Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Bientôt le 7 octobre…

12 Septembre 2024 | 133 vue(s)
Catégorie(s) :
France

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Les vidéos de la mort, par Marc Knobel
|
21 Juillet 2016
Catégorie : France

Dans quel monde vivons-nous et de quelle inhumanité est faite le monde ?

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser...

Une compilation exhaustive, à ce jour, des articles et des interviews que j'ai données à la presse française et internationale.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Pages

Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

En tant que lecteur de la newsletter du Crif, bénéficiez d'un tarif préférentiel ! La place à 15 euros au lieu de 20 euros. Réservations par téléphone : 01 43 27 88 61 avec le code CRIF           

Pages

En Israël, beaucoup de familles d’otages récusent les cérémonies officielles, d’autant qu’elles ont été confiées à Miry Regev, une des ministres les plus critiquées du gouvernement. La colère gronde contre les autorités, mais il y a un point sur lequel tous, hormis quelques hurluberlus angéliques, sont d’accord : avec le Hamas, une paix réelle n’est pas envisageable.

En France la situation sera bien différente. Nous allons commémorer le 7 octobre dans une infinie tristesse. Quelques-uns, très peu – espérons-le sans en être sûrs – vont le commémorer avec enthousiasme…

Mais, surtout, un certain nombre préfèreront l’expurger de leur mémoire pour se concentrer sur la suite, dès le 8 octobre, premier jour de la riposte israélienne, premier jour de la réaction antisémite dans le monde, premier jour d’effacement et de substitution victimaire, premier jour de contextualisation et de banalisation de ces massacres du 7 octobre qui ont, eux, un vrai caractère génocidaire.

Cette mise à l’écart se déploie sous des formes variées. En voici trois exemples récents.

Dans une manifestation dimanche 8 septembre, un orateur appelle sur la Place de la Nation à Paris, à une Intifada en France. L’Intifada, chacun sait ce que cela signifie….

M. Elias d’Imzalène, alias El Yess Zareli, c’est la version en Frère Musulman de ces prédicateurs qui incitaient les chrétiens à massacrer les Juifs à Séville, à Cordoue, à Barcelone ou à Lisbonne…

Aussi fiché S qu’il soit, cela fait des années qu’il vocifère et exige pour les Musulmans de France l’application de la Charia à la place de l’ignoble, impie et islamophobe législation de la République française. Il est apprécié par la Turquie grâce à laquelle il a expliqué au Parlement européen tout le mal qu’il pensait de la France, dont il est citoyen. Bien entendu, il a ses amis à La France insoumise, tels Ersilia Soudais, Thomas Portes ou Rima Hassan.

L’homme est un chauffeur de foules islamisées mais son discours est trop fruste et brutal pour attirer les islamo-gauchistes, c’est-à-dire ces intellectuels qui prétendent que l’islamo-gauchisme n’existe pas.

Pour eux, en cette veille de commémoration, on publie des livres…

Il y a par exemple celui d’Aurélien Bellanger, Les derniers jours du Parti socialiste. Dans ce roman, l’auteur prétend que la notion d’islamo-gauchisme provient d’un complot du mouvement le Printemps républicain, qui sous couvert de laïcité aurait cherché à détruire le Parti socialiste (PS) au profit de l’extrême droite.

L’imbécillité de la thèse et la lourdeur de l’écriture n’ont pas empêché la mise en valeur du livre par les médias dits progressistes. Sa sortie le jour même de l’attentat contre la synagogue de La Grande-Motte, a servi de sinistre rappel que les motifs à l’islamismophobie n’étaient pas entièrement fictifs.

Mais pour les israélophobes de niveau intellectuel plus élevé, il y a aussi le tout nouveau livre de Didier Fassin, Professeur au Collège de France.

Ce médecin est devenu sociologue car il était sensible aux inégalités en matière d’accès aux soins et d’exposition aux maladies des patients suivant leur origine. Je ne suis pas sûr qu’il ait été le premier à faire ce triste constat, d’ailleurs plutôt moins vrai en France que dans d’autres pays où il a travaillé.

C’est aux États-Unis qu’il a surtout enseigné, là où l’histoire de l’esclavage et du racisme anti-noirs a laissé des marques proéminentes. Il en a ramené l’interprétation universitaire à la mode, le wokisme avec intersectionnalité des luttes, un militantisme qui se prétend scientifique. Avec un réel talent pour conceptualiser ces théories et pour dénigrer ceux qui n’y croient pas, il cherche à tenir le rôle d’imperium sur la bonne pensance soi-disant scientifique qui fut dans le passé celui de ses prédécesseurs marxistes. Il considère qu’une analyse qui ne fait pas de la racialisation et de la césure irrémédiable entre dominants et victimes des déterminants essentiels de l’explication des faits ne peut être que réactionnaire et hypocrite. Les rôles sont assignés et on ne s’étonnera pas de retrouver les toujours colonisés d’un côté et les toujours colonisateurs de l’autre.

Pour résumer, la conception de la vérité politique de Didier Fassin, aujourd’hui au sommet du prestige universitaire français, c’est celle du comité Adama.

Pour les événements du 7 octobre, il a bien parlé d’incursion meurtrière et même de crimes de guerre, mais pas plus. Il a récusé le terrorisme mais a insisté pour le contextualiser.

Il a été bien plus précis et virulent sur la réaction israélienne, qu’il a très vite qualifiée de génocidaire. Eva Illouz, Bruno Karsenti et plusieurs sociologues qu’on ne peut vraiment pas positionner à l’extrême droite ont vigoureusement démonté ses assertions très approximatives.

Il a en particulier comparé les actions des Israéliens envers les Gazaouis à celles des Allemands envers les peuples Hereros du Sud-ouest africain au début du XXème siècle, un génocide dont le prétexte avait été un massacre de soldats allemands. Joël Kotek, l’un des rares experts de ce génocide, a démoli cette comparaison de façon très convaincante.

Le professeur au Collège de France a donc été pris plusieurs fois à bidouiller les faits pour qu’ils agréent à son idéologie, qui est celle d’un tiers mondiste à sympathies mélenchoniennes, idéologie parfaitement légitime, à condition de ne pas l’affubler d’une prétendue scientificité.

Le dernier livre de Didier Fassin vient de sortir. Il s’appelle Une étrange défaite, titre outrageusement emprunté à Marc Bloch. La défaite en question, qui serait la plus grande défaite morale de l’Occident depuis la Guerre mondiale, c’est l’abdication devant le désastre provoqué par Israël à Gaza. Les massacres du 7 octobre sont donc sans importance, la prise d’otages non plus. L’idéologie du Hamas, son passé de meurtres et sa charte exterminatrice, son choix délibéré de prendre la population civile comme bouclier pour diaboliser l’adversaire, tout cela ne compte pas. C’est comme si en 1945, on avait au nom de la morale, lancé l’opprobre sur les Alliés parce qu’ils détruisaient l’Allemagne sans prendre en compte ce qu’était l’ennemi nazi…

Les crimes contre des populations ont été nombreux depuis 1945 et la volonté d’ignorance les a souvent accompagnés.

Les cent millions de morts lors du Bond en avant maoïste, le million de victimes du génocide des Tutsis, le génocide des Yézidis, les massacres du Darfour, la Tchétchénie, les Rohingyas, le Tibet et les Ouïgours, les 500 000 morts de Syrie, la liste ne s’arrête pas là…

Le drame que vivent les Gazaouis est réel : il est avant tout dû à la guerre sans merci qu’a choisie de livrer contre Israël le Hamas qui est leur gouvernement. Il faut malheureusement constater que pour Didier Fassin et ses émules, la seule faute morale inexcusable c’est de permettre à l’État d’Israël de se défendre comme il le peut.

Lui qui se voit l’héritier du grand intellectuel que fut Michel Foucault, vient de le rejoindre sur un point au moins, celui de la débilité politique : Foucault avait accueilli avec enthousiasme les Khmers rouges puis l’ayatollah Khomeini…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -