Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Des psaumes contre des missiles ?

18 Avril 2024 | 92 vue(s)
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Actualité

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Portrait de Jean Pierre Allali
ADIEU SHIMON
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29 Septembre 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

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Missiles contre psaumes, en hébreu : tehilim neged tilim. Il y a des interprétations mystiques de l’échec des engins iraniens à entraîner des dommages à la population et aux installations israéliennes, en dehors d’une malheureuse enfant bédouine gravement blessée par un éclat de shrapnell.

Depuis la Shoah je pense qu’aucun Juif n’a le droit de se prévaloir d’une intervention divine à un événement historique, mais le 14 avril 2024 a réactivé chez les anciens le souvenir du 5 juin 1967, premier jour de la guerre des Six Jours. 

Après avoir eu très peur, j’ai pensé aux hommes qui ont permis cet extraordinaire succès, les scientifiques, militaires, industriels, responsables du renseignement et de la sécurité. Et aussi à ces hommes politiques, qui, il y a une trentaine d’années, à la suite de l’échec des batteries de Patriots contre les Scud, des missiles balistiques primitifs, lors de la première Guerre du Golfe, avaient  poussé, avec l’aide des Américains, les recherches sur le bouclier anti-missiles alors qu’une partie de l’Establishment militaire considérait que cet objectif était irréalisable et qu’il allait cannibaliser les autres crédits militaires. Il en a résulté le système Arrow (hetz, la flèche, en hébreu). Arrow 3 a intercepté les missiles balistiques iraniens avant même que ceux-ci ne retournent dans l’atmosphère.

 

Or, ce succès retentissant, s’il a rempli de joie les Israéliens, semble avoir également enthousiasmé les Iraniens, au moins les bassidji, c’est-à-dire les hommes de main du régime, qui constituent l’essentiel de ces foules que l’on voit à Téhéran manifester leur joie et leur volonté de détruire Israël, mais qui donnent une image biaisée de la société iranienne.

 

Cette joie commune aux Israéliens et à leurs pires ennemis, ce n’est pas quelque chose d’habituel, c’est le moins qu’on puisse dire. Nous sommes dans un monde de communication. Après un échec aussi monumental, le régime des mollahs a évidemment refusé de reconnaître son humiliation, et le mensonge pour la bonne cause étant une arme recommandée de la taqiya chiite, il a proféré trois mensonges assortis d’une menace. 

 

  • Premier mensonge: nous étions dans notre droit, car l’attaque contre notre consulat à Damas était une scandaleuse violation des règles d’immunité diplomatique. L’Iran se préoccupe de ces règles la semaine même où la Cour Suprême argentine le rend responsable des attentats contre l’ambassade d’Israël en 1992 et le centre communautaire Amia en 1994. Ce régime considère que la prise en otages dans leur ambassade des Américains en 1979 pendant 444 jours fut une opération particulièrement héroïque.  Quant au consulat iranien, ses activités paraissent bien peu diplomatiques, puisque les victimes sont presque toutes des Gardiens de la Révolution et parmi eux le général Zahedi, qui aurait joué un rôle primordial dans la coordination avec le Hamas pour les massacres du 7 octobre…
  • Deuxième mensonge: nous nous sommes vengés car nous avons durement frappé les installations du régime sioniste. Ce mensonge ne mérite même pas de commentaires…
  • Troisième mensonge : nous avons limité nos représailles, conformément à notre tradition humaniste et nous avons informé à l’avance nos frères turcs pour qu’ils préviennent l’ennemi.

 

Je pense que si Israël a besoin d’un renseignement provenant de la Turquie pour faire face à une menace iranienne, alors Israël est perdu. Les systèmes d’interception sont fondés sur un maillage positionnel satellitaire et des capteurs, infra-rouges notamment,  d’une extrême précision, qui permettent en quelques secondes de repérer le lancement d’un missile, à charge ensuite aux systèmes informatiques de calculer sa trajectoire probable et de déclencher la riposte. L’information envoyée à la Turquie était alors superflue et les assurances données par l’Iran sonnent comme une manifestation de la duplicité du régime. 

Que l’Iran n’ait envoyé qu’une petite portion de son arsenal, constituée de pièces anciennes, alors que les moyens de défense israéliens et américains sont très coûteux, ce n’est qu’une partie de la réalité. Il y avait là, outre les drones et les missiles de croisière, plus de 120 missiles balistiques, ce qui est considérable, 60 tonnes de masses explosives et les Iraniens sont extrêmement déçus de leur échec, quelles que soient leurs rodomontades. Les engins ont été envoyés pour saturer les défenses israéliennes, pas pour les aguerrir en leur donnant la possibilité d’un test grandeur nature.

 

Quant à la menace des Iraniens, c’est : l’affaire est close, mais si Israël réagit, notre réponse sera terrible. On est habitué à ce discours, la menace iranienne la plus récente étant celle de posséder des missiles hypersoniques exceptionnellement efficaces, ces missiles dont la trajectoire est difficile à prévoir et la menace la plus alarmante, celle de l’arme nucléaire. Aux spécialistes israéliens d’évaluer ces menaces et aux décideurs de se méfier de la trop grande confiance qui proviendrait d’un succès tel que celui du 14 avril. 

 

Tout a déjà été écrit sur les répliques possibles d’Israël qui paraissent inéluctables aux yeux de la plupart des experts.

Mais si une réplique a lieu, ce qui est très probable, ce ne sera pas forcément une opération militaire spectaculaire. Chacun, en dehors des va-t-en guerre et des mystiques, connaît le fil vital avec les États-Unis, qui ont joué un rôle majeur dans la sécurisation d’Israël. Quoi qu’on pense du souci de Joe Biden de ne pas impliquer son pays dans la guerre, de la responsabilité d’hommes favorables à l’Iran, tels Robert Malley, dans l’administration démocrate, de l’absurdité qu’il y avait en novembre 2023 à transférer à l’Iran dix milliards de dollars bloqués jusque-là, on voit mal une offensive massive sans le soutien américain, d’autant plus qu’Israël ne semble pas disposer des facilités de ravitaillement en vol des F35 et des dernières bombes perforantes à très grande profondeur nécessaires contre les installations d’enrichissement d’uranium enfouies de Furdo et Natanz.  

 

Israël dispose en Iran d’un allié dans le peuple en lutte contre ses dirigeants. C’est le régime sanguinaire des mollahs qu’il faut détruire et pas le peuple iranien. La constatation a été faite depuis plus de quarante ans, mais à force de répression accrue en interne et d’habileté diplomatique en externe, le régime sanguinaire des mollahs et de leurs alliés militaires paraît plus solide que jamais et le nucléaire lui servirait de bouclier à l’abri duquel il pourrait multiplier ses crimes. Mais les fissures sont certainement nombreuses…

 

Aujourd’hui, Israël n’en a pas fini avec les proxys de l’Iran. Le Hezbollah a transformé l’extrême nord du pays en zone inhabitée. Le Hamas vient de durcir sa position sur les otages en même temps qu’il se confirme que la plupart de ceux-ci sont morts. 

 

La réponse d’Israël à l’Iran passe aussi, peut-être plus que jamais, par la démonstration que l’Iran n’est pas capable de protéger les mouvements terroristes qui dépendent de lui. Ce travail n’est pas encore  terminé…

 

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

 

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