La Chronique (pas très casher) de Raphaëla - Laissez-nous sortir (d'Egypte) !"

25 Mars 2021 | 329 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

Pages

Actualité

Pages

Israël

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Pages

Opinion

La 77ème cérémonie du Yizkor organisée par le FARBAND - Union des Sociétés Juives de France s'est déroulée dimanche 2 octobre 2022, à 11h30 au cimetière de Bagneux. 

À l'aube de 5783, découvrez les vœux de Yonathan Arfi pour Roch Hachana. 

Pages

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaëla ! Sur ce blog, Raphaëla vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Laissez-nous sortir (d'Egypte) !"

C’est reparti.

Un an après la sortie du désert la plus mobile de nos vies, la fête préférée des constipés est de retour. Au programme, pain azyme et herbes amères… Avouez que c’est vendeur ! Comme si cette année n’avait pas déjà été assez fade...

De toute façon, vous n’avez toujours pas récupéré ni le goût ni l’odorat, et c’est tant mieux parce que le premier seder aura lieu chez Tatie Michelle qui cuisine aussi bien que je parle Ivrit - c’est-à-dire très mal. Enfin ça, c’est si vous parvenez à vous rendre chez Tatie Michelle ! Car avant de pouvoir sortir d’Égypte, il va déjà falloir sortir de chez soi sans se prendre une amende. Cette année encore, rejoindre sa terre promise pourrait s’avérer beaucoup plus compliqué que prévu, surtout si on me confirme que « manger des boulettes » ne constitue pas un motif de déplacement impérieux.

En tout cas, streimel au gouvernement en ce qui concerne les règles du jeu ! Rien à dire, nos érudits n’ont pas fait mieux en rédigeant les règles de casherout. Jusqu’à présent on était déjà entre le Jumanji et Fort Boyard mais là, je dois avouer que la carte « tu ne sortiras pas de chez toi le week-end » à quelques jours de Pessah, je ne l’avais pas vu venir. On frôle l’antisémitisme…

Mais ,c’est bien connu, nous les juifs, nous adorons les bonnes blagues et on va s’adapter. De toute manière, il est hors de question pour moi de repasser par la folie du seder en Zoom - qui d’ailleurs constitue sûrement la plaie la plus redoutable que nous avons eu à affronter cette année.

En attendant de trouver une bonne excuse pour le jour J, je me replonge dans Le Judaïsme pour les nuls histoire de me rafraîchir la mémoire.

 

"Je ne prends plus l’avion, je ne vais plus en boîte de nuit ou au musée et je me prends une amende quand je sors de chez moi à 19h12. Pour la liberté retrouvée, on repassera."

 

Première étape de préparation à cette semaine sans miettes, se débarrasser du hamets. J’en profite pour glisser un message d’avertissement à nos ami.e.s non-juifs. Si votre voisin Schlomo (allons-y les clichés) essaye de vous vendre un paquet de Pepito entamé qu’il jure de vous racheter la semaine prochaine, pas de panique, tout est normal ! En poussant les recherches un peu plus loin, je découvre également une liste fort intéressante des produits non autorisés pendant la fête. Parmi eux, la nourriture pour animaux ! Je me demande si cette liste s’adresse aux Loubavitch qui mangent du Whiskas, ou au chat du rabbin...

Je reprends ensuite ma lecture avec le déroulé du Seder et j’arrive très vite au moment crucial des questions posées par les quatre enfants. D’ailleurs, vous noterez qu’il s’agit de quatre garçons. Pas très 2021, mais passons. Moi, je choisis d’ores et déjà de me mettre dans la peau de l’enfant relou. Vous savez, celui qui pourrait être le gosse de Jean Castex. Et je m’imagine les questions que je pourrais poser samedi soir. Par exemple, as-t-on vraiment le droit d’être quatorze autour de la table de Tatie Michelle ? Ou encore… Papa, à partir de quel âge peut-on considérer que tu es une personne vulnérable ?

Je me rappelle ensuite du gros point positif de la soirée de Pessah : les quatre coupes de vin pour, je cite, « la liberté retrouvée » ... Je ne prends plus l’avion, je ne vais plus en boîte de nuit ou au musée et je me prends une amende quand je sors de chez moi à 19h12. Pour la liberté retrouvée, on repassera.

En finissant ce rapide aperçu de la Haggadah, je me dis que finalement, Pessah, qu’est-ce que c’est si ce n’est un Pharaon qui se prend pour Jupiter et force des gens beaucoup plus nombreux que lui - mais qui ne se rebellent pas des masses - à bosser du matin au soir, sans jamais avoir le droit de se détendre..? Alors, loin de moi l’envie de jouer les Moïse mais, s’il-te-plaît Manu, laisse sortir notre peuple !

La question que je me pose c’est, même si nous arrivons un jour à sortir de cet Égypte qu’est le Corona, retiendrons-nous les erreurs du passé ? Et nous les juifs, prendrons-nous cette fois le temps de faire cuire notre pain ?