Blog du Crif - Hommage à Serge Hoffman, par Patrick Klugman

11 Janvier 2021 | 159 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Lors de la cérémonie nationale d'hommage commémorant le Vel d'Hiv, le Président du Crif s'est dit "choqué et révolté par les images indécentes des récalcitrant à la vaccination arborant l’étoile jaune et faisant des raccourcis honteux. C’est un outrage à la mémoire des victimes de la Shoah".

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Actualité

Après notre étude sur les Juifs de Finlande, voici, comme convenu et pour coller à l’actualité qui fait que le conflit russo-ukrainien est en train de s’étendre à d’autres pays, un regard sur les Juifs de Suède.

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Opinion

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J’apprends que Serge est parti et je peine à le croire.

Tout le monde a connu ou entendu parler de Serge Hoffman : figure incontournable de notre profession, ancien membre du conseil de l’ordre, il était le premier spécialiste de la propriété intellectuelle et de la lutte contre la contrefaçon.

Serge avait prêté serment en 1957, en même temps que la loi sur la propriété intelectuelle était promulguée. Ce fut sa chance et sa réussite. Pas une marque de prêt à porter français des annés 70 aux années 90 n’échappa à son talent. En revanche beaucoup d’autres, dans les belles années du sentier mais dont la créativité s’exerçait surtout dans l’imitation approximative échappèrent grâce à lui à un sort cruel. Serge avait ce génie d’être à la fois le protecteur des créateurs et le saint patron de quelques contrefacteurs, pour peu qu’ils s’amendent.

On a tous appris de Serge quelque chose, surtout le millier de rejetons de ses clients dont je suis et qui ont eu la chance de faire leur premier stage à ses côtés. Bien sûr, qu’un bon arrangement vaudra toujours mieux qu’un mauvais procès.

Il n’empêche que c’est en le voyant découvrir un dossier correctionnel dans la voiture du client qui nous menait vers le tribunal et dans mon souvenir vers la catasrophe, que j’ai compris ce qu’était un maître. Sur le ton de la discussion badine avec la juridiction il arracha une relaxe juridiquement impossible. Et s’en alla bonhomme, comme s’il était le seul avec le client à ne pas se rendre compte du miracle accompli.

Serge roulait été comme hiver au volant d’une voiture décapotée invariablement assortie à ses yeux bleux et avait toujours et pour tous un sourire. Il avait la légèreté dans la vie des coups droits qu’il administrait facilement sur les courts du Racing. Lui qui tutoyait le bonheur, comme le reste de l’humanité, magistrats compris, n’était pas tout à fait né sous une bonne étoile. Surtout quand celle-ci fut imposée sur le coeur des juifs, à Paris. Derrière le sourire, il y avait le souvenir d’un enfant du faubourg. Ceux qui l’ont entendu témoigner au soir de sa vie sur ce que fut pour lui le 16 juillet 1942 ont compris ce qu’il y avait de larmes d’enfant enfouies derrière la faconde qui a fait sa marque.

Serge a réussi au delà de ses espérances. Il laisse un cabinet prospère à son nom, aujourd’hui l’un des plus anciennement établis à Paris, et l’un des plus reconnus dans cette matière exigeante grâce à Emmanuelle et Pierre, qui poursuivent l’oeuvre de leur père. Le cabinet Hoffman survivra à Serge, mais le 26 avenue Kléber restera pour l’éternité et l’univers sa demeure.

Je me joins à tous les anciens du 26, à tous les confrères, les stagiaires, les clients, les amis, les partenaires adversaires au Tribunal et sur les courts, bref à tous ceux qui ont connu et aimé Serge, ce qui revient au même, pour adresser à Janine, Emmanuelle, Olivier, Pierre, à toutes leur famille mes pensées affectueuses.

Patrick Klugman