Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean Pierre Allali - Michael Walzer et l'empreinte du judaïsme, de Simon Wuhl

13 Novembre 2017 | 182 vue(s)
Catégorie(s) :
France

À l'occasion des 80 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), les membres du Crif ont été reçus à l'Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, et Madame Brigitte Macron, lundi 18 mars 2024. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours à cette occasion. 

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MICHAEL WALZER ET L’EMPREINTE DU JUDAÏSME, de SIMON WUHL (*)

Comme nous le rappelle Simon Wuhl en préambule, Michael Walzer, né en 1935, est l’un des plus influents théoriciens américains contemporains de la société., par ailleurs intellectuel engagé au sein de la gauche américaine. Spécialiste en science politique, en histoire des idées et en anthropologie, il a été professeur à Harvard et à Princeton. Il a également codirigé la revue politique Dissent. Dans la trentaine de livres et dans les centaines d’articles qu’il a publiés, Walzer s’est intéressé à des thèmes aussi modernes qu’essentiels comme la justice sociale, l’universalisme des valeurs, le pluralisme culturel, la tolérance dans les rapports sociaux ou  encore le sens de l’éthique dans les conflits armés.

Le propos essentiel de Simon Wulhl est d’apporter un éclairage sur une dimension qu’il juge importante pour la compréhension du combat de Walzer, la dimension juive. En effet, ce dernier qui « a une connaissance approfondie de l’histoire et de la culture juive, a toujours revendiqué une interaction étroite entre sa pensée et son enracinement dans une judaïsme sécularisé, ouvert et progressiste ».

Les principaux ouvrages de Walzer sont analysés au fil des pages : Sphères de justice, De l’Exode à la liberté, Dans l’ombre de Dieu…

On s’intéresse aux deux universalismes, l’universalisme de surplomb et l’universalisme de réitération dont la source, dit Walzer, est inscrite dans la Bible hébraïque et aux pratiques opposées des prophètes Amos et Jonas, à la justice distributive qui conduit tout naturellement au concept bien français d’égalité des chances

On rencontre Jean-Paul Sartre et Albert Camus, Moses Mendelssohn et Martin Buber, Thomas Hobbes, John Locke, Emmanuel Kant, John Rawls, Simon Doubnov ou encore Horace Kallen.

La question du judaïsme en diaspora conduit tout naturellement à celle du communautarisme avec, en toile de fond, le modèle républicain français et la laïcité.

Le dernier chapitre, intitulé « Une interprétation culturelle des textes de la tradition juive » est entièrement consacré au thème annoncé dans le titre.

Un travail érudit. Intéressant.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Le Bord de l’Eau. Août 2017. 176 pages. 17 €.