Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Grèves et manifestations : la France et Israël…

09 Mars 2023 | 174 vue(s)
Catégorie(s) :
France

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

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Actualité

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

 

Découvrez ma lecture du livre de Ginette Kolinka, "Retour à Birkenau".

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C’est le 4 janvier que Yariv Levin, Ministre de la Justice, a annoncé son plan de refonte judiciaire et depuis le 7 janvier, chaque samedi soir des manifestations ont lieu en Israël. Les dernières ont eu lieu le 4 mars dans une quinzaine de villes et le nombre de manifestants à Tel Aviv était évalué à 160 000. 

Il y a eu aussi une grande manifestation à Jérusalem le 13 février, quand la réforme fut approuvée par la Commission des lois de la Knesset, et le 1er mars un jour national de perturbation (ההפרעה, hafraa, et non pas שביתה, chevita, mot habituel pour grève ; on n’épiloguera pas ici sur la préférence historique française pour la grève). Ce fut aussi le jour où Sarah Netanyahu fut bloquée chez le coiffeur par les manifestants, épisode considéré comme traumatisant pour les uns et pacifique pour les autres. Itamar Ben Gvir a revendiqué ce jour-là l’usage de grenades assourdissantes, que beaucoup ont jugées trop dangereuses, et a promis de ne pas laisser les « anarchistes brûler Tel Aviv ». Ces paroles cherchaient volontairement à durcir le conflit, comme celles du Premier ministre qui ont comparé les manifestations aux événements de Huwara et les déclarations de certains manifestants étaient également très dures. 

Une nouvelle journée de perturbation est prévue aujourd’hui jeudi 9 mars, alors que le Premier ministre doit s’envoler vers Rome. On ne compte pas les protestations contre le plan de réforme de la justice dont les plus spectaculaires sont celles des pilotes militaires de réserve.

L’espoir est que le discours d’alerte du président Herzog, reçu avec un certain scepticisme quand il fut prononcé, mais suivi de discussions discrètes et de propositions concrètes, puisse porter ses fruits. Le plan présenté par le Pr Friedmann et ses collègues semble avoir satisfait le ministre de la justice, à qui le Premier Ministre avait conseillé de mettre de l’eau dans son vin. 

Daniel Friedmann, aujourd’hui 85 ans, n’est pas n’importe qui. Récipiendaire du Prix d’Israël, il est  l’un des juristes les plus réputés du pays, et ses engagements politiques allaient vers le centre. Il reprochait  depuis longtemps  à la Cour Suprême ses tentations envahissantes dans le jeu des pouvoirs, ainsi que son mode de désignation des juges, qui d’après lui privilégiait l’entre-soi sur la compétence, mais il fustige la mesure clé de la réforme, le pouvoir judiciaire accordé à une majorité parlementaire à partir de 61 voix sur 120.

Il y a là les éléments d’un compromis raisonnable. Reste à savoir si des idéologues comme Simcha Rothman, l’architecte du projet de réforme, s’en contenteront et si Benjamin Netanyahu voudra et saura imposer une solution de bon sens qui permettrait à Israël de rester une démocratie. Lever cette hypothèque devrait importer, non seulement aux Israéliens, mais aux Juifs du monde entier et à leurs amis. On sait que ce n’est pas toujours le cas lorsque l’admiration pour le roi Bibi prévaut sur le reste ou que la ligne d’horizon est théocratique.

Les manifestations israéliennes et celles qui surviennent en France ont des correspondances frappants. Grève générale le 7 mars, faisant suite à celle du 31 janvier, avant celles prévues le 11 et le 15 mars. Ce sont, comme en Israël, mais pour des raisons complètement différentes, les plus grandes mobilisations depuis plus de 30 ans.  La réforme des retraites doit avoir dans l’opinion à peu près le même pourcentage de soutien -autour de 30%- que la réforme de la Cour Suprême en Israël…

Là s’arrêtent les analogies.

Au fond, pourquoi  des citoyens vont-ils manifester? En gros, pour des mobiles sécuritaires, identitaires, sociétaux ou socio-économiques….

Le mobile sécuritaire, c’est se défendre contre l’autre… En France, on a manifesté contre le terrorisme, mais depuis bien longtemps la guerre était le cadet de nos soucis, car nous ne voulions plus nous connaitre d’ennemis jusqu’à ce que M.Poutine nous rappelle que l’histoire est tragique. En Israël, où le spectre de la guerre plane au contraire sur chaque famille, un consensus  désabusé mais large existe sur la nécessité de préserver l’efficacité de l’armée  et de se méfier des concessions unilatérales. Le motif sécuritaire n’intervient paradoxalement pas dans les manifestations actuelles. 

En revanche, le motif identitaire s’est hissé au premier rang des préoccupations. En  France c’est le thème de l’immigration et de l’islamisme. En Israël,  c’est la place des minorités dans un Etat du peuple juif, la place de la loi civile par rapport à la loi religieuse, la définition de ce qu’est la démocratie, l’importance qu’on attache à sa préservation et, de façon qui devient de plus en plus clivante, la définition même de ce que c’est que d’être Juif.

Les sujets sociétaux, qui portent sur les relations entre les hommes et des hommes avec leur environnement, prennent eux aussi  de plus en plus de place. Si en Israël, les conflits écologiques restent au second plan, des thèmes comme l’homosexualité sont devenus symbole de liberté pour les uns et restent l’abomination pour les autres.

Il y a enfin le conflit socio-économique que l’abusive simplification marxiste a considéré comme le seul qui compte. Alors  qu’on le croyait presque disparu. Il réapparait avec force dans les manifestations contre la réforme des retraites en France, mais Il est absent des manifestations israéliennes, alors que dans ce pays, qui fut celui des kibboutz, la disparité des revenus est devenue considérable. Mieux encore, ce sont plutôt les privilégiés qui manifestent contre Netanyahu alors que le soutien au gouvernement est plus marqué chez les laissés pour compte  du régime capitaliste israélien. 

Le populisme permet ces miracles, mais ceux-ci se paient souvent en recherche de boucs émissaires…

Il reste une différence majeure. Quelle que soit la violence verbale de ceux qui parlent de mettre la France à genoux, ce conflit ne détruira pas le pays. Pour Israël, dont les ennemis scrutent les déchirements avec gourmandise, le risque existe.

Il faut espérer que les dirigeants politiques, et notamment ceux qui soufflent sur les braises, se rappelleront qu’il y a des victoires personnelles qui sont des défaites collectives et que la tradition considère que la haine entre les Juifs fut le préalable à la catastrophe…

 

Richard Prasquier, Président d'honneur du Crif 

 

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