Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - Isaac, de Léa Veinstein

28 Août 2019 | 163 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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Religion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous à travers ces chroniques culinaires !

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaëla ! Sur ce blog, Raphaëla vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Isaac, de Léa Veinstein*

C’est l’histoire passionnante d’une quête à la recherche de son identité profonde. Dans la famille de la narratrice, on a toujours évité de parler du judaïsme. Comme si c’était une grossièreté ou quelque chose de malséant. Un tabou, en somme. « On ne parle pas de ces choses-là » ! Pourtant, le bruit a toujours couru que l’arrière- grand-père était un rabbin ou quelque chose du même genre, un hazan, chanteur de synagogue ou encore un chohet, certificateur de la cacheroute des viandes abattues dans les abattoirs.

Décidée à en avoir le cœur net, l’auteure va mener une véritable enquête à la découverte de l’ancêtre dont il ne faut surtout pas parler, Isaac.

C’est à la synagogue de la rue Ancelle, à Neuilly qu’elle découvre qu’Isaac était ministre officiant au temps où le rabbin Meyers, qui mourra en déportation, officiait. Puis ce sont des papiers précieux où l’on découvre une carte d’identité de la femme d’Isaac, Hélène, désignée comme Hélène Savel au lieu de Sawelski née Leroy et non Lévy. Voici encore une « carte de légitimation » délivrée par l’UGIF qui aura permis à Isaac d’officier sous l’Occupation sans être inquiété. Aurait-il, d’une manière quelconque « collaboré » ? Voici encore un tampon marqué « Cacher le Pessah ». Et un livre publié pour les 120 ans de la synagogue de Neuilly avec une courte biographie d’Isaac. Peu à peu, le personnage d’Isaac se dessine : Il était l’un des dix enfants de Marcus Sawelski et Rosalie Weniezki, de Vilnius en Lituanie. Isaac avait un frère, Elias, lui-aussi ministre officiant, « Vorbeter »

D’un point de vue halakhique, compte-tenu de sa filiation maternelle, Léa n’est pas juive. Bien que son compagnon, Solal soit juif, qu’elle aime bien passer le chabbat en famille, qu’elle étudie l’hébreu, qu’elle ait envisagé à plusieurs reprises une conversion, plutôt chez les Libéraux ( elle a beaucoup sympathisé avec Delphine Horvilleur) et qu’elle travaille au Mémorial de la Shoah depuis 2010, elle n’a pas franchi le pas et ne s’est pas entièrement immergée dans le mikvé. Sa mère, qui a épousé deux Juifs se rêve en intellectuelle juive ashkénaze. Et finalement, Solal et Léa ont opté pour un mariage privé où tout le monde a crié « Mazel Tov ».

Comme le dit sa belle-mère : « Léa s’est très vite adaptée aux boulettes et à la boutargue »

« Moi, ça me suffisait qu’ils m’adoptent, je n’avais pas besoin du Consistoire, ni du bain rituel. La boutargue, c’était déjà pas mal. »

Un petit voyage en Israël, aussi !

« J’étais face à un palimpseste familial, intime et politique, où venaient se mêler, parfois se heurter avec violence, des questions sur mon identité »

Un très beau récit. À découvrir sans tarder.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Grasset. Février 2019. 144 pages. 15 €.