« Juif, et fier de l’être »

25 Janvier 2017 | 144 vue(s)
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Antisémitisme

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

À l'occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), les membres du Crif ont été reçus à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et Madame Brigitte Macron, lundi 18 mars 2024. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours à cette occasion. 

Dimanche 14 janvier 2024, quelques mois avant les Jeux Olympiques Paris 2024, une délégation de sportifs et de dirigeants du monde du sport q"es, avec le Crif, pour un voyage de la mémoire dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah.

 

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Billet d'humeur par Marc Knobel

Souvenez-vous de cette scène ahurissante et dramatique. Nous étions le 11 janvier 2016, Benjamin Amsellem, un enseignant juif de Marseille, sort de son établissement scolaire. Il est alors attaqué en pleine rue, alors qu'il portait la kippa, par un adolescent furieux et hystérique, assassin en puissance x. Benjamin Amsellem s'en était sorti avec des blessures légères, parvenant à parer les coups furieux avec la Torah qu'il tenait à la main. L'agresseur, lycéen à l'époque, issu d'un milieu « classique et normal », ce Turc d'origine kurde, avait été appréhendé. Celui qui avait dit agir « au nom d'Allah » n'avait montré « aucun regret, si ce n'est celui de ne pas avoir tué sa victime », indiquait à l'époque une source proche de l'enquête. Il avait expliqué vouloir « planter les juifs et les policiers », qualifiés de « mécréants ».

Il avait été radicalisé par l’Internet, surfant sur des sites qui exploitent la crédulité et le mal être de ces adolescents, pour en faire des tueurs froids et sanguinaires. Parce que les djihadistes magnifient la guerre, la souffrance et la mort et sèment le chaos. Parce que Daech utilise avec une parfaite maîtrise les réseaux sociaux. Il s'agit là d'un puissant outil au service de leur cyberguerre et cette propagande haineuse fait donc le tour du Web. Le djihad numérique a devant lui de nombreux et terrifiants boulevards.

Terrifiant.

L'agresseur, lycéen à l'époque, devra bientôt répondre devant le tribunal pour enfants de tentative d'assassinat « en raison de la religion » et « en relation avec une entreprise terroriste », a précisé une source judiciaire à l’AFP. N'ayant pas encore 16 ans, à quelques jours près, lors de son passage à l'acte, il bénéficie automatiquement de l'excuse de minorité, et la peine maximale applicable - la perpétuité dans le cas d'un adulte -, est réduite à 20 ans.

Mais, en vérité, dans quel monde vit-on qu’il faille dans certains quartiers cacher sa kipa ?

Dans quel monde vit-on qu’il faille penser que l’on pourrait être agressé, parce que Juif dans une rue quelconque ?

Dans quel monde vit-on que certains voudraient que nous rasions les murs, que nous partions ou que nous mourrions ?

Dans quel monde vit-on qu’il faille regarder même derrière soi, de peur de se voir agresser ?

Dans quel monde vit-on de lire que l’on raille la Shoah ? Qui sont ces fous qui osent ainsi cracher sur nos tombes ?  

Dans quel monde vit-on que sur l’Internet, des torrents de boue diabolisent les Juifs ?

Dans quel monde vit-on qu’il faille tolérer les insultes, les moqueries, les railleries, les stéréotypes, les préjugés ici ou là ? Ne fut-ce qu'un seul?

Et dans quel monde vit-on que nous ne devrions protester et élever un cri ?

Dans quel monde vit-on que l’on devrait baisser la tête ? Baisser les yeux ?

Dans quel monde vit-on que l’on doive supporter cela ?

Je me souviens… Ma grand-mère, mère de mon père, hospitalisée, souffrante et vieille.

Alitée et souffrante, dans une chambre d’hôpital, perdant la tête, ne s’exprimant plus qu’en Yiddish. Sa voisine de chambre, agacée, lui disant …
« Vous ne pouvez pas vous taire, sale juive. »
Et ma grand-mère, cette vieille femme, de lui répondre, et en français cette fois, une des dernière fois de sa vie :
« Madame, juive je suis et fière de l’être, mais sale, c’est vous qui l’êtes ! »

Je me souviens aussi que sa grande fierté tout au long de sa vie était de s’exprimer en français, de lire le français et de vivre en harmonie avec ce/son pays, la France.

Plus jamais nous ne raserons les murs.