Bruno Benjamin

Président du Crif Marseille Provence

Blog du Crif - L’antisémitisme selon l’IHRA

02 Novembre 2021 | 189 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

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Actualité

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Antisémitisme

Article de Dr Bruno HALIOUA Secrétaire Général de l’AMIF (Association des Médecins Israélites de France)

" Une France antijuive ?
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07 Mai 2015
Catégorie : Antisémitisme

"Une France antijuive ? "est le dernier livre de Pierre-André Taguieff. Marc Knobel rend hommage au talent et au courage de l'auteur à travers cette tribune.

Portrait de Invité
3 Questions à Marc Knobel
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17 Avril 2015
Catégorie : Antisémitisme

Les auteurs du Blog du Crif se prêtent à un exercice de questions réponses " 3 Questions à ..."

Marc Knobel historien- chercheur nous parle donc de son engagement dans la lutte contre l'antisémitisme.

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Opinion

La 77ème cérémonie du Yizkor organisée par le FARBAND - Union des Sociétés Juives de France s'est déroulée dimanche 2 octobre 2022, à 11h30 au cimetière de Bagneux. 

À l'aube de 5783, découvrez les vœux de Yonathan Arfi pour Roch Hachana. 

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Permanence des clichés. La perfidie dissimulée derrière un rideau de mots malveillants. Le Juif est ceci, il est cela…Stéréotypes et traits de caractère péjoratifs. Usés jusqu’à la corde mais toujours vivaces. Comme le disait naguère Théodore Adorno, sociologue de la culture, « l’antisémitisme, c’est la rumeur qui court à propos des Juifs. » Depuis des siècles, la bête immonde répand la haine de son haleine fétide.

Les Juifs de France, qui représentent moins de 1% de la population, sont régulièrement victimes chaque année, d’environ 50% de tous les actes racistes recensés par le ministère de l’Intérieur. Et ça continue. L’actualité l’atteste par le nombre de faits qui défraient régulièrement la chronique. Un antisémitisme du quotidien.

Selon une étude récente de l’Ifop, 7 français juifs sur 10 disent avoir été victimes d’un acte antisémite. Près des deux-tiers (64%) déclarent avoir subi une agression verbale au moins - moqueries ou injures -, et près d’un quart (23%) une agression physique dans la rue. Pour y échapper, beaucoup de juifs adoptent une stratégie d’invisibilité en évitant certaines rues ou quartiers, 37% renonçant à afficher des symboles d’appartenance religieuse et 33% aux signes vestimentaires tels la kippa. Bref, la vie sous tension permanente.

Pour combattre cette injustice, il fallait offrir à l’ensemble de la collectivité humaine une information rigoureuse et solide, qui en appelât à la culture autant qu’au bon sens. Sous l’égide de l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah (IHRA en anglais), des gouvernements et des experts se rassemblèrent dans le but de renforcer et de promouvoir l’éducation, le travail de mémoire et la recherche sur l’Holocauste pour mettre en œuvre les engagements de la déclaration de Stockholm de 2000.

Le texte officiel qui en émana approuva la définition de l’antisémitisme adoptée le 26 mai 2016 par 31 Etats membres de l’IHRA, qui en compte aujourd’hui 33, dont la France. « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non/et ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. »

Mais comment mener une action efficace, qui s’attaque à toutes les formes d’antisémitisme ? En appliquant tout simplement la définition de l’IHRA. Celle-ci devrait être reconnue par tous les responsables, policiers, magistrats, enseignants et éducateurs. Et au-delà, par la société tout entière. Or, ce n’est pas tout à fait le cas. Dans certains milieux islamo-gauchistes, cette définition menacerait la liberté d’expression. À en croire ces détracteurs, impossible de critiquer la politique du gouvernement israélien. Argument fallacieux, de pure propagande. Le texte de l’IHRA est clair à ce sujet : « critiquer Israël comme on critiquerait tout autre Etat ne peut pas être considéré comme de l’antisémitisme ». La définition de l’IHRA interdirait aussi les critiques sur l’existence d’Israël. Mais qui s’oppose à la survie de cet État, sinon eux ? Et s’opposer, n’est-ce pas souhaiter sa disparition ?

Haine et rancoeurs recuites

Ce n’est pas tout. Ces détracteurs jugent la définition incomplète - ou pour le moins déséquilibrée - au prétexte que rien n’est mentionné pour les Palestiniens. Le 2 décembre 2019, à la veille du vote par le Parlement de cette définition de l’IHRA pour lutter contre l’antisémitisme, François Khalifat, président national du Crif, écrivait dans le Figaro ces lignes pleines de bon sens : « Pourquoi mélanger la lutte contre une haine visant des Français en France avec la résolution d’un conflit à l’étranger ? S’agirait-il d’indexer la lutte contre l’antisémitisme en France à la situation des Palestiniens ? Ce serait aussi communautariste… parce que cela concernerait uniquement les Français juifs. Racisme, antisémitisme, xénophobie, homophobie, haine des musulmans… Toutes les haines sont des maladies et aucune n’est plus grave que les autres. Mais on ne soigne pas toutes les maladies avec un seul et même traitement. Il est grand temps d’essayer des traitements plus ciblés. La définition de l’IHRA permettra de traiter l’antisémitisme sous toutes ses formes.»

On ne dira jamais assez que l’antisémitisme s’exprime à l’oral, à l’écrit, de façon graphique ou par des actions, soit contre les Français juifs, soit à travers la détestation d’Israël. Aveuglés par leur haine, des judéophobes confits dans des rancœurs recuites prétendent que l’existence d’Israël est le fruit d’une entreprise raciste. Et, preuve de leur ignorance totale de l’Histoire, ils reprochent au peuple juif ou à l’Etat d’Israël d’avoir inventé ou d’exagérer l’Holocauste !  Si le ridicule tuait…

Combien de fois avons-nous relevé, au Crif Marseille Provence, le caractère diabolisant de cette production d’affirmations mensongères ? Que de fantasmes, par exemple, sur le pouvoir des Juifs qui contrôlent les banques, l’économie, les médias, que sais-je encore !  « L’antisémitisme consiste souvent à accuser les Juifs de conspirer contre l’humanité et, ce faisant, à les tenir responsables de tous les problèmes du monde », lit-on dans le document très éclairant de l’IHRA. C’est le rite du bouc-émissaire, qui permet d’orienter vers la même cible des points de vue convergents. Un livre épais ne suffirait pas  à la recension de tous ces mythes véhiculés notamment sur la Toile.
Pour autant, et c’est heureux, l’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté la définition de l’IHRA. Un geste symbolique fort. Pour paraphraser le propos d’un responsable politique, « c’est en disant les choses que nous ferons reculer la haine. »

Bruno Benjamin