Gil Taïeb

Vice Président du Crif

#Blog - L'ombre et la lumière par Gil Taïeb

27 Février 2017 | 146 vue(s)
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Actualité
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 

La 12ème Convention nationale du Crif a eu lieu hier, dimanche 4 décembre, à la Maison de la Chimie. Les nombreux ateliers, tables-rondes et conférences de la journée se sont articulés autour du thème "La France dans tous ses états". Aujourd'hui, découvrez un des temps forts de la plénière de clôture : le discours de Yonathan Arfi, Président du Crif.

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Antisémitisme

Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale. 

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

Dans cette éditorial, je m'exprime sur les nombreux actes de haines survenus en France et dans le monde en 2019. Je formule également mes voeux de sécurité et de paix pour cette nouvelle année.

 

Meyer Habib, il y a ceux qui l'aiment et ceux qui l'ont en exècre. Mais on ne peut en aucun cas tolérer un tel déferlement de haine antisémite.

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"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

Vendredi soir, à Paris, salle Pleyel, se tenait la 42e Cérémonie des Cesars.  Un rendez-vous incontournable attendu par toute une profession et son public. Au cours de cette cérémonie présentée par le talentueux Jerome Commandeur, nous avons pu découvrir ceux qui font le cinéma d'aujourd'hui. 

Le Prix du meilleur espoir féminin a ainsi été remis cette année à la jeune Oulaya Amamra pour son rôle dans  "Divines". Tous ont pu découvrir ce visage radieux de bonheur mais le lendemain nous en est apparu un tout autre. Celui d'une Oulaya de l'ombre, d'une Oulaya de 2012, alors âgée de 14 ans, qui diffusait des tweets antisémites, racistes et homophobes. 
Mais sa jeunesse excuse-t-elle ses retweets et ses likes de Dieudonné et sa quenelle en 2014 ou plus récemment sa reprise en 2015, quelques jours après les attentats terroristes de Paris, d'une caricature montrant une marionnette islamique terroriste manipulée par Israël et les U.S.A ?

Une zone d'ombre sur le visage d'Oulaya que la jeune actrice devra combattre avec la force que lui procure sa mise en lumière et son impact sur le jeunesse des banlieues. 
Aujourd'hui, sur les réseaux sociaux et pour quelques intellectuels et journalistes à l'indignation sélective, elle est présentée comme une victime d'un système qui n'accepterait pas la réussite d'une française issue de l'immigration.

Ce petit monde se trompe et met en danger la cohésion nationale et le vivre ensemble. Dire les choses et reconnaître ses erreurs, lutter afin que d'autres n'en fassent pas, n'est-ce pas là le rôle et le devoir de ceux qui ont la chance d'avoir les lumières sur eux ? La culture au service des humains et non pour les diviser.

C'est ce qui est fait dans une pièce exceptionnelle de Dominique Coubes au Théâtre du Gymnase avec le grand Michel Jonasz et le jeune Sami Seghir. "Les fantômes de la rue Papillon" imagine en effet la rencontre dans l'au-delà de Joseph assassiné lors de la rafle du Vel d'hiv et de Haïssa tué lors d'un contrôle d'identité 70 ans plus tard. Deux fantômes d'une vie fauchée par "la haine de l'autre".

Les fantômes de Joseph et de Haïssa vont apprendre l'un de l'autre et éveiller nos consciences sur le monde d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Une pièce à ne pas manquer qui j'espère inspirera et invitera les Oulaya Amamra à passer de diffuseurs de haine à militants contre le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie que l'on voit monter dans certains de nos territoires perdus de la République.
En auront-ils la volonté et le courage ? 

Gil Taieb