourd’hui des branches dans 300 campus universitaires américains.

C’est la SJP qui chauffe les foules, organise la logistique, par exemple l’achat de tentes pour les campements, détermine les slogans, choisit les orateurs, impose les symboles, comme le triangle rouge renversé, directement issu des brigades Al Qassam du Hamas. C’est elle qui gère les groupes Telegram destinés aux plus radicaux, tel Resistance News Network, dont les textes sont écrits sous invocation explicite de Allah.

La SJP prétend évidemment œuvrer pour la survie de la planète, les droits des opprimés quels qu’ils soient et pour la liberté d’expression, mais les preuves de ses liens avec le Hamas sont multiples. C’est une organisation reconnue, hébergée par une association fiscalement agréée et l’omniprésent premier amendement fait reculer les politiques, qui craignent d’interdire la SJP et être retoqués judiciairement. Bien sûr, le Qatar est suspecté d’être actif dans son financement, bien qu’il s’en défende. Le Qatar, c’est Al Jazeera et Middle East Eye, le site web de soutien aux Frères Musulmans destiné aux intellectuels, c’est cinq milliards de dollars de dons aux universités et c’est aussi une très grande tolérance des autorités américaines, à cause de la base militaire d’Al-Udeid, la plus grande du Moyen-Orient, siège du Centcom, et de son rôle prétendument indispensable d’intermédiaire avec des interlocuteurs directement infréquentables.

Autour de la SJP et de quelques autres organisations musulmanes proches, qui sont le centre, le noyau dur, de la protestation universitaire, il y a les cercles plus larges de militants plus ou moins impliqués, les compagnons de route, puis les idiots utiles, les sympathisants et les étudiants, peut-être les plus nombreux, qui sont simplement heureux de donner du piquant à leur vie quotidienne.

Les compagnons de route sont des victimes estampillées qui partagent l’intersectionnalité des luttes. Parmi eux, les sympathisants de Black Live Matters, le mouvement créé après le meurtre de George Floyd par un policier en mai 2020 et les partisans de la Nation of Islam, le puissant mouvement antiségrégationniste dirigé depuis quarante ans par Louis Farrakhan, d’un antisémitisme d’autant plus débridé qu’il se targue d’être la voix des enfants des victimes de descendants d’une traite des esclaves dont ils prétendent, au rebours de toute vérité historique, que les Juifs ont été les acteurs essentiels.

Dans la catégorie des idiots utiles, les organisations féministes qui préfèrent ignorer les crimes sexuels du 7 octobre et les organisations LGBT qui ne veulent pas penser au sort que leur infligerait un Hamas victorieux. Mais il y aussi Jewish Voice for Peace, ce mouvement de Juifs antisionistes très actif sur les campus, qui donne à la SJP un alibi formidable : elle ne peut pas être antisémite, puisque des Juifs soutiennent ses revendications !

Autour de ces activistes, il y a donc la masse des étudiants, d’autant plus ignorants du conflit israélo-arabe que la documentation en est facile à trouver, mais qui pensent qu’il est plus « cool » de suivre la doxa anti israélienne, ces étudiants hédonistes dont les parents paient des frais de scolarité considérables pour que leurs enfants puissent se donner l’image de damnés de la terre, de combattants de la paix et de défenseurs des opprimés.

II y a aussi les enseignants et les administrateurs universitaires, souvent les mêmes. Pour une minorité, ils sont les enfants de la French theory de Derrida, Deleuze, Foucault et Bourdieu, habitués à considérer que toute vérité est relative car déterminée par les structures de pouvoir.

Beaucoup d’autres ne veulent tout simplement pas apparaître réactionnaires face à un mouvement woke qui domine malheureusement aujourd’hui l’université, choisit les victimes à défendre et qui a fait des Palestiniens ses mascottes, en ignorant, entre autres, Ukrainiens, Rohyngias, Ouïgours, Soudanais, Syriens ou femmes iraniennes ou afghanes…

Et puis, il s’agit de ne pas froisser les sources de financement. Les étudiants étrangers sont une ressource bienvenue car ils paient plein tarif, ce qui permet d’être plus généreux avec des étudiants américains intéressants pour l’image de l’université. Quand les étudiants, ou les professeurs, sont liés à des pays musulmans où la détestation anti-israélienne est monnaie courante, sévir contre leurs débordements antisémites pourrait mettre ces financements en péril. C’est ainsi que Jospeh Massad, professeur à Columbia garde ses hautes responsabilités académiques, même si Mdame Shafik prétend le contraire, alors qu’il a manifesté un enthousiasme débordant pour le Hamas après le 7 octobre….

Le « pas de vagues » n’est pas une spécialité française. Mais il s’agit ici de la future élite de l’allié vital d’Israël et, accessoirement, de la seule réelle puissance militaire démocratique de la planète…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

 

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