L’acteur Pascal Elbé nous livre ici, avec beaucoup de sincérité et de force, son inquiétude sur les silences, confusions et complaisances que cette célébrité du cinéma perçoit en France, depuis l’historique attaque terroriste du 7 octobre et la flambée d’antisémitisme qui a suivi. Il est atterré par une série de dérives, allant des graves complaisances de La France Insoumise (LFI) aux « atermoiements du Président de la République » en passant par les symptomatiques silences de beaucoup de « mes camarades artistes » : « j’ai été blessé, c’est une profonde blessure, elle est indélébile » confie l’acteur (présent d’ailleurs à l’affiche du tout récent film d’Alexandre Arcady, « Le petit blond de la Casbah »). Répondant aux questions de Jean-Philippe Moinet, Pascal Elbé explique aussi combien il est insupportable d’avoir vu les silencieux « présenter très vite l’agressé, Israël, en agresseur » : une « perversion » qu’il analyse précisément dans cet entretien, citant Platon : « la perversion de la Cité commence par la fraude des mots ».