Sophie Taïeb

Bloggueuse et rédactrice

Que se cache-t-il vraiment derrière le "BDS"

11 February 2016 | 67 vue(s)
Catégorie(s) :
Antisémitisme

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

À l'occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), les membres du Crif ont été reçus à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et Madame Brigitte Macron, lundi 18 mars 2024. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours à cette occasion. 

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Quel est donc ce mouvement qui s'est vu offrir une tribune hier au journal télévisé de France 2 ?

 Le BDS : "Boycott, Désinvestissement, Sanctions" est un mouvement de boycott à l'encontre des produits israéliens qui sévit partout dans le monde. On hésite souvent à parler de ce mouvement, n'ayant pas envie de leur faire de la publicité. Néanmoins, après les avoir vus hier se faire offrir une tribune au journal télévisé de France 2, il est impératif d'apporter quelques précisions à ce qui a été dit .

En effet, dans le sujet, le BDS est présenté comme un mouvement pacifique, de protestation contre la "colonisation" israélienne en territoires palestiniens. Au delà du fait que ce boycott a pour effet pervers la mise au chômage de milliers de palestiniens, il est important de rappeler que ce mouvement ne s'arrête pas là, et peut aujourd'hui s'apparenter à un mouvement antisémite.

Rappel des faits :

1. L'affaire des "feuilles de bricks".
Pendant le dernier Ramadan, Jean Claude Lefort, ancien député, figure des mouvements de boycott, a appelé ses "amis musulmans" à boycotter une marque de feuille de bricks. Il se trouve que cette marque n'a absolument rien à voir avec les implantations israéliennes puisque que tout est fabriqué et vendu en région parisienne. Peut être est-ce le label "cacher" qui a fait tiquer Lefort. Le pas entre "aider les palestiniens" et "boycotter les produits juifs" a donc été allègrement franchi, sans que cela n'émeuve la presse. Inutile de s'étendre sur l'impact nul sur l'économie israélienne, le bien être des palestiniens, et ne parlons même pas du processus de paix.

 

2. L'affaire Matysiahu
L'été dernier, le Rototom festival de Benicasim (Espagne) a décidé de déprogrammer l'artiste américain juif Matysiahu, sous pression du BDS. En effet, ce mouvement a exigé que l'artiste se prononce sur le conflit israélo palestinien. Refusant de faire de la politique et de céder au chantage, l'artiste a été déprogrammé sans sommation. Suite à une vague de protestation sur les réseaux sociaux, Matysiahu a été reprogrammé. Les boycotteurs sont néanmoins venus en masse pendant son concert avec d'immenses drapeaux palestiniens afin de tenter de perturber sa performance. Sans succès.

Le mouvement BDS est à nouveau bien incapable d'expliquer à quel moment faire interdire un artiste juif va contribuer à servir la cause des palestiniens.

 

3. L'ensemble des artistes, les rencontres sportives...
Les artistes le savent, dès qu'ils décident d'aller jouer en Israël, le BDS leur tombe dessus. Ils les attendent à la sortie des concerts, leur écrivent en masse... les activistes du boycott refusent que des artistes se produisent à Tel Aviv (qui n'a rien d'une implantation), devant le public israélien qui rappelons le est libre et métissé (juifs, musulmans, chrétiens...). De la même manière, le BDS est présent à toutes les rencontres sportives où des équipes israéliennes jouent, et à tous les événements culturels ayant lieu en France. Rappelons que le mois dernier, ce mouvement s'est rassemblé en plein état d'urgence devant l'opéra de Paris pour manifester en tutu (un "grand moment") contre une compagnie de danse israélienne. Les palestiniens apprécieront quelle "grande aide" apportent ces rassemblements à leur cause.

 

4. BDS, mouvement pacifique ?
Il suffit de se balader quelques minutes sur des pages appelant au boycott ou sur les pages de leurs sympathisants pour voir que ces activistes ne sont à aucun moment pour une solution à deux états. Quand ils manifestent dans la rue, c'est en criant "des armes pour djihad, des armes pour Hamas" comme ils l'ont fait en octobre 2015. Quand ils postent des cartes de "Palestine" sur facebook, il s'agit en fait d'un drapeau palestinien qui recouvre l'ensemble du territoire israélien.

A aucun moment vous n'entendrez un militant BDS prôner la paix, les deux états. Leur communication s'axe uniquement sur l'illégitimité de l'état d'Israël et la necessité de le détruire.

 

5. BDS, mouvement hypocrite ?
Boycotter les pomelos et Beyonce qui vient à Tel Aviv... mais partager l'information sur un portable aux composants fabriqués en Israël. Aller aux manifestations appelant au djihad... en utilisant Waze, application conçue en Israël. C'est toute l'incohérence de ce mouvement qui se retrouve dans leur modus operandi. Sur les pages pro boycott s'échangent des listes noires de produits à éviter, avec des grandes marques agro alimentaires ou cosmétiques ayant commis le "crime" d'être distribuées en Israël. Néanmoins, les boycotteurs continuent à utiliser leurs ordinateurs aux processeurs Intel développés en Israël. Les boycotteurs s'en prennent à Teva mais sont bien contents de pouvoir bénéficier de leurs avancées dans la recherche contre le cancer.

 

Vous l'aurez compris, le reportage (ou plutôt la tribune) offert hier au mouvement BDS est bien loin de la réalité du terrain. Le mouvement BDS est raciste, haineux, sans aucun effet positif sur la résolution du conflit... et doit vite retourner dans l'anonymat dont il n'aurait jamais du sortir.