Jean-Pierre Allali
Les mythes fondateurs de l'antisémitisme, de l'antiquité à nos jours*, de Carol Iancu
Les mythes fondateurs de l'antisémitisme, de l'antiquité à nos jours, de Carol Iancu C’est une excellente idée qu’ont eue les Éditions Privat de nous proposer une nouvelle édition revue et augmentée de l’ouvrage très intéressant du professeur Carol Iancu (1).
L’antisémitisme, hélas, est une perversion vieille comme le monde qui, malgré les progrès de l’humanité dans tous les domaines, perdure et s’amplifie.
L’expression « Juifs perfides » inscrite dans le code théodosien a longtemps préfiguré l’antisémitisme chrétien avant que la décision courageuse du pape Jean XXIII la fasse supprimer. Stigmatisés, considérés comme des usuriers et des voleurs et, pire, comme les assassins du Christ, les Juifs ont connu, à travers les siècles, une vie pour le moins difficile.
En France, à cet antisémitisme chrétien, s’est ajouté, à l’époque moderne, ce qu’on appelle l’antisémitisme de droite, celui de Pétain et de Vichy.
De nos jours, une nouvelle facette est apparue. Sous la dénomination perverse d’antisionisme, elle n’est qu’un avatar de l’antisémitisme qui veut faire porter aux Juifs et, plus particulièrement à l’Etat d’Israël, tous les péchés du monde. Cet antisémitisme aux habits neufs est véhiculé, pour l’essentiel, dans la sphère arabo-musulmane.
Tout en n’oubliant pas les récents développements en Pologne, en Hongrie, en Tchéquie, en Slovaquie et en Roumanie où le négationnisme relève la tête, l’auteur met l’accent sur le mythe du « complot sioniste » qui règne en terre d’islam où l’on va jusqu’à nier l’existence de la Shoah et prétendre que les Juifs étaient au courant de l’attentat du World Trade Center.
Carol Iancu relève avec pertinence les propos du président français Emmanuel Macron, prononcés le 16 juillet 2017, lequel a critiqué vivement l’antisionisme, forme réinventée de l’antisémitisme.
Á lire et à relire. Pour ne pas oublier.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Privat, novembre 2017. 296 pages, 18,50 euros.
(1) Voir la Newsletter datée du 23-12-2003. Recension de Marc Knobel.