Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Les aventures de l'infortuné marrane Juan de Figueras, de Jean-Pierre Gattégno

02 Mai 2018 | 180 vue(s)
Catégorie(s) :
France

À l'occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), les membres du Crif ont été reçus à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et Madame Brigitte Macron, lundi 18 mars 2024. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours à cette occasion. 

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Opinion

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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Les aventures de l'infortuné marrane Juan de Figueras, de Jean-Pierre Gattégno*

En fait d’aventures, ce sont plutôt les mésaventures du héros, que nous conte, avec truculence, Jean-Pierre Gattégno.

Juan de Figueras est né à Séville, au temps du règne de Philippe III. Fils d’Alvaro de Figueras, honorable négociant et de dona Elvira, il a deux frères, Rafael et Ignacio et deux sœurs, Carmen et Rosita. Sans oublier l’oncle Leonardo. Juan est un Marrane depuis de nombreuses générations, mais il ne le sait pas. Comme il ne sait pas ce qui se passe dans la chambre secrète dont l’accès lui est interdit.

Juan se sent tellement chrétien qu’il se sent une vocation à devenir prêtre. Qu’à cela ne tienne. Sans lui demander son avis, Alvaro l’inscrit au Collège du Saint-Sacrifice de la Rédemption de Valence. Il a treize ans et le voilà obligé de quitter sa famille pour un destin inconnu à dos de mule en compagnie du fidèle serviteur de la famille, Filogeno. Avant son départ, sa mère lui passe autour du cou un médaillon en forme d’étoile de David. Pour Juan, les ennuis commencent. Le voyage est éprouvant et, à l’arrivée, le Collège ressemble plutôt à un bouge qu’à un établissement d’enseignement religieux. Quant au père supérieur, Sebastian de la Moraleja, il se révélera être un fieffé coquin. Spolié, violenté, obligé à des pratiques homosexuelles, Juan choisit la fuite. Dès lors, il va aller de rencontres interlopes en amitiés douteuses : Hermano le fourbe qui le forcera à mendier, Leoncio, l’expert en judaïsme, Don Salluste, l’énigmatique, Julian del Campesino, l’impuissant et sa femme, Conception, qui fera de Juanito son esclave sexuel, Don Gormas qui en fera son coursier, Pepe, l’acrobate du jeu de bonneteau et bien d’autres.

Juan finira un jour par retrouver sa ville natale, hélas dévastée par l’Inquisition. Ses parents ont disparu. Sont-ils morts, ont-ils rejoint Salonique, la nouvelle Jérusalem ?

Des développements intéressants sont consacrés aux Musulmans, qui, à l’instar des Juifs furent obligés d’embrasser le christianisme, les Mudéjares et aux Marranes inversés, de vrais Chrétiens, simulant, par intérêt, un judaïsme de façade.

Un roman vivant et captivant

Jean-Pierre Allali

(*)Éditions de l’Antilope. Janvier 2018. 448 pages. 22 €