Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Il n’y a pas de Ajar. Monologue contre l’identité, par Delphine Horvilleur

23 Novembre 2022 | 220 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Mon discours prononcé au dîner du Crif Grenoble-Dauphiné, le 22 octobre 2017.

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

Portrait de Invité
#BlogDuCrif - Devoir de mémoire
|
20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

Pages

Actualité

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Pages

Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Les jolies colonies de vacances... Il fait beau, il fait chaud, ça sent vraiment les vacances ! Cette semaine, nous vous proposons une série d'articles sur les mouvements de jeunesse juifs en France ! Aujourd'hui, découvrez le parcours d'une ancienne E.I. !

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

 

Pages

Il n’y a pas de Ajar. Monologue contre l’identité, par Delphine Horvilleur (*)

Ajar-Hasard. Le vocable « hasard » se prête volontiers aux jeux de mots. Je me souviens d’une gargote  judéo-tunisienne dans le faubourg Montmartre, rue Richer, à l’enseigne d’Azar. Une pancarte accueillait le visiteur à l’entrée : « Chez Azar, rien n’est au hasard. Mangez nos bricks mais n’oubliez pas le fric ! ».

Dès lors, on ne saurait s’étonner que Delphine Horvilleur, rabbine du « Judaïsme en Mouvement » et directrice de la revue Tenou’a, dans le petit livre percutant qu’elle nous propose et qui se veut un monologue contre l’identité, ait opté pour cette jonglerie lexicographique car, c’est un fait, dans la vie, il n’y a pas de hasard, pardon, pas de Ajar.

Le génial Romain Gary alias Émile Ajar, l’homme de La vie devant soi et de Gros-Câlin, celui qui réussit à obtenir par deux fois le prix Goncourt, était né Roman Kacew le 21 mai 1914 à Vilnius, en Lituanie. Ce roi du canular géant et de l’entourloupe planétaire a quitté ce monde le 2 décembre 1980. Il s’est suicidé en se tirant une balle dans la gorge.

Avec talent et beaucoup d’humour, Delphine Horvilleur imagine que Roman Gary-Ajar avait un fils, Abraham. Abraham Ajar, cela donne en raccourci A.A. Plus fort que B.B. quand même ! Ce fils inventé raconte qu’il avait six ans à la mort de son père, en 1980.

Gary, finalement, c’est un revenant, un spectre, un dibbouk qui nous harcèle pour s’élever contre tous ceux, et ils sont nombreux, qui, à travers le monde, hurlent pour affirmer que « pour être authentiques, il faudrait être entièrement définis par notre naissance, notre sexe, notre couleur de peau ou notre religion ». C’est contre cette prétention, cette exclusive, ce repli sur soi, cette obsession identitaire, cette tenaille identitaire politico-religieuse que s’élève l’auteure en prenant à témoin Romain Gary-Ajar qu’elle admire profondément.

Dans sa belle monstration, Delphine Horvilleur fait appel à la Torah et au Talmud. On va, en la lisant, à la rencontre d’Elisha Ben Abouya, « Ah’er », « L’autre ». On redécouvre aussi l’histoire d’Abraham, Ur et la Chaldée.

Delphine Horvilleur, qui nous rappelle qu’en hébreu, le verbe être n’existe pas, remarque que le mot « Gary » écrit en hébreu se traduit par « L’étranger en moi.

En résumé, comme elle le dit crûment : « Merde à l’identité ! »

En refermant ce sublime petit livre, on se dit qu’on a beaucoup appris et beaucoup ri aussi car, comme l’écrit Romain Gary : « L’humour est une affirmation de supériorité de l’homme sur ce qui lui arrive ».

Bon, il est temps de savourer un cachou !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Grasset. Juillet 2022. 96 pages. 12 €.