Jean-Pierre Allali
Héros du 7 Octobre : À 6h30, leur destin va basculer, par Haïm Musicant (*)
Le nouveau livre de Haïm Musicant est tout simplement magnifique. Un véritable bijou ! Alors qu’un an après, l’effroyable pogrom du 7 octobre continue de traumatiser le peuple d’Israël et l’ensemble du monde juif, il nous offre une note d’espoir. On repense aux paroles de « Garde l’espérance », la version française de l’Hatikva, chantée, en son temps, par Renée Lebas : « Garde l’espérance, résiste et sois fort, en silence ne crains jamais le sort. Garde l’espérance, un autre temps viendra et ta peine demain finira ». Oui, nous dit Haïm Musicant, il s’est trouvé, en ces moments de tragédie absolue, des hommes et des femmes, qui, souvent au péril de leur vie, ont sauvé l’honneur de l’humanité. Face aux barbares des hordes sanguinaires du Hamas, des hséros de l’ombre ont montré qu’il et possible, face à la cruauté démentielle, d’opposer l’amour de l’autre et la fraternité. Si les héros que nous décrit l’auteur, sont souvent des Juifs israéliens, ils sont aussi accompagnés par des Arabes musulmans ou chrétiens, des Bédouins, des Druzes ou encore des Philippins ou des Thaïlandais.
Voici, parmi bien d’autres, le caporal Matan Abergil qui se couche sur une grenade, sauvant ainsi la vie de ses camarades. Voici Hadar Bachar, qui, malgré son jeune âge, treize ans, saura appeler le Shin Bet pour sauver sa famille. Et Barouh Cohen, 72 ans, qui s’organisera avec brio pour sauver les membres de son kibboutz. Rami Davidian, agriculteur du moshav Patish, parviendra, à sauver 750 jeunes Juifs participants du festival Nova. Avec un sang-froid incroyable, Rachel Edry, la grand-mère courageuse d’Ofakim, sauvera ses proches en s’adressant en arabe aux terroristes et en leur offrant à manger ! Eran Masas, lui, saura mentir pour sauver des vies.
Le Bédouin Amer Abou Sabila tentera, au péril de sa vie de sauver une famille juive, les Suissa, près de Sdérot. Un autre Bédouin, Massad Armilat, réussira à enfermer 14 Juifs menacés, dans sa station d’essence. Et un troisième, Youssef Ziadna, qui sauvera trente concitoyens juifs. Le fermier arabe de Rahat, Younes Algirnawi sauvera, lui, huit jeunes Juifs rescapés de la rave party du festival Nova. Et l’universitaire arabe Awad Darawshe qui cherchera à porter secours à ses frères juifs et qui sera abattu par les terroristes. Sans oublier l’auxiliaire de vie philippine, Camille Jesalva, qui parviendra à épargner la vie de la vieille Nitza dont elle a la charge, la sauvant des griffes islamistes et la Druze Nasreen Yousef qui saura protéger tout un moshav ou encore le major-général Noam Tibon qui parviendra à sauver son fils et ses amis.
La plupart des scènes se passent dans des kibboutzim peuplés de militants socialistes et parfois dans des localités religieuses : Nir Am, Erez, Be’eri, Gewim, Nahal Oz, Ofakim, Magen, Reïm, Kissufim, Nirim, Alumim, Keren Shalom…
Un lieu typique des habitations israéliennes, le mamad, la chambre fortifiée, apparait régulièrement. Il ne suffira pas, hélas, à de nombreuses occasions, à contenir la fureur des assaillants décidés à tuer du juif, hommes et femmes, enfants, nourrissons et vieillards. Et même des chiens, des chats et des perroquets.
Quelle que soit l’issue de la guerre qui dure depuis plus d’un an, les Israéliens auront démontré au monde que la vie, pour eux, est plus forte que la mort et qu’ils continueront de danser. Un livre à découvrir sans tarder.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Glyphe, août 2024, Préface de Philippe Meyer, 224 pages, 18 €
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