Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Le conflit israélo-arabe vu par un livre de classe

10 Février 2022 | 302 vue(s)
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Actualité

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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Opinion

Par Chloé Blum

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Chers auditeurs, merci d’attacher vos ceintures : voici comment un manuel présente en classe terminale le sujet « Conflits et tentatives de paix au Proche Orient ».

« Sans tenir compte du plan de partage de la Palestine « proposée » (avec une faute d’orthographe sur « proposée », pauvre Education Nationale….) par l’Organisation des Nations Unies en 1947, David Ben Gourion proclame la naissance de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948. Cette décision est à l’origine de cinq guerres israélo-arabes ».

Il s’agit des Éditions Magnard.

Rappelons brièvement les faits. Un plan de partage, instituant dans la Palestine du Mandat britannique un état juif et un état arabe a été voté par l’Assemblée Générale de l’ONU le 29 novembre 1947. Il a été accepté par l’Agence juive, représentant officiel du sionisme, que présidait David Ben Gourion. Il a été rejeté aussi bien par le Haut Comité arabe présidé par Hadj Amin al Husseini que par la Ligue arabe. Le jour du départ britannique, le 14 mai 1948, Ben Gourion proclame la création de l’Etat d’Israel, comme prévu dans le plan de partage. C’est alors que les troupes des pays arabes voisins envahissent cet état, mais les combats avec les irréguliers arabes faisaient déjà rage depuis six mois. Inutile de rappeler ici la suite de l’histoire.

Ce qui impressionne, c’est la grossièreté du mensonge suivant lequel c’est David Ben Gourion qui n’a pas accepté le plan de partage de la Palestine. Je crois que même les manuels d’histoire palestiniens n’écrivent pas une telle énormité. C’est comme si on disait que la Pologne a attaqué l’Allemagne - ce que les nazis avaient d’ailleurs tenté de faire croire - et que cela a entrainé une guerre mondiale. Nul doute qu’une telle appréciation ne serait pas passée inaperçue.

Le reste du texte dresse un tableau à charge d’Israël. C’est lui qui agresse à chaque conflit, profitant du soutien des Etats Unis, provoquant le ressentiment des arabes injustement spoliés. Mais la charge est plus subtile et une critique du texte point par point se perdrait dans les méandres d’une discussion de détail. Ce qui compte, c’est l’impression d’ensemble. Celle-ci est sans équivoque. Israël est illégitime et il importe de montrer que dès le début, il n’a pas respecté les décisions des Nations Unies. 

Le livre de Magnard a généré une question écrite par le député Meyer Habib, en raison d’autres passages ou de photos qui à chaque fois présentaient Israël sous un prisme négatif. La réponse du ministère est venue huit mois plus tard, rejetant les critiques et insistant sur l’importance pédagogique d’instaurer ce qu’il appelle une « problématique » et sur la liberté des enseignants à cet égard, le corps des inspecteurs devant essentiellement vérifier que les programmes sont bien respectés.

Soit.

J’ose espérer néanmoins que le respect du programme n’est pas tout et que la vérité joue un petit rôle dans l’enseignement. Pour parler du système solaire, laisserait-on un livre de physique soutenir que la terre est plate?

Si un livre d’histoire édulcorait la Shoah, ne serait-il pas vite dénoncé, à très juste titre ?

Alors pourquoi ce mépris de la vérité historique en ce qui concerne Israël ? Nous sommes dans une période où le « Israël bashing » fait de nouveau feu de tout bois. A chaque fois, il s’agit d’organisations ou de militants unidirectionnels chez lesquels la détestation d’Israel est une seconde nature. En est-il de même ici et comment se fait-il qu’un tel texte n’ait pas été corrigé ?

Au choix, militance, négligence, ignorance, indifférence, voire complaisance pour éviter des problèmes avec des élèves supposés a priori être anti-israéliens ?

Les conséquences d’une telle manipulation ne sont pas négligeables. Elle suggère que dès sa création Israël s’est dressé contre la volonté des Nations Unies. Elle légitime l’indignation à son égard. Elle suscite la haine envers lui, cette haine qui structure en grande partie la flambée actuelle d’antisémitisme.

Les enseignants ont le choix de leurs manuels. Au vu de ce texte de Magnard, j’espère que son livre n’a pas été très populaire…

La liberté d’expression, c’est malheureusement souvent la liberté du mensonge. Mais ce mensonge ne devrait pas tenir de place dans un livre d’enseignement, qui forme la génération de demain et qui, ne l’oublions pas, est payé par les impôts des générations d’aujourd’hui.

Richard Prasquier