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Crédits photos : @Fondation du Camp des Milles
« Racisme hier, leçon pour aujourd’hui », « Mouv’ensemble, découvrir et explorer sa citoyenneté », « Paroles de jeunes », « Parcours mémoire », « Ton peuple, mon peuple », « J’ai peur », « Résistance et mémoire », « Tous égaux, tous différents »… Ce sont quelques exemples d’actions présentées par des référents formés au camp des Milles. Ils sont porteurs, au sein de leurs structures respectives, publiques ou privées, de projets labellisés destinés à y faire vivre dans la durée la prévention et la lutte contre les extrémismes, les racismes, l’antisémitisme et les discriminations. Ces rencontres du Label Citoyen ont ainsi mis en avant des projets variés allant de la performance artistique (danse, peinture, chant) à la collecte de récits de mémoires en passant par la mise en place d’un faux procès pour racisme.
La journée fut également marquée par quelques moments forts lors de la remise des diplômes et brevets aux nouveaux labellisés – et par la présence d’Olivier Klein, nouveau Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT qui a pu signer, avec Alain Chouraqui, Président de la Fondation, une convention pluriannuelle d’objectifs communs.
La convention pluriannuelle d’objectifs signée entre la Dilcrah et la Fondation du Camp des Milles placée sous le signe de l’engagement, prolonge pour trois nouvelles années la mise en œuvre des actions du Site-mémorial dans le cadre du Plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations 2023-2026, de ses actions pédagogiques déployées dans le cadre de la Semaine nationale d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme, ou encore de celles portées dans le cadre de sa Chaire Unesco y compris pour des formations à destination de fonctionnaires en situation d’autorité…
L’État réaffirme ainsi son soutien à la Fondation en cette période où les valeurs de la République sont en danger.
Olivier Klein fit part de sa grande émotion à visiter le camp des Milles, « lieu important pour l'histoire de notre pays, pour se souvenir et pour construire l'avenir et le vivre ensemble ». Évoquant « la montée insupportable des actes antisémites depuis un mois en France », il souligna que le Site-mémorial était un « lieu nécessaire et innovant pédagogiquement qui devait être connu davantage ». Il apporta tout son appui à la démarche de labellisation citoyenne et il incita les porteurs de projets à être candidats pour le prix national Ilan Halimi contre le racisme et l’antisémitisme. Il déclara, plus généralement et au nom de la Première Ministre, que « le mémorial pouvait compter sur le soutien durable du gouvernement et de la Dilcrah ».
@Fondation du Camp des Milles
Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation fit part de « sa joie profonde, dans ces moments compliqués, d’accueillir des référents Label d’une grande diversité et qui s’engagent pour faire vivre des projets citoyens en France et à l’étranger. Il rappela que « l’engrenage conduisant au pire est nourri avant tout par les extrémismes identitaires ». Et que, par conséquent, « face au développement de la violence antisémite toujours annonciatrice de menaces contre tous les républicains, comme face à toutes les discriminations racistes du quotidien, la Fondation est particulièrement attentive aux héritiers de l’idéologie raciste de Vichy, comme à ceux, apparemment opposés, qui les rejoignent aujourd’hui en alimentant l’antisémitisme et en menaçant la démocratie ». Il souligna la nécessité de « bien nommer les choses pour bien les combattre », en prenant l’exemple du mot « génocide » aujourd’hui galvaudé alors qu’il concerne le pire des crimes contre l’humanité commis avec la volonté délibérée d’assassiner un peuple entier. Il rappela également que « les engrenages peuvent aller très vite et très loin. Chaque étape prépare et habitue à l’étape suivante. Les pensées racistes préparent les propos racistes, qui préparent les actes racistes, qui préparent les meurtres racistes, qui peuvent préparer des crimes contre l’humanité voire des génocides ».
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Cette année, trente-deux récipiendaires ont intégré le réseau des citoyens et citoyennes engagés pour la défense de la démocratie et la lutte contre les différentes formes de racismes. Vingt-quatre projets, allant de Marseille à Washington en passant par Berlin, Grenoble ou encore Israël et la Suisse, ont été récompensés. Un aboutissement après une interruption pour cause de pandémie, mais qui n’avait pas entamé la détermination forte de chacun des porteurs de projet. En introduction de cette journée, Nicolas Sadoul, Directeur du Site-mémorial souligna que les référents labellisés « ont décidé de s’engager collectivement pour apporter leur pierre à l’amélioration de l’Homme et de la Société, pour lutter contre la barbarie qui menace même les démocraties. »
Daniel Agacinski, Délégué Général à la médiation, directeur de l’action territoriale, représentant du Défenseur des Droits, partenaire du dispositif de labellisation, déclara : « Cette notion de citoyenneté, qui est au cœur des labels et des brevets que nous remettons aujourd’hui, doit plus que jamais être investie, étudiée, travaillée, si nous voulons que l’appartenance et la participation de chacune et de chacun à une communauté d’hommes libres, égaux, et unis par les liens de la fraternité, ne soit pas seulement un vœu pieux, mais une réalité, dans les faits, dans les esprits, et dans les cœurs. (…) Face aux attaques terroristes, commises ici, en Israël ou ailleurs, au nom du fondamentalisme islamiste, face à la résurgence terrible de l’antisémitisme sur notre sol, face à la persistance, aussi, du racisme et des discriminations, la défense de nos principes humanistes, universalistes et républicains est un impératif qui s’impose à tous. »
Isabelle Régnier, Vice-Présidente à l’Egalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations, représentant Eric Berton, Président d’Aix-Marseille Université, rappela pour sa part l’implication ancienne de l’université avec le camp des Milles, dans la mise en place du Bonus étudiant comme dans ce dispositif national « qui trouve en ces temps dramatiques une résonnance toute particulière », avec la labellisation de plusieurs projets portés par des étudiants et le souci constant de leur donner des outils pour s’éveiller, s’émanciper, s’épanouir en tant que citoyen. Elle souligna « le rôle fondamental du camp des Milles dans les actions de formation ». Pour conclure, elle précisa que « alors que certains attendent l'avènement de l'obscurantisme pour qu'on y remarque leur faible éclat, (…), tous ces projets qui vont être présentés aujourd’hui, sont autant de lumières qui nous rappellent qu'il est urgent et vital de réagir, et surtout qu’il est possible de le faire pour éviter de laisser se reproduire les tragédies que l’histoire a connues ».
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C’est une initiative d’engagement accompagnée par le camp des Milles pour donner un rôle central à l’éducation et à la formation des citoyens. Il s’adresse à tous les professionnels de l'Éducation nationale, des organismes d'éducation informelle, des collectivités locales et des structures privées souhaitant participer à la lutte contre les extrémismes identitaires, les racismes, l’antisémitisme et les discriminations.
Le Camp des Milles, seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact, est un site emblématique pour cette cérémonie singulière. Un lieu où l’engagement et le courage se traduisirent en particulier par la résistance par l’art et la création qui se trouvent être aussi à la base de plusieurs des projets proposés à la labellisation.
Cette journée fut une belle opportunité de faire connaître ces actions citoyennes imaginées sur le terrain pour conforter les valeurs de la République et pour résister, chacun à sa manière, aux engrenages dangereux menaçant le vivre ensemble démocratique.
Contact Presse :
Claudie Fouache : claudie.fouache@campdesmilles.org ou par téléphone au 07 89 37 35 27