Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a été membre fondateur de l’UMP et du parti « Les Républicains » (LR), avant de rejoindre la majorité présidentielle. Il évoque pour nous l’enjeu « historique » des prochaines élections législatives. En réponse aux questions de Jean-Philippe Moinet, le petit-fils de l’Amiral Muselier (grand Résistant qui avait dirigé les Forces navales françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale), fustige la « bascule » d'Éric Ciotti dans l’alliance avec le parti lepéniste RN : « je ne suis pas étonné par Monsieur Ciotti », nous déclare-t-il, mais « consterné » de voir qu’il cherche à « réaliser ce que souhaitait Jean-Marie Le Pen et dans son sillage Marine Le Pen, à savoir faire exploser la droite ! ». Le Président délégué de « Régions de France » se montre néanmoins confiant dans l’esprit de responsabilité et de conscience des électeurs, qui « voient très bien » la différence entre des élections européennes qui laissent libre cours à un vote protestataire sans impact et ces élections législatives, qui détermineront « l’avenir du pays ». Visant Jordan Bardella, il ajoute : « La France ne peut donner les clés du pays à quelqu’un qui, à 28 ans, n’a jamais rien géré de sa vie, ni ses affaires, ni une entreprise, ni une mairie ! »
Il relève et précise aussi ici les nombreux risques que représentent à ses yeux, à gauche, les alliances et incohérences du « Nouveau Front Populaire » qui sont pour lui « le signe d’un délabrement total de la parole et de la cohérence politique ». En ce qui concerne LFI, il dénonce très vivement « son activisme et sa responsabilité » dans la montée de l’antisémitisme en France depuis le 7 octobre. Et il rappelle son soutien à l’État d’Israël et sa démocratie. Entretien.