Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Sur quelques facettes de Eric Zemmour

08 Novembre 2021 | 666 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
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14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

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Actualité

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Opinion

Par Nicolas Bedos

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Il est difficile de débattre avec Eric Zemmour. Il connait ses dossiers et aussi les trucs de métier pour rendre ses arguments attractifs. Il devient difficile de débattre de Eric Zemmour. Les accusations giclent : pactiser avec un fasciste ou se complaire dans le déni…

Dans le petit monde juif, la discussion charrie de plus, souvent, de vieux sédiments d’hostilité à l’égard d’un « establishment » communautaire (le Crif…) aux ordres du pouvoir ou d’une « rue juive » exprimant des émotions primaires.

Une telle polarisation peut disloquer la communauté. Cela réjouirait certainement Eric Zemmour, mais pas ceux qui attachent de l’importance à un judaisme de dialogue plutôt qu’à un judaisme d’anathème.

Je n’aime pas les objurgations moralisantes et les effets de manche qui vont avec. L’électeur sait « la » raison pour laquelle il se détermine, et il occulte souvent celles qui pourraient modifier son vote. Comme chacun, le candidat politique n’est pas un être unidimensionnel, mais si d’autres parmi ses facettes prévalent à l’usage, il sera trop tard pour changer de bulletin.

Eric Zemmour, c’est un thème, une idée directrice et c’est un positionnement identitaire qui nous interpelle particulièrement, nous, les Français juifs, comme on le dit aujourd’hui, ou Juifs français, comme on le disait autrefois (l’hébreu s’écrit de droite à gauche…)

Le thème, outre la désindustrialisation de la France, c’est l’immigration, depuis trente ans d’origine surtout musulmane qui menacerait l’unité et l’identité du pays et représenterait un coût social, sécuritaire, éducatif et moral écrasant. C’est aussi la critique d’une omerta bien pensante qui en nie le caractère nocif.

Les bons sentiments n’y font rien : sécurité et immigration sont de vrais sujets et Zemmour peut se prévaloir d’avoir été un lanceur d’alerte. Moi qui n’ai jamais été victime d’agression, j’aurais d’autant plus tendance à être « humaniste » que comme ancien réfugié polonais, je suis un produit de la diversité. Mais comment ignorer la colère qui touche les Juifs encore plus que les autres citoyens français des territoires perdus de la République ? Comment accepter la dégradation de l’éducation, de la sécurité, de la civilité et de la justice (Sarah Halimi) dans notre pays ?

Ce que dit Zemmour a été dit par Mitterrand en 1989 (le seuil de tolérance), par Chirac en 1991 (le bruit et l’odeur), par Sarkozy en 2005 (le karcher) . Aucun n’a été poursuivi mais aucun n’a su agir. Certains propos de Zemmour ont été condamnés à juste titre, tels la discrimination à l’embauche, d’autres condamnations ont été retoquées en appel ou cassation. Sur les musulmans, lorsque il dit « les », il m’horripile, lorsqu’il dit « des », il m’interpelle. On peut le désapprouver et être sceptique sur ses solutions, on ne doit pas balayer avec condescendance ses mises en garde.

Son idée directrice n’est ni le fascisme, ni le racisme, mais le nationalisme, tel qu’il s’exprime chez son historien préféré, Jacques Bainville, disciple de Maurras. Bainville subordonne l’histoire de France à l’effort des rois pour unifier le pays et lui assurer des frontières naturelles contre ses ennemis, l’Angleterre, sur la terre puis sur la mer, et le monde germanique quand il essaie de s’unifier. Il justifie ainsi la Saint Barthélémy, les guerres de Louis XIV et la révocation de l’édit de Nantes. La froideur de Zemmour au sujet d’événements intolérables de notre histoire contemporaine trouve ici une sorte de paradigme. Les Juifs n’existent pas dans le gros livre de Bainville. Ils sont cités deux fois : dans une énumération sur Philippe le Bel, et une brève description de Dreyfus (un « officier juif ») : au moins n’y-a-t il pas de doutes explicites sur son innocence, doutes que Zemmour, lui, s’est permis de soulever.

Cette surenchère nauséabonde, sur un thème que même son ami Jean Marie Le Pen n’a pas osé aborder, pose la question de la provocation identitaire à laquelle Eric Zemmour se livre avec délectation. Bergson, Durckheim, Marc Bloch et Claude Levi Strauss ont tenu leur origine juive pour non significative, mais aucun d’eux n’aurait insulté les familles Sandler et Monsonego pour avoir inhumé leurs enfants à Jérusalem.

Aucun d’eux, sachant ce que cette dénomination véhiculait, n’aurait qualifié de traitre à la France un opposant intellectuel, juif par surcroit, comme BHL. Cela traduit chez Zemmour, bien qu’il le récuse, une vraie faille psychologique, la nécessité d’en rajouter pour se faire admettre par les plus virulents des compagnons qu’il s’est choisis.

Cette provocation par la violence verbale est son style revendiqué. Elle lui donne l’image d’un héros du parler vrai.

C’est un procédé rhétorique.

Dans un récent débat, Alain Duhamel dit que le Président Macron a bien fait de rappeler les assassinats du 17 octobre 1961, sans les qualifier de crime d’Etat. Son explication est historiquement impeccable. « Il ne faut pas mentir » lui rétorque Eric Zemmour, qui se lance dans un discours hors sujet sur les crimes du FLN, contre la population, contre les policiers, contre les partisans de Messali Hadj, sans dire un seul mot de la soirée du 17 octobre elle-même. « Mais en quoi ai-je menti ? » demande Duhamel. « Mensonge par omission » répond le procureur Zemmour. Commentaires des auditeurs : victoire à Zemmour, celui qui « connait tant de choses…. ».

Tant de choses vraiment ? Pour ne dire que ce qui l’arrange ?

 

Richard Prasquier

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