Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Grèves et manifestations : la France et Israël…

09 Mars 2023 | 174 vue(s)
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France

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Par Nicolas Bedos

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Actualité

Découvrez mon discours prononcé lors de la plénière de clôture de la 11ème Convention nationale du Crif, le 14 novembre 2021, en présence du Premier ministre Jean Castex.

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Israël

Par Chloé Blum

Dans la Vieille Ville de Jérusalem, dissimulé au milieu des pierres millénaires, se cache un trésor tout israélien : une exposition en réalité augmentée pour retourner dans le passé et découvrir le second Temple comme on ne l'a jamais vu. Ajustez vos masques, embarquement immédiat !

Il y a 70 ans, le 29 novembre 1947, était voté par l’ONU à New York, le plan de partage de la Palestine mandataire. Cette résolution numéro 181 prévoyait la création de trois entités : un État juif, un État arabe et Jérusalem placé sous contrôle international.

Alors que le Fatah et le Hamas tentent une énième poignée de main historique, la diplomatie israélienne y répond par un silence qui mérite une attention particulière.

 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Pour #Jerusalem partagez & faites entendre l’Histoire !

Itinéraire de Paris à Jérusalem est un récit de voyage de François-René de Chateaubriand publié en 1811. Il relate un voyage effectué de juillet 1806 à juin 1807.
Il est divisé en sept parties : la 5eme est  consacrée à Jérusalem

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

Vendredi 21 octobre j'étais l'invité témoin du journal de Radio J peu après le vote abérrant à l'Unesco d'une résolution sur Jérusalem

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Un ouvrage sympathique et émouvant à découvrir.

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Opinion

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C’est le 4 janvier que Yariv Levin, Ministre de la Justice, a annoncé son plan de refonte judiciaire et depuis le 7 janvier, chaque samedi soir des manifestations ont lieu en Israël. Les dernières ont eu lieu le 4 mars dans une quinzaine de villes et le nombre de manifestants à Tel Aviv était évalué à 160 000. 

Il y a eu aussi une grande manifestation à Jérusalem le 13 février, quand la réforme fut approuvée par la Commission des lois de la Knesset, et le 1er mars un jour national de perturbation (ההפרעה, hafraa, et non pas שביתה, chevita, mot habituel pour grève ; on n’épiloguera pas ici sur la préférence historique française pour la grève). Ce fut aussi le jour où Sarah Netanyahu fut bloquée chez le coiffeur par les manifestants, épisode considéré comme traumatisant pour les uns et pacifique pour les autres. Itamar Ben Gvir a revendiqué ce jour-là l’usage de grenades assourdissantes, que beaucoup ont jugées trop dangereuses, et a promis de ne pas laisser les « anarchistes brûler Tel Aviv ». Ces paroles cherchaient volontairement à durcir le conflit, comme celles du Premier ministre qui ont comparé les manifestations aux événements de Huwara et les déclarations de certains manifestants étaient également très dures. 

Une nouvelle journée de perturbation est prévue aujourd’hui jeudi 9 mars, alors que le Premier ministre doit s’envoler vers Rome. On ne compte pas les protestations contre le plan de réforme de la justice dont les plus spectaculaires sont celles des pilotes militaires de réserve.

L’espoir est que le discours d’alerte du président Herzog, reçu avec un certain scepticisme quand il fut prononcé, mais suivi de discussions discrètes et de propositions concrètes, puisse porter ses fruits. Le plan présenté par le Pr Friedmann et ses collègues semble avoir satisfait le ministre de la justice, à qui le Premier Ministre avait conseillé de mettre de l’eau dans son vin. 

Daniel Friedmann, aujourd’hui 85 ans, n’est pas n’importe qui. Récipiendaire du Prix d’Israël, il est  l’un des juristes les plus réputés du pays, et ses engagements politiques allaient vers le centre. Il reprochait  depuis longtemps  à la Cour Suprême ses tentations envahissantes dans le jeu des pouvoirs, ainsi que son mode de désignation des juges, qui d’après lui privilégiait l’entre-soi sur la compétence, mais il fustige la mesure clé de la réforme, le pouvoir judiciaire accordé à une majorité parlementaire à partir de 61 voix sur 120.

Il y a là les éléments d’un compromis raisonnable. Reste à savoir si des idéologues comme Simcha Rothman, l’architecte du projet de réforme, s’en contenteront et si Benjamin Netanyahu voudra et saura imposer une solution de bon sens qui permettrait à Israël de rester une démocratie. Lever cette hypothèque devrait importer, non seulement aux Israéliens, mais aux Juifs du monde entier et à leurs amis. On sait que ce n’est pas toujours le cas lorsque l’admiration pour le roi Bibi prévaut sur le reste ou que la ligne d’horizon est théocratique.

Les manifestations israéliennes et celles qui surviennent en France ont des correspondances frappants. Grève générale le 7 mars, faisant suite à celle du 31 janvier, avant celles prévues le 11 et le 15 mars. Ce sont, comme en Israël, mais pour des raisons complètement différentes, les plus grandes mobilisations depuis plus de 30 ans.  La réforme des retraites doit avoir dans l’opinion à peu près le même pourcentage de soutien -autour de 30%- que la réforme de la Cour Suprême en Israël…

Là s’arrêtent les analogies.

Au fond, pourquoi  des citoyens vont-ils manifester? En gros, pour des mobiles sécuritaires, identitaires, sociétaux ou socio-économiques….

Le mobile sécuritaire, c’est se défendre contre l’autre… En France, on a manifesté contre le terrorisme, mais depuis bien longtemps la guerre était le cadet de nos soucis, car nous ne voulions plus nous connaitre d’ennemis jusqu’à ce que M.Poutine nous rappelle que l’histoire est tragique. En Israël, où le spectre de la guerre plane au contraire sur chaque famille, un consensus  désabusé mais large existe sur la nécessité de préserver l’efficacité de l’armée  et de se méfier des concessions unilatérales. Le motif sécuritaire n’intervient paradoxalement pas dans les manifestations actuelles. 

En revanche, le motif identitaire s’est hissé au premier rang des préoccupations. En  France c’est le thème de l’immigration et de l’islamisme. En Israël,  c’est la place des minorités dans un Etat du peuple juif, la place de la loi civile par rapport à la loi religieuse, la définition de ce qu’est la démocratie, l’importance qu’on attache à sa préservation et, de façon qui devient de plus en plus clivante, la définition même de ce que c’est que d’être Juif.

Les sujets sociétaux, qui portent sur les relations entre les hommes et des hommes avec leur environnement, prennent eux aussi  de plus en plus de place. Si en Israël, les conflits écologiques restent au second plan, des thèmes comme l’homosexualité sont devenus symbole de liberté pour les uns et restent l’abomination pour les autres.

Il y a enfin le conflit socio-économique que l’abusive simplification marxiste a considéré comme le seul qui compte. Alors  qu’on le croyait presque disparu. Il réapparait avec force dans les manifestations contre la réforme des retraites en France, mais Il est absent des manifestations israéliennes, alors que dans ce pays, qui fut celui des kibboutz, la disparité des revenus est devenue considérable. Mieux encore, ce sont plutôt les privilégiés qui manifestent contre Netanyahu alors que le soutien au gouvernement est plus marqué chez les laissés pour compte  du régime capitaliste israélien. 

Le populisme permet ces miracles, mais ceux-ci se paient souvent en recherche de boucs émissaires…

Il reste une différence majeure. Quelle que soit la violence verbale de ceux qui parlent de mettre la France à genoux, ce conflit ne détruira pas le pays. Pour Israël, dont les ennemis scrutent les déchirements avec gourmandise, le risque existe.

Il faut espérer que les dirigeants politiques, et notamment ceux qui soufflent sur les braises, se rappelleront qu’il y a des victoires personnelles qui sont des défaites collectives et que la tradition considère que la haine entre les Juifs fut le préalable à la catastrophe…

 

Richard Prasquier, Président d'honneur du Crif 

 

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