Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Il n’y a pas de Ajar. Monologue contre l’identité, par Delphine Horvilleur

23 Novembre 2022 | 221 vue(s)
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Actualité

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

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Opinion

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

Pour vous donner le goût des vacances, le Crif vous fait voyager et lance sur ses réseaux la campagne "Juifs du Monde". Ensemble, partons à la découverte des populations juives du monde, de leurs histoires et de leurs traditions. Aujourd’hui, embarquement immédiat pour Hong Kong !

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Il n’y a pas de Ajar. Monologue contre l’identité, par Delphine Horvilleur (*)

Ajar-Hasard. Le vocable « hasard » se prête volontiers aux jeux de mots. Je me souviens d’une gargote  judéo-tunisienne dans le faubourg Montmartre, rue Richer, à l’enseigne d’Azar. Une pancarte accueillait le visiteur à l’entrée : « Chez Azar, rien n’est au hasard. Mangez nos bricks mais n’oubliez pas le fric ! ».

Dès lors, on ne saurait s’étonner que Delphine Horvilleur, rabbine du « Judaïsme en Mouvement » et directrice de la revue Tenou’a, dans le petit livre percutant qu’elle nous propose et qui se veut un monologue contre l’identité, ait opté pour cette jonglerie lexicographique car, c’est un fait, dans la vie, il n’y a pas de hasard, pardon, pas de Ajar.

Le génial Romain Gary alias Émile Ajar, l’homme de La vie devant soi et de Gros-Câlin, celui qui réussit à obtenir par deux fois le prix Goncourt, était né Roman Kacew le 21 mai 1914 à Vilnius, en Lituanie. Ce roi du canular géant et de l’entourloupe planétaire a quitté ce monde le 2 décembre 1980. Il s’est suicidé en se tirant une balle dans la gorge.

Avec talent et beaucoup d’humour, Delphine Horvilleur imagine que Roman Gary-Ajar avait un fils, Abraham. Abraham Ajar, cela donne en raccourci A.A. Plus fort que B.B. quand même ! Ce fils inventé raconte qu’il avait six ans à la mort de son père, en 1980.

Gary, finalement, c’est un revenant, un spectre, un dibbouk qui nous harcèle pour s’élever contre tous ceux, et ils sont nombreux, qui, à travers le monde, hurlent pour affirmer que « pour être authentiques, il faudrait être entièrement définis par notre naissance, notre sexe, notre couleur de peau ou notre religion ». C’est contre cette prétention, cette exclusive, ce repli sur soi, cette obsession identitaire, cette tenaille identitaire politico-religieuse que s’élève l’auteure en prenant à témoin Romain Gary-Ajar qu’elle admire profondément.

Dans sa belle monstration, Delphine Horvilleur fait appel à la Torah et au Talmud. On va, en la lisant, à la rencontre d’Elisha Ben Abouya, « Ah’er », « L’autre ». On redécouvre aussi l’histoire d’Abraham, Ur et la Chaldée.

Delphine Horvilleur, qui nous rappelle qu’en hébreu, le verbe être n’existe pas, remarque que le mot « Gary » écrit en hébreu se traduit par « L’étranger en moi.

En résumé, comme elle le dit crûment : « Merde à l’identité ! »

En refermant ce sublime petit livre, on se dit qu’on a beaucoup appris et beaucoup ri aussi car, comme l’écrit Romain Gary : « L’humour est une affirmation de supériorité de l’homme sur ce qui lui arrive ».

Bon, il est temps de savourer un cachou !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Grasset. Juillet 2022. 96 pages. 12 €.