Ce que l'antisémitisme dit, ce que l'antisémitisme est !

03 Février 2015 | 871 vue(s)
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France

Lors de la cérémonie nationale d'hommage commémorant le Vel d'Hiv, le Président du Crif s'est dit "choqué et révolté par les images indécentes des récalcitrant à la vaccination arborant l’étoile jaune et faisant des raccourcis honteux. C’est un outrage à la mémoire des victimes de la Shoah".

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Antisémitisme

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Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

Il est des livres, comme une sève puissante, comme un volcan en éruption, comme le monde à portée de la main, comme la vie, qui remue de l’intérieur, qui secoue de l’intérieur et qui donne majestueusement à donner. Il est des livres que l'on veut lire et que l'on doit lire absolument.

 

Par Marc Lévy, avocat de la LICRA dans le procès de Reynald Leykens et délégué du Crif en Israel

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

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L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

ANTISÉMITISME - En ce tout début d'année 2015, les juifs de France et d'Europe se souviendront que depuis l'année 2000 dans le domaine brûlant de l'antisémitisme, nous vivons au rythme des pitreries récidivistes de quelques illuminés. Nous vivons également au rythme effréné des petits mots ou de slogans violents et orduriers qui ont été lancés, scandés ici ou là et/ou d'indignations sélectives. Il s'agit encore d'hurlements (lors de certaines manifestations) et d'agressions caractérisées.

Les "Mort aux juifs !" sont devenus le seul dénominateur commun entre des extrêmes qui veulent seulement et simplement en découdre. Regardez-les, qu'ils fussent d'extrême-droite ou d'extrême-gauche, regardez-les, se vautrer dans l'immonde et le ridicule!

Mais alors, d'où vient donc le problème?

Dans la France des années 2000, l'hostilité à l'encontre des juifs ne s'est-elle pas largement développée chez les jeunes qui vivent dans des quartiers dits "sensibles" et qui, discriminés et très souvent victimisés, sont en quête d'identité? Ces jeunes ne s'identifient-ils pas (quelquefois) aux Palestiniens, qu'ils pensent "venger" lorsqu'ils s'en prennent aux juifs? Si tel devait être le cas, ce comportement ne devrait-il pas être dénoncé? Qu'elle est cette logique? A moins qu'il s'agisse "d'un nouveau lumpenprolétariat", endoctriné à la haine des juifs et plus largement de l'Occident, comme le suppose le philosophe Pierre-André Taguieff? Plutôt, ces jeunes ne sont-ils pas motivés par une haine implacable des juifs pour s'en prendre ainsi à des cibles juives (écoles, lieux de culte, magasins, particuliers, etc.), tout simplement? N'y a-t-il pas finalement dans cette rage anti-juive, une culture de l'antisémitisme?

Le conflit israélo-palestinien joue-t-il un rôle très important? Au-delà, ce conflit ne sert-il pas aussi d'alibi à l'expression de l'antisémitisme dans des milieux socialement plus privilégiés? Bref, le conflit israélo-palestinien n'est-il pas un (faux) prétexte qui a fait sauter, et de façon durable, le tabou de l'antisémitisme?

Les islamistes font-ils des banlieues défavorisées le lieu préféré de diffusion de leurs pseudo-thèses? Dans les prêches ou à travers internet, présentent-ils une vision d'un islam qui serait assiégé, menacé par les Américains, les Européens et les juifs? Cette vision complotiste serait-elle d'autant plus grave que des jeunes entendent et lisent régulièrement cette propagande, s'en nourrissent, en pensant y trouver l'explication de leur désarroi, de leur peine, de leur peur?

Mais, ne devrions-nous pas arrêter avec les discours qui prévalent ici ou là selon lesquels si des jeunes (convertis ou non) deviennent par la suite des islamistes, ce serait en quelque sorte de la faute de la société qui n'aurait pas su les intégrer ou parce qu'ils sont au chômage et souffrent de relégation sociale? Ces gens ne sont-ils pas plutôt "motivés par une idéologie et une haine doctrinale des juifs", comme le remarque le sociologue Shmuel Trigano? Et, est-ce la misère physique ou morale qui crée le terrorisme ou l'endoctrinement, l'obscurantisme et le fanatisme?

Ce que l'antisémitisme dit, ce que l'antisémitisme est

Comme il aime se rassasier de tous les mensonges, comme il aime se vautrer de toutes les calomnies et stéréotypes, de toutes les vomissures et de toutes les saloperies qu'il répand, il est tel un virus, tel un cancer dont on ne connaît, hélas, le remède.

Car son discours a aussi évolué, il s'est plus politisé encore et a été vulgarisé/ instrumentalisé. Il est porté par différents hommes de main, quelques provocateurs, illuminés et haineux, en quête de respectabilité et de beaucoup de publicité. Enfin, l'apparition d'internet apporte à cette propagande immonde une toile de fond considérable. Aujourd'hui, sa diffusion à une échelle internationale s'effectue essentiellement par ce vecteur.

Le sursaut?

Le Président de la République, François Hollande, a évoqué et pourfendu à plusieurs reprises mardi 27 janvier 2015 la thématique du complot et celle de l'antisémitisme lors de son discours au Mémorial de la Shoah à Paris.

"Pour combattre un ennemi, il faut d'abord le connaître et le nommer. L'antisémitisme a changé de visage. Il n'a pas perdu ses racines millénaires. Certains de ses ressorts n'ont pas changé depuis la nuit des temps: le complot, le soupçon, la falsification", a-t-il dit lors d'un hommage aux 76.000 juifs de France déportés sous le régime de Vichy. "Mais aujourd'hui, il se nourrit aussi de la haine d'Israël. Il importe ici les conflits du Moyen-Orient. Il établit de façon obscure la culpabilité des juifs dans le malheur des peuples. Il entretient les théories du complot qui se diffusent sans limite. Celles même qui ont conduit au pire", a-t-il ajouté. Et d'insister sur la nécessité de "prendre conscience que les thèses complotistes prennent leur diffusion par internet et les réseaux sociaux. Or nous devons nous souvenir que c'est d'abord par le verbe que s'est préparée l'extermination". Après d'autres déclarations (Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy...), dans ces quelques lignes, là aussi, tout est dit ou presque.

Alors? Combattre?

Les juifs se sentent aujourd'hui moins seuls qu'ils ne l'ont été entre les années 2000-2003. Mais, combien de morts? Combien d'inscriptions et de menaces? Combien de coups? Combien de personnes ont-elles été blessées, pour que l'on ouvre les yeux et que l'on comprenne vraiment qu'il y a un problème?

Il est donc nécessaire que nous continuions de désigner les multiples vecteurs de haine que sont les sites extrémistes sur internet, les programmes antisémites diffusés par des télévisions arabo-musulmanes, les tracts et follicules antisémites ou négationnistes, les manifestations pro-palestiniennes qui dégénèrent, les "Mort aux juifs!" que l'on entend ici ou là, les prétendus sketchs où l'on "bouffe du juif", l'inquiétante montée de sentiments antisémites chez les jeunes de banlieue, les accusations perfides et infamantes, les grandes "messes" racistes comme à Durban, les stéréotypes et tous les clichés nauséeux, les islamistes qui menacent la République.

Car, je vous le dis, quelle étrange défaite de la démocratie ce serait de laisser les extrémistes ou les islamistes envahir nos vies et régler notre monde. Quelle étrange défaite ce serait de courber l'échine et de tolérer l'intolérable.

N'oublions jamais ceci. Ce qui est menacé aujourd'hui par l'islamisme et l'antisémitisme, c'est bien la République elle-même, ses principes, ses valeurs et sa culture, car ce qui menace les juifs la menace.

 

http://www.huffingtonpost.fr/marc-knobel/antisemitisme-haine-contre-juif...