Droit de réponse - Nicolas Bedos répond

28 Août 2020 | 4288 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Actualité
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 

La 12ème Convention nationale du Crif a eu lieu hier, dimanche 4 décembre, à la Maison de la Chimie. Les nombreux ateliers, tables-rondes et conférences de la journée se sont articulés autour du thème "La France dans tous ses états". Aujourd'hui, découvrez un des temps forts de la plénière de clôture : le discours de Yonathan Arfi, Président du Crif.

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Antisémitisme

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

 

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale. 

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

Dans cette éditorial, je m'exprime sur les nombreux actes de haines survenus en France et dans le monde en 2019. Je formule également mes voeux de sécurité et de paix pour cette nouvelle année.

 

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Opinion

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Par Nicolas Bedos

Chère Chloé, 
 
Tout d’abord je vous sais gré de m’avoir interpellé sur un ton bien moins agressif que certains qui, planqués derrière leur pseudonyme et aveuglés par la haine, ne m’ont épargné aucune insulte, aucune menace physique, allant jusqu’à vouer aux enfers le père que je viens d’enterrer. 
 
Les leçons de morales dont vous me gratifiez, les portes ouvertes que vous enfoncez à partir de l’interprétation que vous faites de mes quinze mots, vous avez la politesse de le faire sur un ton très courtois, non sans une petite touche de paternalisme qui, provenant d’un homme, serait parfaitement insupportable. 
 
Je me permettrai tout de même de vous préciser que rien ne nous autorise, ni vous ni moi, à statuer sur ce qui est drôle et ce qui ne l’est pas. Vous avez le droit de ne pas en rire, de vous désabonner de mon compte Instagram (cette petite récréation dont je profite entre deux tournages ou deux sessions d’écriture, ce petit jardin public de foutaises qui me permet de garder joyeusement le contact avec ceux qui goûtaient au style de mes chroniques), bref, vous avez largement le droit de soupirer devant une vanne qui vous semble foireuse (ce n’est pas ma meilleure !), mais, de grâce, ne prenez pas de haut ceux - nombreux - qu’elle a fait sourire. 
 
Je doute d’ailleurs que vous l’ayez lue dans le contexte de mes publications régulières. Vous sauriez que des petites impertinences comme celles-ci, j’en balance sur les profs, les flics, les pharmaciennes, les bretons d’origine espagnole, les arabes astigmates aussi bien que sur les lesbiennes hypermétropes et les danseurs cul de jatte protestants. 
 
Car la seule communauté à laquelle je revendique d’appartenir, c’est celle qui pratique et défend l’humour libre. Sur tous les fronts. Devant toutes les chapelles. Celle qui pleure encore nos amis de Charlie Hebdo tombés sous les balles de ceux qui, déjà, ne toléraient pas la caricature. Et la satire. Car, ne vous en déplaise, il s’agit bel et bien de ça. 
 
Une caricature, c’est par essence quelque chose d’erroné, d’excessif, parfois même d’absurde. On peut décider de l’interdire, de même qu’on peut décider de cesser de rire de nos défauts, de nos clichés, de nos religions ou de notre actualité politique. Au nom des millions de morts que le racisme, l’intolérance et l’intégrisme religieux ont engendré, on peut décréter qu’il n’est plus temps de rire. Libre à vous d’estimer qu’il y a des caricatures à censurer ou à blâmer, mais libre à nous de penser qu’au contraire, elles permettent justement de mettre un peu à distance la gravité du monde qui est le nôtre et d’éviter de refouler sans cesse notre besoin naturel de tourner en dérision nos congenères autant que nous-meme. 
 
En tant que personnage public, j’ai été caricaturé à d’innombrables reprises et ça m’a parfois blessé intimement. Combien de fois n’ai-je pas lu, sur le ton de l’humour, des mensonges ou des clichés qui me faisaient de la peine ? 
 
Et pourtant c’est ainsi, je ne peux refuser aux autres (sous prétexte que cela me concerne et m’irrite) ce que je pratique avec bonheur. 
 
Évidemment que Deauville (où je me rends régulièrement) n’est pas une ville de juifs ! Évidemment, chère Chloé, que tous les juifs ne sont pas pro-israéliens, et encore moins hostiles à tous les Palestiniens. Il est d’ailleurs terrible de voir avec quel absurde esprit de sérieux vous finissez par détricoter une simple vanne reposant, je le répète, sur l’incongruité des clichés ! 
 
Je voulais simplement m’amuser sur ce sentiment de solitude que je ressens parfois devant un match de football, quand la France tout entière semble parler une langue qu’on ne m’a jamais apprise. J’aurais tout aussi bien pu user de l’image d’une vegan au salon de l’agriculture ! Évidemment personne ne serait venu me chercher des poux. Sauf qu’à tort ou à raison, je préfère justement les chemins plus tortueux, ceux dont la drôlerie provient précisément du fait qu’ils grattent à des endroits un peu sensibles. Vous y lisez de l’inconséquence, de la maladresse, voire de la cruauté quand j’y mets, au contraire, tout mon désir enfantin qu’un jour les routes obscures s’éclaircissent à la lumière de nos rires partagés. 
 
À vrai dire, en y repensant, je pense que la tournure la plus piquante eut été d’évoquer la profonde solitude d’un ashkénaze en week-end à deauville ! (Pardon) 
 
Et me voilà contraint d’écouter sagement votre laïus se dérouler sur la base d’une évidente ânerie ! 
 
Votre argument, dés lors, consiste à exprimer votre crainte qu’une « mauvaise blague » soit prise au premier degré par des gens qui 
- soit en souffriraient
- soit se sentiraient encouragés à penser l’amalgame et le cliché.
 
Mais, chère Chloé, voulez-vous vraiment d’un monde où l’humour devrait prendre la mesure des plus paranos d’un côté ou des plus délétères de l’autre ? 
 
Si demain, je filme un personnage de noir alcoolique, me faudra t il envisager l’eventuelle interprétation du débile qui, je ne sais où, en conclura, dés lors, que tous les noirs sont des pochetrons ? 
 
Ce que j’écris et ce que je publie, je le fais pour des gens qui me comprennent et qui me suivent depuis de longues années. J’écris pour l’adolescent que j’étais, celui qui voulait rire de tout et qui ne supportait pas qu’on le prenne pour un con. J’ai des centaines de milliers d’abonnés et ceux-là, qu’ils soient juifs, catholiques, musulmans ou athées, connaissent mes intentions et, pour la plupart, se rappellent les combats que j’ai menés. Ils savent à quel prix je me suis publiquement, à plusieurs reprises, exprimer sur le sujet - prenant des risques personnels en attaquant tres frontalement dieudonné et soral ! Au point d’avoir vécu sous escorte de sécurité pendant 2 mois suite à des menaces de mort provenant de leurs fans qui, eux, pour le coup, n’ont de cesse de transposer le conflit israélo-palestinien sur notre territoire. 
 
Pardonnez mon arrogance (qui ne fait que répondre à la vôtre) mais je n’ai AUCUNE leçon à recevoir en matière d’antiracisme. Et je vous prie, à l’avenir, de m’épargner les poncifs relatifs à une interprétation vicieuse qu’à aucun moment ma petite vanne sur Instagram ne sous-entendait. 
Ne pensez-vous pas que L’antisémitisme est un sujet trop grave pour le galvauder de la sorte ? 
 
Va t’on indéfiniment jouer à ce jeu des petites phrases sorties de leur contexte ? Ergoter sur des sketches ? Des romans ? Des interviews de saltimbanques ? Alors même que des brûlots ouvertement racistes et sectaires se publient dans l’indifférence générale ? 
 
Chassez plutôt sur les terres extrémistes, autour de publications autrement plus nauséabondes et, par pitié, qu’ils vous fassent rire ou non, qu’ils soient plus ou moins inspirés, lâchez donc la grappe aux trublions notoirement antiracistes. 
 
Au plaisir de rire ensemble (de tout, y compris de cet échange étrangement solennel !) 
 
Bien à vous, 
 
Nicolas Bedos