Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Les Juifs d'Algérie et la Terre d'Israël, une publication de Morial

11 Juillet 2018 | 209 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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Opinion

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Les Juifs d'Algérie et la Terre d'Israël*, une publication de Morial

Par-delà l’histoire millénaire des Juifs d’Algérie et de leur exode à la suite de l’indépendance du pays en 1962 qui a entraîné la disparition complète de cette belle communauté de sa terre ancestrale, l’objet de cette étude intéressante est de s’inscrire en faux contre une opinion répandue, à savoir la faible participation du judaïsme algérien à l’entreprise sioniste et à l’édification de l’Etat d’Israël.

Si, tout au long de l’occupation arabo-musulmane de la terre d’Algérie, les Juifs eurent à subir le statut infamant de la dhimma, ils connaîtront la liberté avec la conquête française et l’acquisition collective de la nationalité française grâce au décret Crémieux de 1870.

Une étude très étonnante due au professeur israélien Yossef Charvit de l’université Bar-Ilan, révèle un épisode peu connu de la campagne de dénigrement des Juifs d’Algérie : Le « mauvais procès » fait aux Juifs d’Algérie à Jérusalem en 1963. Sur une idée de Moshé Sharett, alors directeur de l’Agence Juive, un « procès » s’est tenu, le 23 janvier 1963 au Beit Ha’Omanim. Un tribunal, présidé par Shalev Guenossar, examina, devant une centaine de participants, l’accusation de « n’avoir pas immigré en masse en Israël après la déclaration d’indépendance de l’Algérie en 1962 ». Cette étrange procédure se déroulait avec la participation d’avocats : pour l’accusation : maître André Narboni, président de la Fédération Sioniste d’Algérie et maître A. Matalon. Pour la défense : maître Shlomo Cohen Tsidon et maître A. Barukh. Les accusés et leurs défenseurs réussirent à démontrer que contrairement aux idées reçues, l’alyah des Juifs algériens avait été conséquente.

On trouve également dans ce précieux recueil des textes sur la participation des Juifs algériens  à la guerre d’Indépendance d’Israël, sur les mouvements de jeunesse juifs et sur les objectifs de l’association Morial fondée en 1995. Des portraits illustrés de personnalités marquantes d’Algérie qui ont choisi Israël, sont proposés.

Original et intéressant.

Jean-Pierre Allali

(*) Publication de Morial. 111, avenue Victor Hugo. 75784. Paris Cedex 16. Avril 2018. Prologue de Serge Dahan. Postface du Grand rabbin René Samuel  Sirat.