Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - L’identité en question(s) : Qu’est-ce qui fait peuple ? Le sujet juif, sous la direction de Michel Gad Wolkowicz

06 Juillet 2022 | 160 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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L’identité en question(s). Qu’est-ce qui fait peuple ? - Le sujet juif, sous la direction de Michel Gad Wolkowicz (*)

 

Décidemment, Michel Gad Wolkowicz ne chôme pas. Après « La transmission en question(s) » (Éditions In Press, 2020) voici, sur le même principe, « L’identité en question(s) ».

Un panel de contributeurs de talent pour traiter un sujet d’actualité. Parmi eux, le Grand rabbin Haïm Korsia, Pascal Bruckner, Michaël Prazan, Frédéric Encel, Rivon Krygier, Roger Pol-Droit, Daniel Sibony, Denis Charbit, Shmuel Trigano, Marc Cohen, Gérard Garouste ou encore Alain Kleinmann. À l’heure de la pandémie de Covid-19, l’identité juive est examinée sous toutes ses facettes : « De l’identité singulièrement universelle »(Daniel Sibony) à  « L’identité juive dans les notes de travail du Kaddish d’André Schwartz-Bart » ( Francine Kaufmann) en passant par « Une identité sous forme de point d’interrogation » (Daniel Epstein), « Identité selon Abraham et Sarah »(Marc Cohen,  « L’identité juive concernée par les bouleversements des lois bioéthiques au plan de la filiation »(Paul Atlan), « Une identité intime voire indiscible » (Viviane Chetrit-Vatine), « L’identité juive et le shofar » (Jean-Jacques Moscowitz) , « Identité et imposture » (Rachel Rosenblum ), « Les États ont-ils une identité ? »(Denis Charbit), « Au nom de l’identité » (Richard Rossin), « Nos identités » (Thibault Moreau), « L’identité juive : esquisse de définition » (Claude Birman), « Que nous dit la musique sur l’identité ? » (Philippe Gumplowicz), « Des identités féminines juives en construction » ( Sophie Nizard), « L’identité sexuelle en droit » ( Nathalie de Bremaecker et Mathieu Doat), « Paradoxes des identités : le Juif d’humour » (Simone Wiener, « Le devenir hébraïque de l’identité juive » (Antoine Mercier), « Quelques réflexions sur la notion d’identité en peinture » (Alain Kleinmann) ou encore : « De l’identité à la disposition analytique de l’analyste » ( Michel Gad Wolkowicz).

Quelle soit totem ou tabou, l’identité, notion désormais omniprésente, est devenue un point de fascination mais aussi un point aveugle. On peut dès lors, se poser la question : l’identité juive est-elle spécifique, particulière ?

Dans sa belle intervention, le Grand rabbin Haïm Korsia met l’accent sur la nouvelle façon de vivre que nous a imposé la pandémie : « Des choses importantes apparaissent alors qu’on les avait reléguées  au rang d’évidences et, en tous les cas, pas dignes d’être discutables ». on se demande ; mais qu’est-ce qui est, tout compte fait, essentiel , indispensable ? Les commerces de bouche ou les coiffeurs ? Les libraires ou les rabbins ? Les jeunes ou les vieux ?  Ah cette Covid !! Curieusement, Haïm Korsia fait remarquer que ce mot, écrit en hébreu, se lit en sens inverse « Dibbouk », le diable !! En vous invitant à ne pas rester pessimistes, le Grand rabbin de France nous dit : « Tirons au moins le positif de cette période de pandémie » car «  c’est le propre du judaïsme que d’aller chercher des questions…pour chercher à transformer notre vie ». Car il faut, dès à présent, construire le monde d’après.

Des illustrations , notamment d’Ofer Lellouche, agrémentent cet ouvrage très intéressant.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions In Press. Mai 2022. 528 pages. 30 €.