Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Sur quelques facettes de Eric Zemmour

08 Novembre 2021 | 659 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité
Portrait de Invité
Droit de réponse
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19 Juin 2015
Catégorie : Actualité

Hier Joel Amar nous a fait part de son analyse de la tribune d'A.B Yehoshua publiée dans Libération le 17 Juin dernier " Du bon usage du Boycott d'Israel".

Aujourd'hui, nous publions le " Droit de réponse " d' Alain Rozenkier, Président de " La Paix Maintenant"

Joel Amar analyse la tribune de l'écrivain A.B Yehoshua publiée hier dans Libération : " Du bon usage du Boycott d'Israel" 
Paru sur mediapicking.com

Viralité des messages, impunité des auteurs, Marc Knobel a choisi de faire le constat de la haine sur internet et de la responsabilité des réseaux sociaux.

Portrait de Invité
Retour sur les lieux du Crime
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29 Avril 2015
Catégorie : Actualité

« Ne pas témoigner serait trahir», Pierre Laurent, journaliste, a participé à la commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie le 19 avril dernier. Article publié dans l'Est Républicain.

 

"Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons" (Martin Luther King)

Tribune de marc Knobel publié dans le Huffinghton Post 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

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Il est difficile de débattre avec Eric Zemmour. Il connait ses dossiers et aussi les trucs de métier pour rendre ses arguments attractifs. Il devient difficile de débattre de Eric Zemmour. Les accusations giclent : pactiser avec un fasciste ou se complaire dans le déni…

Dans le petit monde juif, la discussion charrie de plus, souvent, de vieux sédiments d’hostilité à l’égard d’un « establishment » communautaire (le Crif…) aux ordres du pouvoir ou d’une « rue juive » exprimant des émotions primaires.

Une telle polarisation peut disloquer la communauté. Cela réjouirait certainement Eric Zemmour, mais pas ceux qui attachent de l’importance à un judaisme de dialogue plutôt qu’à un judaisme d’anathème.

Je n’aime pas les objurgations moralisantes et les effets de manche qui vont avec. L’électeur sait « la » raison pour laquelle il se détermine, et il occulte souvent celles qui pourraient modifier son vote. Comme chacun, le candidat politique n’est pas un être unidimensionnel, mais si d’autres parmi ses facettes prévalent à l’usage, il sera trop tard pour changer de bulletin.

Eric Zemmour, c’est un thème, une idée directrice et c’est un positionnement identitaire qui nous interpelle particulièrement, nous, les Français juifs, comme on le dit aujourd’hui, ou Juifs français, comme on le disait autrefois (l’hébreu s’écrit de droite à gauche…)

Le thème, outre la désindustrialisation de la France, c’est l’immigration, depuis trente ans d’origine surtout musulmane qui menacerait l’unité et l’identité du pays et représenterait un coût social, sécuritaire, éducatif et moral écrasant. C’est aussi la critique d’une omerta bien pensante qui en nie le caractère nocif.

Les bons sentiments n’y font rien : sécurité et immigration sont de vrais sujets et Zemmour peut se prévaloir d’avoir été un lanceur d’alerte. Moi qui n’ai jamais été victime d’agression, j’aurais d’autant plus tendance à être « humaniste » que comme ancien réfugié polonais, je suis un produit de la diversité. Mais comment ignorer la colère qui touche les Juifs encore plus que les autres citoyens français des territoires perdus de la République ? Comment accepter la dégradation de l’éducation, de la sécurité, de la civilité et de la justice (Sarah Halimi) dans notre pays ?

Ce que dit Zemmour a été dit par Mitterrand en 1989 (le seuil de tolérance), par Chirac en 1991 (le bruit et l’odeur), par Sarkozy en 2005 (le karcher) . Aucun n’a été poursuivi mais aucun n’a su agir. Certains propos de Zemmour ont été condamnés à juste titre, tels la discrimination à l’embauche, d’autres condamnations ont été retoquées en appel ou cassation. Sur les musulmans, lorsque il dit « les », il m’horripile, lorsqu’il dit « des », il m’interpelle. On peut le désapprouver et être sceptique sur ses solutions, on ne doit pas balayer avec condescendance ses mises en garde.

Son idée directrice n’est ni le fascisme, ni le racisme, mais le nationalisme, tel qu’il s’exprime chez son historien préféré, Jacques Bainville, disciple de Maurras. Bainville subordonne l’histoire de France à l’effort des rois pour unifier le pays et lui assurer des frontières naturelles contre ses ennemis, l’Angleterre, sur la terre puis sur la mer, et le monde germanique quand il essaie de s’unifier. Il justifie ainsi la Saint Barthélémy, les guerres de Louis XIV et la révocation de l’édit de Nantes. La froideur de Zemmour au sujet d’événements intolérables de notre histoire contemporaine trouve ici une sorte de paradigme. Les Juifs n’existent pas dans le gros livre de Bainville. Ils sont cités deux fois : dans une énumération sur Philippe le Bel, et une brève description de Dreyfus (un « officier juif ») : au moins n’y-a-t il pas de doutes explicites sur son innocence, doutes que Zemmour, lui, s’est permis de soulever.

Cette surenchère nauséabonde, sur un thème que même son ami Jean Marie Le Pen n’a pas osé aborder, pose la question de la provocation identitaire à laquelle Eric Zemmour se livre avec délectation. Bergson, Durckheim, Marc Bloch et Claude Levi Strauss ont tenu leur origine juive pour non significative, mais aucun d’eux n’aurait insulté les familles Sandler et Monsonego pour avoir inhumé leurs enfants à Jérusalem.

Aucun d’eux, sachant ce que cette dénomination véhiculait, n’aurait qualifié de traitre à la France un opposant intellectuel, juif par surcroit, comme BHL. Cela traduit chez Zemmour, bien qu’il le récuse, une vraie faille psychologique, la nécessité d’en rajouter pour se faire admettre par les plus virulents des compagnons qu’il s’est choisis.

Cette provocation par la violence verbale est son style revendiqué. Elle lui donne l’image d’un héros du parler vrai.

C’est un procédé rhétorique.

Dans un récent débat, Alain Duhamel dit que le Président Macron a bien fait de rappeler les assassinats du 17 octobre 1961, sans les qualifier de crime d’Etat. Son explication est historiquement impeccable. « Il ne faut pas mentir » lui rétorque Eric Zemmour, qui se lance dans un discours hors sujet sur les crimes du FLN, contre la population, contre les policiers, contre les partisans de Messali Hadj, sans dire un seul mot de la soirée du 17 octobre elle-même. « Mais en quoi ai-je menti ? » demande Duhamel. « Mensonge par omission » répond le procureur Zemmour. Commentaires des auditeurs : victoire à Zemmour, celui qui « connait tant de choses…. ».

Tant de choses vraiment ? Pour ne dire que ce qui l’arrange ?

 

Richard Prasquier