Vice Président du Crif
Il y a quelques jours, le président Israélien Isaac Herzog, à l’occasion de la fête juive éthiopienne de Sigd a appelé à faire venir « au plus vite en Israël les derniers juifs éthiopiens ». Il a rappelé que des milliers de personnes attendent encore de faire leur Alya. Certains se trouvant dans une situation préoccupante.
Cet appel se doit d’être entendu compte-tenu de la situation en Éthiopie où le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et où les rebelles menacent la capitale Addis-Abeba.
Nous avons tous le souvenir des deux grandes opérations : Moïse de 1983 à 1985 et Salomon de 1990 à 1992, qui ont permis grâce à un pont aérien exceptionnel de ramener plus de 86 000 juifs d’Éthiopie vers la terre promise. Ceux que l’on appelle les Beta Israël réalisaient ainsi la prophétie de Jérémie qui leur était enseignée et qui décrivait leur envol sur les ailes d’un oiseau qui les conduirait vers Jérusalem.
Cette émigration s’est faite dans la douleur et l’exode de ces juifs éthiopiens a laissé derrière elles de nombreuses victimes.
S’il est fondamental de rappeler le formidable travail réalisé par les autorités israéliennes avec le soutien du Mossad, un constat honnête et objectif nous oblige à dire que leur intégration n’a pas été simple et que les moyens n’ont pas été à la hauteur du défi.
Certes, les nouvelles générations ont fait leur chemin mais force est de constater que ce ne fut pas sans difficulté et que contrairement à d’autres Alyot, tous les moyens n’ont pas été investis.
Aujourd’hui, avec l’arrivée, que j’espère prochaine, de ces milliers de juifs qui attendent à Addis-Abeba, j’ose espérer que les erreurs du passé ne seront pas renouvelées et que les autorités israéliennes feront tout afin d’offrir le mieux et le meilleur à ces juifs qui ont déjà trop souffert de l’antisémitisme dans leur pays d’origine et qui rêvent depuis la nuit des temps de pouvoir enfin rentrer à la maison.
J’ose espérer qu’avec la nomination de la ministre Pnina Kamano Shata, elle-même d’origine éthiopienne, les fautes seront réparées et qu’une impulsion forte accompagnée de moyens permettra à ces enfants d’Israël de pouvoir vivre pleinement le rêve d’appartenir à la start-up nation mais qui est d’abord pour eux et pour tous la Nation Juive.
Gil Taïeb
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