Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Gaza : des mots et des images

19 Mai 2021 | 179 vue(s)
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Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

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Moi-même, il est arrivé que je sous-estime l’angoisse des familles en Israël, alors même qu’il s’agissait de ma propre famille… Aurais-je intériorisé les images où Israël apparait tout puissant et ses adversaires quasiment  inoffensifs, images qui plombent toute communication israélienne sur Gaza ?

Un article du Washington Post prétend que le Dôme de Fer prolonge le conflit. Faudrait-il que les Israéliens en offrent des exemplaires au Hamas pour que le combat soit moins « disproportionné » ?

Cette notion de disproportion joue un tel rôle dans la guerre médiatique que le mot n’a plus besoin d’être énoncé. Un titre prétendument neutre suffit : « 212 morts à Gaza, dont 38 enfants et 8 chez les Israéliens ». Une  conclusion s’impose : Israël fait impunément des cartons sur les habitants de Gaza. On ne précise pas que les chiffres gazaouis viennent du ministère de la Santé, agence de propagande du Hamas, qu’ils ne sont ni vérifiés, ni vérifiables. On ne se demande pas non plus d’où viennent les tirs. Pourtant, un tiers des roquettes lancées vers Israël retombent dans la bande de Gaza et y font beaucoup de morts, car il n’y a effectivement pas de Dôme de fer pour les arrêter. On oublie qui a tiré le premier.

Si la puissance de feu d’Israel ne dépassait pas largement celle du Hamas, Israël n’existerait plus. Ses frappes tuent malheureusement aussi des civils, mais jamais un belligérant n’a pris autant de soin pour réduire le nombre de victimes. Il y a indiscutablement crime de guerre, mais c’est le Hamas qui en est l’auteur, car c’est un crime de guerre que de tirer sur des populations désarmées, ce n’en est pas un que de frapper des cibles militaires pour se protéger. L’immeuble abritant Associated Press et Al Jazira, détruit par Tsahal sans perte humaine est emblématique : un ancien porte parole de l’administration Obama vient d’admettre que le Hamas y avait des installations. Certains le savaient, mais il était malséant d’en parler.

Ce qu’on réclame d’Israël, ne pas réagir quand des roquettes tombent sur les habitants, on ne le réclame d’aucun autre pays : c’est là la véritable disproportion entre Israël et ses ennemis, en plus de la disproportion en population et en éthique de combat.

Certes, dit-on, mais Gaza souffre d’un blocus impitoyable. Non, sa population est la première victime d’un gang terroriste qui s’appelle le Hamas, qui considère que les Juifs seront exterminés quand les temps viendront et qui a fabriqué un immense réseau souterrain où  il a construit avec l’aide de l’Iran des dizaines de milliers de missiles en détournant l’argent qui lui était distribué, notamment par l’Union Européenne.

Jean Castex n’a pas dit cela hier à l’Assemblée Nationale et c’est bien triste. Il n’a pas cité le Hamas et n’a pas eu un mot pour les Israéliens aux abris. Il rejoint le journal Le Monde qui le 10 mai avait titré : « Affrontements à Jérusalem : vingt morts à Gaza au cours de représailles israéliennes ». Rien, rien sur les roquettes…

Le discours du Premier Ministre qui prétend, certes, soutenir la sécurité d’Israël, ressasse le mot de paix comme un mantra, comme si les ennemis d’Israel étaient de pacifiques démocrates.

Mais il y a aussi les discours suivant lesquels quoi que fasse Israël, il sera illégitime, puisque c’est un état « colonial ».

Ce péché originel, dont l’Occident aurait l’exclusivité, est ineffaçable. Dans un autre registre, c’est un stigmate analogue à celui du mâle blanc. Et après l’antisémitisme islamiste, découvert il y a vingt ans, se profile le plus récent variant du virus antisémite, l’antisémitisme décolonial, dont la France Insoumise est un triste passeur dans notre pays.

 

Richard Prasquier