Yonathan Arfi

Le nouveau Président du Crif, un militant juif et citoyen

Colloque « Les Juifs dans la République : entre promesse universaliste et regain de l'antisémitisme » - Discours du Président du Crif

28 Septembre 2023 | 120 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
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14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

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Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Crédits photos : ©Alain Azria

 

À l'occasion de l'anniversaire du vote du décret d'émancipation des Juifs de 1791, s'est tenu mercredi 27 septembre, le premier colloque du Crif « Les Juifs dans la République : entre promesse universaliste et regain de l'antisémitisme » à l’Assemblée nationale.

 

***

 

Madame la vice-présidente de l’Assemblée nationale

Mesdames et Messieurs les députés

Monsieur le Grand rabbin de France,

Mesdames et Messieurs les orateurs et oratrices de ce colloque,

Mesdames et Messieurs,

 

Chacun a une date de naissance personnelle. Les Français juifs ont également une date de naissance collective : nous sommes nés le 27 septembre 1791.

 

Il y a 232 ans, jour pour jour, l’Assemblée nationale constituante adoptait le décret d’Émancipation des Juifs de France et faisait entrer 40 000 Juifs dans la citoyenneté française.

 

Le texte est aussi court que l’ambition est grande. Le cœur de cette promesse tient en quelques mots : « L’Assemblée nationale révoque tous ajournements, réserves et exceptions […] relativement aux individus juifs qui prêteront le serment civique […] ».

Ce jour-là, les Juifs de France sont promus pour la première fois en Europe au rang de citoyens comme les autres. Il y avait auparavant des Juifs de France depuis près de 2 000 ans, il y a du jour au lendemain, si l’on peut dire, des Français juifs.

 

Le 27 septembre 1791 c’est aussi le triomphe de l’universalisme des Droits de l’Homme, un pas de plus vers la concrétisation politique de la philosophie des Lumières et vers la création de la République française, proclamée le 22 septembre 1792.

Ce matin de septembre 1791, l’idéal républicain en gestation a mis son projet politique en cohérence avec son ambition universaliste en émancipant les Juifs.

Pour les Français juifs qui font partie de cette citoyenneté républicaine depuis 1791, l’universalisme mis en acte a été le synonyme à la fois de la liberté et de l’égalité.

Sans doute, d’ailleurs, notre sensibilité actuelle face à l’affaiblissement du cadre républicain vient-elle de ce souvenir du 27 septembre 1791. Nous savons trop ce que nous devons à l’idéal républicain pour accepter de le voir chahuté, contesté, vilipendé.

Car oui, aujourd’hui l’universalisme est trop souvent galvaudé, moqué, voire même considéré parfois comme la source des maux français.

Cet outil politique, ce concept pensé pour émanciper est compris parfois comme un outil d’oppression. Je pense précisément le contraire : face au défi d’une société française qui ne sait plus ce qu’elle partage, l’universalisme républicain n’est pas le problème mais bien la solution.

Cette contestation de l’universalisme est inquiétante. Car sans lui, se dessineraient les contours de plus en plus nets d’une société d’assignation identitaire et de rapport de force. L’universalisme n’opprime pas, il protège. Délaisser l’universalisme au profit du multiculturalisme, c’est prendre le risque qu’in fine ce soit la loi du plus fort qui prédomine.

Soyons lucides, ce qui se joue sous nos yeux est bien une forme de bataille culturelle et idéologique : la République et ses valeurs contre le multiculturalisme, l’indigénisme, l’individualisme.

En 2023 comme en 1791, nos espoirs de Français juifs vont vers le cœur du projet républicain : l’émancipation de l’individu par la liberté de conscience, par l’esprit critique, par le respect de la laïcité qui apporte depuis 1905 protection et équilibre.

Mais au-delà de l’égalité formelle des droits, les Juifs plaçaient un autre espoir dans l’Émancipation : celui d’une forme de normalisation du fait juif en France et de la fin d’un antisémitisme séculaire.

232 ans après 1791, force est de constater que l’Émancipation n’a pas empêché l’antisémitisme de prospérer.

Elle n’a pu faire obstacle à la haine des Juifs lors de l’Affaire Dreyfus.

Elle n’a pas pu éviter la trahison du 3 octobre 1940 et le statut des Juifs, annonciateur de la stigmatisation et de la persécution qui suivraient.

Elle n’a pas non plus permis de contenir l’antisémitisme contemporain et ses variantes complotistes, négationnistes, islamistes ou antisionistes qui polluent la vie juive en France.

C’est même un paradoxe apparent : plus les Juifs sont intégrés, plus l’antisémitisme semble revigoré.

Pour autant, même si l’antisémitisme persiste à accompagner notre chemin dans l’histoire de France, nous nous souvenons de la promesse du 27 septembre 1791, par laquelle la République traça la voie pour l’Émancipation progressive de l’ensemble des Juifs européens.

 

De cette promesse, nous avons gardé et chéri la passion de la République, universaliste et fraternelle.

 

Parce que cette date est trop longtemps restée dans l’oubli des institutions républicaines comme des institutions juives, parce qu’elle est l’occasion de réaffirmer à la fois l’ancrage historique profond des Français juifs et le lien singulier qui les unit à la République, parce qu’elle est en soit une manière de réaffirmer la pertinence de l’universalisme, j’ai souhaité que dorénavant le Crif, chaque 27 septembre, invite à un temps d’échange autour de l’idéal républicain.

 

Merci à Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, d’avoir accepté de parrainer cette rencontre.

 

Merci à nos intervenants qui ont accepté de marquer cet anniversaire symbolique à nos côtés.

 

Merci surtout à chacun de vous d’être présent ce soir pour ce premier rendez-vous. Et prenez date d’ores et déjà pour le 27 septembre 2024 pour continuer à célébrer les Juifs dans la République et l’universalisme comme projet d’avenir !

 

Je vous remercie.

 

Yonathan Arfi, Président du Crif